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Débits de boissons à tout vent  à Ouagadougou…

Publié le mercredi 27 juin 2012 à 23h36min

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Les débits de boisson poussent comme des champignons dans la ville de Ouagadougou. « Les six mètres » et autres ruelles, dans les quartiers, sont transformés en buvette, en un tour de bras. Que dire des espaces verts et les endroits réservés pour les jeux et la détente  ? Ils sont tout simplement pris en otage. Si on n’y érige pas, de façon majestueuse et illégale, des bars dancing, c’est la nuit venue que ces endroits sont mis en valeur, impunément et gracieusement. En effet, vous voyez des tables et des chaises qui envahissent ces terrains, permettant à ces vendeurs qui se « débrouillent pour chercher leur pitance », de mener leur commerce.

Pire, les maisons d’habitation sont parfois transformées en bar, sous couvert de l’écriteau « restaurant », affiché devant les lieux, pour tromper la vigilance des uns et des autres. Et tout cela, au su et au vu de tous ! Cette donne ne semble même pas émouvoir ou déranger, à telle enseigne que l’on a l’impression que c’est normal. Pourtant, les méfaits de ces débits de boisson implantés à tout vent et n’importe où dans les quartiers sont nombreux. D’abord, la trop forte proximité de ces lieux de beuveries avec les concessions, donc avec les enfants, entraînent des conséquences fâcheuses. Cela pousse les enfants et certains adolescents, à la consommation abusive de l’alcool. Sans oublier les autres comportements déviants, rendant souvent "le vivre ensemble difficile".

Avec de telles opportunités malsaines, inutile de parler de civisme et de citoyenneté, quand il y a de quoi encourager la délinquance. Surtout que dans ces milieux, aucune loi n’interdit de servir tel type de boisson alcoolisée à un enfant de 12 ans… Ce qui nous amène à nous poser des questions. L’ouverture des buvettes est-elle soumise à la loi ou n’importe qui, soit disant à la recherche de sa pitance, est-il autorisé à ouvrir une buvette devant sa porte ? Peut-on investir l’espace public sans une autorisation et sans motif ? L’autorité compétente n’est-elle pas au courant de ces activités ? Faut-il laisser faire soit disant que c’est la pauvreté ou le chômage qui oblige à agir de la sorte ? Quel que soit le justificatif, il y a lieu de mettre de l’ordre dans le milieu.

Le chômage et la pauvreté ne sauraient justifier que l’on s’adonne à des activités qui, en dehors du fait qu’elles apportent du bien-être à ceux qui les exercent, nuisent au plus grand nombre. Un simple exercice de curiosité nous a amené à dénombrer les buvettes, le long de la circulaire, sur une distance d’environ un kilomètre, de la pédiatrique Charles De Gaulle à l’changeur, route de l’Est. Le résultat est éloquent. Une quarantaine de buvettes, de part et d’autre, aux abords de la chaussée. Et ces endroits ne désemplissent pas de monde. Peut-on construire un pays si l’activité principale est de vendre de la « bière », des liqueurs et autres boissons frelatés aux acteurs du développement, en général et en particulier, à la jeunesse ? Le hic, c’est que ces buvettes n’ont pas d’heure de fermeture, ou du moins, ne ferment qu’aux heures où il n’y a plus d’espoir de trouver un client.

Chose qui n’est pas le cas dans certains pays, où il y a de la rigueur et des règles. Loin de nous l’idée d’interdire l’ouverture des bars et buvettes ? ! Il s’agit juste de contrôler l’expansion de ces endroits. Il s’agit de faire en sorte que toutes les concessions ne se transforment en buvettes, maquis ou bars. Car, ces temps-ci, c’est comme si c’était le seul domaine porteur ! De ce fait, il y a une course effrénée vers la construction des maquis (…) Et ça marche, malgré la vie chère…

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 28 juin 2012 à 11:40, par Rosalie En réponse à : Débits de boissons à tout vent  à Ouagadougou…

