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Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso : Ce qui fâche…

Publié le vendredi 22 juin 2012 à 02h41min

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Le chef de file de l’opposition, Me Bénéwendé Stanislas Sankara a rendu compte à l’opinion des actions menées par son institution dans l’année 2011. De tout le contenu de ce rapport détaillé livré le 31 mai dernier, il importe de tabler sur l’institution elle-même, " Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso " (CFOP-BF). A la date de la présentation dudit rapport, 49 partis politiques étaient affiliés à l’institution. Dans un espace politique qui multiplie ce chiffre par plus de 3 et avec autant…d’ " opposants "… Tout parti politique qui se réclame opposé à la majorité devrait y être. Mais le son de cloche est tout autre. Pour entre autres raisons qu’au Burkina, on peut créer son parti et n’appartenir à aucun bord (ni de l’opposition ni de la majorité tout en refusant d’être qualifié aussi de centriste). Et on circule.

Certains, pour " mieux se positionner " ont vite fait de confondre la tête de Me Sankara, chef de file, à cette institution de la république ou ont trouvé un prétexte de rester ailleurs pour voir clair dans toute sorte de " gombo ". Ils indexent leur " incompatibilité " avec l’homme du parti de l’œuf qu’ils n’arrivent pas à convertir au rôle qu’il assume. Dans ce mic-mac politique, il faut regarder chacun avec sa marque de fabrique. Dans la classe politique burkinabè, ils sont nombreux, ces politiciens, à être né par simple goût de style que par amour de politique. Et quand c’est ainsi, bonjour le suivisme, le mimétisme, le minimalisme pour une scène politique médiocre. Aucune initiative, si ce n’est de profiter des interludes politiques.

Ces " gars " dont les comportements montrent un refus d’eux-mêmes de compter sur leur propre individu. Il y a ensuite cette autre race formée de politiciens sans éthique. Ceux-là, au moindre vent hostile à leur vision, à leur démarche, abdiquent ou changent de direction. Ils ont la fine bouche quand ils sont du côté de là où les populations applaudissent. Ils aiment chapoter les titres de gloire mais fuir les critiques et les insuffisances. Ça ressemble vraiment à du " proxénétisme " d’opinion, à de la " traîtrise " politique. En même temps, ce sont eux qui, tout en voulant aussi " voir clair " de chaque côté, ne veulent assumer, endosser aucune responsabilité. Ils se dérobent des insuffisances du pouvoir quand ça chauffe et prennent une part active aux côtés de l’opposition qu’ils vont ensuite bouder pour les premiers quand il y a des actions positives.

Quel alimentarisme ? Malheureusement, elles empiètent sur cette autre catégorie qui accepte s’assumer mais dont les moyens ne permettent pas toujours d’assurer pleinement ses rôle et statut ou souvent même mal comprise par les populations. Dans ce dernier cas, ce peut-être l’effet de la politique adverse ou du fait des comportements des deux catégories sus énumérées. Dans un tel climat, il va de soi que l’institution de chef de file d’opposition paie cache. Du coup, on ne peut s’empêcher de croire également que c’est une coquille vide qui a été remise à Me. Si non, par le même réflexe qui a prévalu à la suspension de partis et formations politiques pour non respect des textes, tant applaudie par l’opinion, l’administration pouvait être intransigeante sur cette question.

Celui qui se réclame de l’opposition doit se déclarer auprès de l’institution. Pas parce que c’est X ou Y qui pilote mais tout simplement parce que c’est une loi de la république. Celui qui ne veut pas de l’homme à la tête de l’institution n’a qu’à se battre pour occuper le premier rang à l’issue des élections ! On doit donc retenir simplement que cela ne tient pas à une question d’individu qu’à un manque d’idéal et à un égocentrisme. Aussi même que certains de ceux qui se sont déclarés derrière le chef de file font fi des " mots d’ordre " de l’institution quand ça les arrange ! Quand on choisit son camp, c’est qu’on l’a fait avec son cortège de conséquences : avantages et inconvénients.

On ne peut pas y prendre seulement les avantages car c’est un tout. Celui qui est incapable de contribuer au respect de lui-même, en tant que personnalité politique, censée lutter pour la conquête et l’exercice du pouvoir à travers un choix qu’il assume est tout simplement, au bas mot, un plaisantin politique. Les valeurs démocratiques recherchées à travers l’institution sont bien au-delà des clivages personnels traditionnels. Ces valeurs dont ils doivent toujours être le garant.

Kader PALENFO

Le Progrès, Bimensuel d’informations générales

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Vos commentaires

  • Le 22 juin 2012 à 07:22, par Webmaster En réponse à : Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso : Ce qui fâche…

    Sincèrement, ce sont ce genre de vérités qui nous manquent souvent et qu’on piétine. C’est de la pure réalité. On doit arrêter les jeux qui n’approfondissent pas la démocratie,donc n’arrangent pas le peuple. Il faut taper les partis politiques qui ne savent pas se placer, ils se foutent de nous.

