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Mission conjointe des présidents des commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA auprès de l’union Européenne : Communiqué de presse

Publié le lundi 25 juin 2012 à 23h31min

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Le président de la Commission de la CEDEAO, M. Kadré Désiré Ouédraogo, et son homologue de l’UEMOA, M. Cheikh Hadjibou Soumaré, ont effectué une mission de travail conjointe à Bruxelles le lundi 18 Juin 2012 dans le cadre du renforcement des relations de coopération entre l’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne.

Cette mission, qui s’inscrivait dans la dynamique de coopération renforcée initiée par les deux présidents depuis leur prise de fonction, témoigne de l’excellence des relations de coopération entre la CEDEAO et l’UEMOA. Elle avait pour objet de faire le point sur les progrès enregistrés dans le cadre de la coopération entre l’Afrique de l’Ouest (AO) et l’Union européenne (UE).

Mission de plaidoyer auprès de la Commission européenne, elle a aussi de procéder à des échanges de vues sur les difficultés rencontrées dans la conduite de certains programmes relatifs aux négociations de l’Accord de partenariat économique ( APE) et à la mise en œuvre du Programme indicatif régional (PIR 10e FED) afin de leur trouver des solutions mutuellement acceptables. La mission visait également à définir les perspectives du PIR 11e FED.

Les deux présidents ont rencontré successivement le Commissaire européen chargé du Commerce, M. Karel De Gucht, et celui en charge du Développement, M. Andris Pielbags, avec lesquels les discussions ont porté principalement sur l’APE, le PIR et la sécurité alimentaire.

En ce qui concerne la rencontre avec le Commissaire en charge du Commerce, MM. Ouédraogo et Soumaré ont invité l’UE à hisser le partenariat à la hauteur des défis que pose l’APE qui doit contribuer aux objectifs de réduction de la pauvreté.

A cet égard, ils ont souligné la nécessité de prendre en compte les préoccupations de développement de l’Afrique de l’Ouest, notamment grâce à une offre d’accès au marché compatible avec le développement de la région basé sur le renforcement des capacités d’offres des économies ainsi que le financement de coûts fiscaux et économiques de l’APE.

En conséquence, les deux présidents ont exhorté la partie européenne à faire preuve d’une plus grande flexibilité dans la poursuite des négociations sur l’offre d’accès au marché afin de parvenir à un consensus qui puisse préserver les intérêts des deux parties.

Les présidents des Commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA ont également exprimé au Commissaire en charge du Commerce de l’UE leur préoccupation par rapport au Règlement du Conseil européen du 30 septembre 2011 d’exclure du bénéfice de l’accès préférentiel au marché européen, à compter du 1er Janvier 2014, les Etats ACP qui ont conclu des APE et ne les ont pas ratifiés comme c’est le cas de la Côte d’Ivoire et du Ghana en ce qui concerne la région de l’Afrique de l’Ouest.

Ils ont souligné à cet égard que la ratification des APE intérimaires des deux pays en l’absence d’un accord régional perturberait le processus d’intégration régionale, rendant ainsi impossible la construction d’une union douanière et d’un marché commun en Afrique de l’Ouest qui constituent les fondements des Traités constitutifs de la CEDEAO et de l’UEMOA. Cette situation mettrait également en mal l’APE dont l’objectif est de renforcer l’intégration régionale.

En ce qui concerne le financement de la dimension développement, les deux présidents ont lancé un appel à l’UE en vue de mobiliser les ressources nécessaires pour financer les besoins exprimés dans le Programme de l’APE pour le développement (PAPED) afin de rassurer les populations de la région sur la prise en charge effective des coûts d’ajustement et de mise en œuvre de l’APE et favoriser ainsi la conclusion d’un APE porteur de développement.

Les différentes parties (AO et UE) ont réitéré la nécessité de trouver des solutions aux principales divergences qui persistent dans les négociations en vue de parvenir rapidement à un accord régional.

MM. Ouédraogo, Soumaré et De Gucht ont invité les experts techniques à réexaminer toutes les questions liées à la base statistique de l’offre d’accès au marché présentée par l’Afrique de l’Ouest afin de faciliter la poursuite des négociations.

Les conclusions de ces négociations seront présentées au cours d’une réunion des négociateurs en chef qui devra permettre de rechercher les voies et moyens pour la résolution des divergences éventuelles entre les deux parties et de donner les nouvelles orientations nécessaires pour la conclusion de l’Accord dans les meilleurs délais.

Lors de la rencontre avec Andris Pielbags, commissaire de l’UE en charge du Développement, les présidents des Commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA ont salué l’engagement de la Commission européenne et de ses Etats membres d’appuyer le processus d’intégration en Afrique de l’Ouest et ont remercié l’UE pour l’accroissement substantiel des ressources du PIR 10e FED allouées à la région de l’Afrique de l’Ouest.