    Monsieur Ali

    Qu’est ce qui est mieux entre boire une bonne bière bien fraiche à 2 pas de chez moi dans la buvette de mon voisin et faire des kilomètres pour aller me désaltérer avec ce que cela comporte comme coût et risque ? Par ailleurs revoyez votre copie car il y a bel et bien un texte qui interdit l’accès des débits de boissons et la vente d’alcool à des mineurs. Pour ce qui est des adultes, tout est une question d’éducation et de sensibilisation pour le respect des droits d’autrui et des bonnes moeurs. C’est surtout sur cela que vous devez mettre l’accent. Vous êtes journaliste et vous ne pourrez jamais comprendre le problème de ceux qui gagne leur pitance en vendant quelques bouteilles de boissons. La concurrence étant très rude dans ce domaine, il n’est pas dit que tous les débits de boissons qui s’ouvrent vont forcément prospérer.Donc autant les débits de boissons ouvrent à tout vent, autant ils ferment également dans les mêmes conditions. Et puis qu’avez vous à proposer à ces tenanciers de buvettes, marchands ambulants, parkeurs, cireurs...etc en lieu et place de ce qui’ils font pour gagner honnêtement leur vie ? M. Traoré, dites vous que s’il n’y avait pas ces maquis et autres(et notre pays est loin de constituer pas une exception en la matière),tous ces jeunes qui y travaillent se seraient débrouillés autrement, en visitant nuitament nos maisons par exemple ; et ça également il faudrait en parler car cela devient un vrai fléau à Ouaga. Règlementer et sensibiliser ok mais éviter d’attirer inutilement l’attention des autorités en fustigiant des braves gens qui pensent que débrouiller vaut mieux que voler.Ce sont des agents économiques comme vous et moi et ils ont plus besoin de soutien en sensilbilsation en formation pour professionnaliser leur métier et faire régner l’hygiène,les bonnes moeurs dans leur espace, respecter les dispositions sur le tapage nocturne...etc. Merci.

  • Le 28 juin 2012 à 12:31, par Maxx En réponse à : Débits de boissons à tout vent  à Ouagadougou…

    Chaque fois que je mets les pieds à Ouaga, je suis sous le choc et je suis animé d’un sentiment de honte, des bars, des buvettes, des kiosques de vente d’alcool à chaque coin de rue. Le hic, c’est que tout le monde trouve cela normal, car dans cette ville, 90 % des gens semblent être des buveurs et des alcooliques. Le plus triste dans l’affaire est que le titre de grand godeur est devenu un titre recherché et les gens rivalisent pour savoir qui est le plus grand godeur. Cette ville est certainement la seule au monde où des marchés sont construits et destinés principalement à la vente de dolo et autres alcools.
    Lorsque l’on essaie de les raisonner en présentant les méfaits de cette consommation à outrance d’alcool, ils te répondent que ça fait rouler l’économie, que les buvettes emploient des gens, et que ce n’est pas grave parce que dans des pays comme l’Allemagne, on consomme aussi beaucoup d’alcool et que tout va bien pour eux.
    Ce qui est certain, si les Allemands passaient les ¾ de leur temps à planifier comment tromper leurs femmes, à boire l’alcool et manger la viande, et planifier d’autres conquêtes et à consacrer les ¾ de leurs revenus dans ces conneries ils n’auraient pas crée de grandes entreprises et faire de leur pays ce qu’il est.
    L’avenir est sombre pour ce pays. Que peut-on attendre d’un pays où les gens ne pensent qu’au sexe à longueur de journée, à l’alcool et à manger la viande, et sont souvent souls à partir de 20 h ?

    • Le 28 juin 2012 à 18:14, par l homme integre fache En réponse à : Débits de boissons à tout vent  à Ouagadougou…

      Tout a fait d accord avec toi Maxx, et tiens toi bien, il n y aurait pas de problemes s ils comptaient sur leur poches pour boire, la plupart sont des cocos qui attendent qu on leur paie a boire.
      Une fois ils m ont invite dans un bar, je s8 alle, chacun croyant qu il a affaire a un beinguiste naif commande, fait venir sa copine et commande pour elle.
      Tu les vois croquer les poulets on dirait ils ont raison, a la fin, ils me tendent la facture, j ai dit au garcon de diviser et me donner ma part, ils ont commence a pleurnicher comme des veaux qu on egorge.
      C est vous ki etes moisis et c est vous qui voulez vous gonfler, kai,le burkinabe a du chemin.