  • Le 22 juin 2012 à 07:25, par Webmaster En réponse à : Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso : Ce qui fâche…

    wow, j’ai adoré.

    Vive le journalisme qui ne pass pas par 4 chemins quand il le faut !

  • Le 22 juin 2012 à 07:26, par hyac En réponse à : Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso : Ce qui fâche…

    Vraiment tout a été dit en si peu de phrases.C’est tout ce que je souhaite lire pour commencer mes journées,analyses aussi posées, cohérentes et positives comme celle là ! Car ne dit-on pas que la vérité rougit les yeux mais ne les abime pas !
    BRAVO !!!

  • Le 22 juin 2012 à 07:54, par Mètuor Somda En réponse à : Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso : Ce qui fâche…

    RAS ! c’est tout net et tout juste ; très belle analyse, Palenfo !

  • Le 22 juin 2012 à 08:10, par Webmaster En réponse à : Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso : Ce qui fâche…

    Bravo Kader, tu as tout dit. Je suis soulagé après avoir lu tn article.
    LE PROGRES, vous méritez vraiment votre nom. courage à vous !!!!

  • Le 22 juin 2012 à 08:32 En réponse à : Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso : Ce qui fâche…

    merci bien pour cet article ! je vous assure qu’il faut multiplier ces critiques vis à vis de nos opposant surtout ces Rapaces plus prêts à bondir sur les miettes jetés par le blaiso et ses compagnons qu’a lutter pour le peuple et pour des idéaux qui doivent être les leur ! pour un Burkina meilleur !
    merci !!!

  • Le 22 juin 2012 à 08:33, par Webmaster En réponse à : Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso : Ce qui fâche…

    Sacré petit Sénoufo « Kader PALENFO », tu es tranchant dèh ! J’aime bien tes analyses et je rate pas les parutions pour te lire. C’est parce qu’aussi tu es mon esclave koi. Qd tn esclave fait un bon boulot il fo le lui dire, ça le galvanise à te servir. Bon vent à toi et courage !

    Ton maître

  • Le 22 juin 2012 à 10:05 En réponse à : Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso : Ce qui fâche…

    Venant du journal Le Progrès (journal du CDP !), on peut croire que la jeunesse prend de plus en plus conscience des conséquences que nous posent ses gens comme Hermann Yaméogo (qui croit qu’il peut tromper les autres en étant opposant le jour et homme du pouvoir la nuit), Gilbert Ouédraogo (qui voulait être chef de file de l’opposition alors qu’il soutient le pouvoir), Ram Ouédraogo (qui tangue dans l’arène politique quand il n’est pas simplement hors jeu) et tous les autres politiciens au ventre noir. Il faut être clair comme Me Sankara qui dit toujours tout haut ce qu’il pense. Qu’on soit d’accord avec lui ou pas, il dit toujours ce qu’il pense entant qu’opposant au régime. Lui il ne joue pas le double jeu. Bon vent au Progrès pour peu qu’il ne fasse pas comme L’Hebdo ou l’Opinion qui ne savent qu’insulter l’opposition vraie malgré la place et rôle respectable que l’on doit reconnaître à tout opposition dans une démocratie. Ces journaux qui s’amusent honteusement à légitimer les béni oui oui flous qui malnènent et déroutent nos jeunes frères du bien-fondé d’un jeu politique clair où l’opposition joue son rôle de critique et le pouvoir qui gère les affaires publiques en faisant attention. Le MATDS devait aller loin en suspendant les partis sans identité qui polluent l’atmosphère politique pendant les débats aussi importants sur la vie nationale. Sinon, ça risque de nous entendre tous un beau jour.

  • Le 22 juin 2012 à 10:20 En réponse à : Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso : Ce qui fâche…

    C’est bien dit Palenfo. Il faudrait que les partis d’opposition changent leur façon de voir les choses et éviter la pagaille. Ne croyez pas que le peuple ne dicerne pas ce que vous faite. Les autres et si un jour vous devenez chef de file, vous voulez que qui vous respectent. Ou bien vous êtes de l’opposition et vous vous rangez, ou bien vous ne l’êtes pas (opposition de façade) et vous laissez le peuple tranquile. Dans tous les cas il faudrait que le MATDS applique la loi. Nous voulons murir en démocratie et non en égoisme. Espérons qu’aprés l’émission "PARTI PRIS" du jeudi les choses vont changer.
    Bon vent à ceux qui veulent faire avancer une démocratie véritable dans ce Faso.

  • Le 22 juin 2012 à 10:20, par Luc78 En réponse à : Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso : Ce qui fâche…

    Belle analyse. j’en veux specialement à Me hermann yameogo qu’on connait bien avec sa strategie de papillon volant au gré du vent. L’institution du CFOP est une loi que tout oppossant qui s’assume doit intégrer au delà des consideration infantile.