Toutefois, les différentes parties ont exprimé leurs préoccupations sur l’important retard accusé par la région de l’Afrique de l’Ouest dans l’absorption des ressources allouées au titre du 10e FED. Elles ont ainsi souligné la nécessité de déployer tous les efforts nécessaires pour assurer la mise en œuvre effective du PIR 10e FED dans les délais requis.

A cet égard, les présidents Soumaré et Ouédraogo ont annoncé que toutes les fiches d’identification des projets (FIP) concernant les deux organisations ont été transmises aux Délégations de l’UE à Abuja et à Ouagadougou avant la date butoir du 30 Juin 2012. Ils ont indiqué que toutes les dispositions nécessaires sont déjà prises au niveau des deux organisations pour présenter également les fiches d’actions des projets au plus tard le 30 décembre 2012, condition nécessaire à la mise en œuvre du PIR.

Les deux présidents ont marqué leur accord sur les propositions de la Commission européenne sur le recours à la gestion déléguée de certains projets du PIR afin d’en accélérer l’exécution. Toutefois, ils ont fondé l’espoir qu’une telle démarche ne devait pas entamer une perte de leadership des deux institutions régionales dans l’exécution des projets d’intégration. Ils ont également souligné que cette gestion déléguée devait être une opportunité pour favoriser le transfert et le renforcement des compétences des Commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA.

S’agissant de la proposition de la Commission européenne de reverser une partie des ressources du 10e FED allouées à l’Afrique de l’Ouest à l’Initiative sur l’énergie durable pour tous, les présidents des Commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA ont pris note de l’engagement de la partie européenne à examiner favorablement les projets d’électricité de la sous-région ouest-africaine qui connaît un déficit chronique en matière de production d’énergie.

Les différentes parties ont exprimé leur satisfaction en ce qui concerne l’enveloppe B régionale pour faire face à la crise alimentaire dans le Sahel. Cette crise commande que les dispositions urgentes soient prises pour apporter une réponse adéquate aux populations concernées.

Pour ce qui est de l’utilisation du montant de 67,4 millions d’euros initialement destiné à la construction du pont de la Gambie, dont le financement est déjà assuré par la Banque africaine de développement (BAD), l’UE a accepté de libérer ce montant au profit d’autres projets régionaux qui ont atteint le stade de maturité et à présenter par les deux Commissions (CEDEAO et UEMOA) au plus tard le 30 juin 2012.

En ce qui concerne les perspectives du 11e FED, les deux présidents ont lancé un appel à l’UE pour l’augmentation de l’enveloppe régionale, étant entendu que toutes les dispositions sont prises au niveau des Commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA pour renforcer leurs capacités opérationnelles en vue d’une mise en œuvre efficace et diligente des programmes et projets régionaux.

Dans le cadre de l’amélioration du dialogue entre les deux parties (UE et AO), les deux présidents et le commissaire Pielbags ont convenu de créer un mécanisme de suivi de l’exécution des projets et de décaissement des fonds. A cet égard, chaque partie a été invitée à désigner un point focal qui pourrait travailler par vidéoconférence avec les experts en charge de l’exécution du PIR dans chaque institution.

Sur le dossier politique, les présidents des deux Commissions ont fourni des informations sur la situation politique en Afrique de l’Ouest, notamment en Guinée-Bissau et au Mali. Ils ont sollicité de l’UE tout l’appui nécessaire pour consolider la paix et la sécurité régionales et pour permettre également au Mali de recouvrer son intégrité territoriale.

M. Pielbags a exprimé la volonté de l’UE d’accompagner l’Afrique de l’Ouest dans ses efforts pour renforcer la paix et la stabilité de la région.

En marge de ces différentes rencontres, les deux présidents ont assisté à la réunion de haut niveau sur la sécurité alimentaire organisée par l’UE le lundi 18 juin à Bruxelles et au cours de laquelle d’importantes contributions ont été annoncées par la communauté internationale pour faire face aux crises alimentaires et nutritionnelles qui frappent chaque année le Sahel.

Afin d’améliorer de façon sensible et durable la résilience des populations les plus vulnérables, les pays d’Afrique de l’Ouest et les organisations de la région du Sahel, ainsi que leurs partenaires internationaux ont convenu d’engager un partenariat pour la résilience dans le cadre d’une initiative plurilatérale baptisée AGIR (Sahel/Alliance globale pour l’initiative Résilience - Sahel).

Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’initiatives et d’efforts internationaux plus vastes qui visent à promouvoir des approches en matière de résilience pour les questions de développement telles que l’Alliance mondiale pour la résilience (ou The Resilience champions).

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