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COMMERCE DES ARMES CLASSIQUES : Vite un traité pour protéger des hommes

Publié le jeudi 28 juin 2012 à 23h56min

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La section burkinabè d’Amnesty International a tenu une conférence de presse le 27 juin 2012 à Ouagadougou. Cette conférence s’inscrit dans le cadre de la semaine d’action contre la violence armée.
875 millions d’armes légères et de petit calibre circuleraient dans le monde dont près de 100 millions d’AK-47 et de modèles dérivés, 90% des armes issues du trafic sont, au départ, produites et commercialisées en toute légalité, avant d’entrer dans la sphère illicite, du fait des faiblesses des systèmes de contrôle en vigueur selon Amnesty International.

Cette situation entretient un commerce des armes trop souvent irresponsable et au coût humain considérable. Les armes servent, chaque année, à perpétrer des milliers de violations des droits humains. Cela va de la torture au viol, en passant par les arrestations arbitraires, le meurtre, la négation de la liberté d’expression et du droit à l’éducation ou le recours à des enfants soldats. Mais aussi, jusqu’à la perpétration de crimes de guerre et de violations susceptibles de constituer des crimes contre l’humanité. Les conséquences indirectes des conflits armés sont également meurtrières : effondrement de l’économie, infrastructures de santé et de sécurité dévastées, maladies et famine, etc.

Vite un traité pour protéger les hommes

De ce fait, du 2 au 27 juillet 2012, les Etats se réuniront à l’ONU pour négocier et adopter un Traité international sur le commerce des armes classiques (TCA), pour lequel les ONG membres de la campagne « Contrôler les armes » se mobilisent depuis 2003. Selon Christian Ouédraogo, coordonnateur campagnes et actions de la section d’Amnesty International, ce traité devrait comporter « des règles strictes qui protègent les droits humains et empêchent que des armes soient envoyées à ceux qui sont susceptibles de les utiliser pour violer gravement ces droits. Une liste de contrôle incluant tous les types d’armes et de munitions, des règles claires à appliquer et un système de surveillance pour faire en sorte qu’elles soient respectées ».

Il a ajoute que les multiples actions menées par les organisations paritaires, notamment la pétition « million de visages » de 2005, ont contribué au vote, par une majorité écrasante des Etats, lors de l’AG des Nations unies en décembre 2006, d’une résolution (A/Res 61/89) relative au futur traité. Les Etats doivent cesser d’autoriser des transferts irresponsables d‘armes et assumer leur responsabilité dans ce domaine auprès de la communauté internationale. Pour Christian Ouédraogo, malgré les quelques absentions, voire le refus total ou partiel de certains Etats, le traité est aujourd’hui à portée de main. Sa vocation est de prévenir tout transfert irresponsable, sans en interdire le commerce car, selon le coordonnateur de la section burkinabè d’Amnesty International, « le commerce de la banane est plus règlementé que celui des armes ».

Christian Ouédraogo a terminé ses propos en disant que s’il existe un risque substantiel que des armes devant être envoyées vers un autre pays contribuent à de graves atteintes aux droits humains, ces exportations doivent être interrompues.

Daang-ne-Wendé P. SILGA et Mariam BELEM (Stagiaire)

Le Pays

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