  • Le 22 juin 2012 à 10:35 En réponse à : Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso : Ce qui fâche…

    Ah bon ?! parce qu’il y a ue opposition au burkina ? Je l’apprends !!
    d’ailleurs at-on besoin d’avoir UN CHEF DE FILE ? Ce qui nous tue chacun veut etre chef, meme s’il n’y a rien derriere, mais on est CHEF. Cette opposition au burkina est le pire traitre a la cause du pays et du peuple. S’il n’y a rien, c’est de par leur complicité, alors que les gens en ont marre. Belle analyse mais elle ne releve pas assez les raisons de cette situation : l’opposition est ce qu’elle est car elle l’a choisi
    SOME

    • Le 22 juin 2012 à 16:55 En réponse à : Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso : Ce qui fâche…

      Mon frère tu as raison. Un parti politique se crée pour la conquête du pouvoir et est opposant d’office si il n’y ait pas. Il n’est pas obligé de s’aligner derrière un parti politique qu’il soit soit au pouvoir ou de l’opposition. C’est après avoir jaugé ses forces et faiblesses après les présidentielles et législatives que les jeux d’associations peuvent se faire. Sinon on aura toujours des chefs de files (je dirai chef de rien) qui feront des scores mitigés aux différentes élections.
      Bref, pour moi cette institution, le CFOP, ne devrait simplement pas exister.

  • Le 22 juin 2012 à 11:14 En réponse à : Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso : Ce qui fâche…

    Personnellement, je trouve la réflexion interessante, mais encore une fois, j’ai l’impression que nous copions notre soi-disante mère la France en suivant votre procédé.
    Je suis pour la liberté de choisir un parti, mais soignons sérieux, l’opposition au Burkina est une coquille vide dirigée par une personne non crédble. Si tous les parties qui s’opposent en réalité aux partis en place décident de se regrouper comme vous le dites dans cette opposition, il y’aura un problème certain de leadership, par conséquent cette proposition que vous faites, sans aucun doute sur vos capacités d’analyse, ne peut être une réalité au Burkina. Je suis contre cette appelation et ce concept, lorsqu’on s’oppose, on s’oppose pas besoin de faire du suivisme à la française pour se faire comprendre.
    Les avis et les positions suffisent.L’opposition ne doit pas être une institution, nous sommes au Burkina , alors essayons d’élaborer un modèle qui convient à nos réalités.

  • Le 22 juin 2012 à 14:52, par Ki Paré de Zerbo En réponse à : Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso : Ce qui fâche…

    "Tout parti politique qui se réclame opposé à la majorité devrait y être"
    Puis-je par ricoché dire que "tout individu doit être partisan ou opposant" ?
    Et nous autres qui ne sommes satisfaits d’aucun. Pour moi les notions de majorité et d’opposition ne devraient même pas exister dans un régime pluraliste. Par essence un tel système entend l’existence de plusieurs courants de pensée et la possibilité de proposer plusieurs projets de société par des leaders qui sont convaincus que leurs idées et visions sont la voie du bonheur de la société, et ils cherchent à convaincre les autres à y adhérer.
    Pour moi s’il y a quelque atomes crochus entre des partis ils peuvent et doivent fusionner, si non chacun peut passer son chemin comme dit Palenfo.
    Si l’institution du chef de file de l’opposition (qui pour moi reste une invite à manger avec le gagnant) est une stratégie pour amener les partis à se ranger afin qu’on ai moins de pléthore c’est pas très bien réfléchi. Car elle vise in fine à tuer la pluralité de pensée.
    Alors supprimons l’institution et rendons les partis responsables et en attendant que le gagnant mange son "naam". Comme ça chacun pensera aux alliances qui lui permettront de gagner pas question de soutenir l’autre par raccourci ou force. Je ne suis pas d’accord avec cette institution comme je ne suis pas d’accord avec les candidatures indépendantes. Voila

  • Le 22 juin 2012 à 16:06 En réponse à : Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso : Ce qui fâche…

    Bel article ! le temps est venu de huer ces PARTIS qui sont sans bords politiques !Ou du moins ces partis qui ont choisi la ventrocratie comme conviction politique !

  • Le 24 juin 2012 à 14:36, par Colby le sophiste En réponse à : Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso : Ce qui fâche…

    Comme le disait un opposant tchadien : “l‘opposition burkinabè se plait dans sa coquille actuelle“ elle se voir gratifiée par une institution et ce pour quoi ? N‘est pas une sorte de corruption voilée ? Qui a intérèt ? Je me rend compte que finalement le combat des opposants c‘est d‘etre chef de file plutôt que d‘être à la tête de faso. Quelle héhonté !!! Ouvrez les yeux et ménez d‘autre combats ms amis de “l‘opposition“

  • Le 24 juin 2012 à 14:52 En réponse à : Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso : Ce qui fâche…

    C’est une opinion personnelle que l’auteur semble relater. A mon avis, le contenu de cet article ne reflète pas réellement ce que le titre en fait espérer. Hors sujet !!!

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