  • Le 28 juin 2012 à 16:41, par patience En réponse à : Débits de boissons à tout vent  à Ouagadougou…

    hooo, n’exagérons pas. quand la vie est paisible, entretenons la au lieu de la compliquer. tu es contre la vente de l’alcool au Faso ou quoi ? ne serais-tu pas un adepte de la charia qui est entrain de se répandre tout doucement ?
    au moment où l’on encourage la création d’emploi, toi tu es entrain de jouer avec la vie d’honnêtes citoyens qui gagnent dignement leur vie.
    s’ il vous plait , traitons des affaires sérieuses.

    • Le 28 juin 2012 à 17:21 En réponse à : Débits de boissons à tout vent  à Ouagadougou…

      Patience,
      Cette affaire est bien sérieuse dèh ! On ne dit pas d’interdir quoi que ce soit, mais de règlementer : qui peut gérer un débit de boisson (cahier de charges) , où doit on le faire (pas dans les concessions nuitamment, ni en occupant anarchiquement les espaces publics), quand le faire ( heure de fermeture selon les lieux), comment( en respectant les textes en vigueur sur l’hygiène,la sécurité, la prosmicuité et les nuisances diverses) etc, ect... Tu vois donc que c’est sérieux. Et puis, certains coins sont des nids de débauche, de trafics de tous genres, des trompes-cons pour ne pas dire de bassesses.Et puis retenez qu’un peuple dont le premier compagnon est alcool-femme-viande est un peuple trois fois improductif. Tu vois Patience...

  • Le 28 juin 2012 à 18:36 En réponse à : Débits de boissons à tout vent  à Ouagadougou…

    C’est un véritable fléau dans notre pays. On ne peut pas faire du Burkina un pays émergent dans l’alcool et la débauche sous le prétexte que chacun cherche sa pitance quotidienne. Les maquis sont devenus un problème de santé publique. L’incivisme des Burkinabé vient des maquis qui ne doivent pas vendre de l’alcool. Or il se trouve que dans ces endroits il est vendu les alcools frelatés. Il ya aussi le fait que ces maquis sont la cause de nuisances qui traumatisent les riverains. Encore un problème de santé publique. Vous me direz en quoi cela pose –t-il un problème de santé publique. C’est vrais il y a comme je le disais tantôt les nuisances. Un citoyen qui ne dore pas assez parce que les nuisances d’un maquis l’en empêche, c’est un problème de santé publique. C’est pour cela ils ne doivent pas être à proximité des habitations. Voilà pourquoi la mairie doit agir avant que la situation ne pourrisse entièrement. C’est la prolifération des maquis qui engendre cette nouvelle forme de délinquance dans notre pays et ce n’est pas parce que l’autorité de l’état à failli que nous devons nous taire et ne attirer son attention sur le phénomène. Au Burkina on agit toujours après les forfaitures des gens. Il faut anticiper. Il faut trouver une solution avant que la situation ne pourrisse entièrement. On n’émergera pas avec les maquis. C’est aussi clair comme l’eau de roche tout comme nous n’émergerons pas avec les deux roues. Et ça la Chine l’a compris. Par conséquent, il faut toujours analyser avant de critiquer négativement les opinions des autres. Il est rai les maquis sont devenus un phénomène inquiétant dans notre ville. D’où la nécessité de trouver rapidement la riposte parce qu’on ne peut pas comprendre qu’un état encourage ce genre d’activité exclusive à la jeunesse alors que nous savons bien qui sont les véritables propriétaires de ces débit de boisson…il faut tout simplement interdire la vente d’alcool dans les kiosques maquis et les autoriser dans les endroits appropriés.

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