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Autant le dire… ; CDP Houet : la nécessité de jouer balle à terre

Publié le lundi 25 juin 2012 à 23h33min

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Le passé politique et les événements douloureux que Bobo-Dioulasso a connus dans les années 2000 sont-ils toujours en train de hanter cette ville ? S’il n’est pas permis de le penser, tout porte à croire que des acteurs politiques, et non des moindres, sont en train de semer les graines d’un probable affrontement politique dont les conséquences pourraient être bien dommageables pour leur parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et pour cette ville qui n’en a pas du tout besoin.

En effet, pour des raisons de leadership politique, deux frères, Alfred et Salia Sanou avaient réussi en 2000 à mettre toute la ville en lambeaux. La classe politique était suffisamment divisée ; la chefferie traditionnelle également. Jusque dans les plus petits villages de la commune, les citoyens parlaient difficilement le même langage. On avait même parlé de vrais Bobos et de faux Bobos ; de Bobos de souche et de Bobos d’adoption. Bref, ils avaient malheureusement réussi à opposer les populations les unes contre les autres. Les affrontements douloureux que personne ne voudrait rappeler ou vivre à nouveau, avaient conduit à des rasages de têtes couronnées suivis d’emprisonnements. Pour la première fois dans l’histoire de cette ville. La procédure devrait être jusqu’à présent pendante devant le tribunal.

Voilà qu’aujourd’hui, quelque douze ans après, les mêmes ambitieux avec chacun ses troupes, à la recherche du même leadership eu égard à la situation actuelle de leur parti, veulent remettre ça. Il y a lieu, et c’est très urgent d’en appeler à leur responsabilité et à leur conscience. Ils doivent beaucoup de choses à cette ville et à sa région. Même s’ils ne peuvent pas lui réserver un avenir certain, qu’ils s’abstiennent de la livrer aux vautours. Bobo-Dioulasso ne mérite pas ça.

Quand on considère leur parti, le CDP, il est assez structuré pour éviter que des individus s’immiscent dans son fonctionnement là où ils n’ont pas de rôle à jouer. C’est clair comme de l’eau de roche. Si cela n’est pas le cas, c’est qu’il y a quelqu’un qui ne joue pas son rôle ou qui veut jouer le rôle de l’autre. Il faut nécessairement nous épargner ce passé douloureux que nous avons connu à Bobo. Les questions de développement qui nous assaillent ne doivent plus nous donner le temps de nous occuper de questions seulement de leadership. Et puis, un leader, ça ne s’invite pas. Ça se mérite.

D’ailleurs, pendant que nous y sommes, que chacun d’entre les deux nous fasse son bilan pour le développement de la commune. Alfred Sanou a été maire de la commune de Bobo-Dioulasso de 1995 à 2000. Il a un bilan. Il est aujourd’hui député. Il a aussi un bilan. Quant à Salia Sanou, il a été député pendant trois législatures. Il a aussi à ce niveau un bilan à présenter. Son bilan à la tête de la commune est aussi attendu. Au sein de leur parti, chacun d’eux à occuper des responsabilités, tant sur le plan provincial que sur le plan national.

En temps opportun, le parti est tout indiqué pour apprécier. Alors qu’on évite d’emmerder les populations et retarder le développement de cette ville. Pour exemple, le secteur où il a failli y avoir des affrontements est un non-loti. Un secteur qui en réalité devrait être loti, éclairé, avec toutes les infrastructures socio-économiques et de voirie. Et c’est dans un tel secteur que ceux qui devraient travailler à viabiliser sont allés se donner en spectacle devant des habitants dont les vraies préoccupations sont bien ailleurs. Dans tous les cas, que chacun sache que plus rien ne sera comme avant. Le temps des « troubleurs » est révolu. Les Burkinabè veulent des leaders capables de les conduire vers le développement, vers la prospérité, vers des lendemains meilleurs. Le Premier ministre l’a rappelé le 22 juin dernier ici même à Bobo : « on veut des responsables qui se donnent plus qu’ils ne prennent, qui servent plus qu’ils ne se servent ; qui ont en tête les préoccupations des populations au centre de leurs actions et qui se soucient de la paix, de la concorde ». A tout moment.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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