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Une larme pour les réfugiés du monde

Publié le jeudi 21 juin 2012 à 00h10min

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Qui aimerait quitter sa famille, ses biens, ses amis, ses récoltes, ses terres… pour aller à l’aventure ? Et pourtant, nombre de citoyens de ce monde sont, chaque jour, obligés de tout abandonner, les mains vides, les pieds nus, les larmes aux yeux, pour se réfugier sous d’autres cieux ou dans d’autres régions de leur propre pays, juste pour « sauver leur nez ». Le haut-commissaire aux réfugiés, António Guterres, décrit bien à propos leur situation avec tristesse, en ces termes : « Tout laisser derrière soi, tout de ce qui nous a été cher et précieux, c’est-à-dire se retrouver projeté dans un avenir incertain, en un milieu étranger.

Vous représentez-vous le courage qu’il faut pour vivre avec la perspective de devoir passer des mois, des années, peut-être toute une vie, en exil ? » C’est en cela que la Journée mondiale des réfugiés, commémorée chaque 20 juin, au terme d’une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies, adoptée à l’unanimité, en l’an 2000, mérite d’être saluée et encouragée ! En effet, cette journée permet vraiment de redonner de l’espoir à ces hommes, femmes et enfants qui n’ont pas choisi ce qui leur arrive, se retrouvant dans le désarroi et le désespoir, contraints de repartir à zéro.

Et quand l’on sait que la Journée mondiale des réfugiés est organisée en l’honneur des réfugiés, des demandeurs d’asile, des personnes déplacées, des apatrides et des personnes de retour dans leur pays du monde entier, il y a lieu d’adhérer à l’initiative. Cela est d’autant plus important au regard du thème de cette année intitulé : Un seul réfugié privé d’espoir, c’est déjà trop". Alors que le nombre de réfugiés, à travers la planète, est très élevé. Selon le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), en février 2005, « le nombre de personnes relevant de la compétence du HCR était de 22,3 millions, soit une personne sur 269 habitants de la planète. Le nombre de réfugiés s’élevait à 12,1 millions de personnes, soit 4 % de plus qu’en 2000.

Il faut y ajouter : 900 000 demandeurs d’asile, 800 000 rapatriés, 5,3 millions de déplacés internes, 400 000 déplacés rentrés chez eux et 1,7 million d’autres personnes. » Ce qui est préoccupant, c’est que ce tableau peu reluisant s’assombrit d’année en année, car les chiffres de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, dans son rapport 2010, sont alarmants. Le nombre de réfugiés dans le monde s’accroît depuis 15 ans, soit 43,7 millions, selon ledit rapport, publié à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, le 20 juin.

Ces chiffres ne prennent pas en compte les vagues de migrations survenues après le printemps arabe. Il y a lieu donc, pour l’humanité, d’agir afin de trouver des solutions à cette situation désolante. Il s’agit pour les habitants de cette terre, qui sont tous, en principe, des réfugiés sur un globe qu’ils n’ont pas fabriqué, d’œuvrer de sorte que le vivre-ensemble soit agréable. Pour ce faire, si l’Homme semble incapable devant les catastrophes naturelles, à savoir, les sécheresses, les tremblements de terre, la famine et les effets des changements climatiques, sources de déplacement des populations, il y a lieu de se rendre maître des autres sources de migration forcée.

En effet, très souvent, la fuite et les départs des populations sont dues à des situations créées par l’homme. Ce, d’autant plus qu’un grand nombre de réfugiés sont partis de chez eux pour cause de crises, de guerres et de tensions diverses. Et le haut-commissaire, António Guterres, le dit si bien en notant : « Nous sommes désormais confrontés à un mélange complexe de défis mondiaux qui pourraient engendrer un risque accru de déplacements forcés à l’avenir. Ces défis vont des urgences nouvelles et multiples liées à des conflits dans des points chauds de la planète, à la mauvaise gouvernance, en passant par la dégradation de l’environnement liée au climat qui renforce la compétition pour des ressources rares et par la très forte hausse des prix qui frappe, avec une dureté particulière, les pauvres et qui est source d’instabilité à de nombreux endroits. »

En tous les cas, il urge de trouver une solution aux crises et aux guerres, par-ci, par-là, si l’on veut réduire le nombre des réfugiés, car il ressort que les pays où les populations ont été amenées à se déplacer sont des pays en crise. Par exemple, suite à la crise malienne, le nombre de réfugiés accueillis par le Burkina est estimé à plus 60.000 personnes. Le HCR note dans son rapport que les Afghans (environ trois millions, principalement au Pakistan et en Iran) et les Iraquiens (près de deux millions, principalement en Syrie et en Jordanie) représentent près de la moitié de tous les réfugiés placés sous le mandat de l’UNHCR dans le monde en 2007. Ils sont suivis par les Colombiens en situation apparentée à celle des réfugiés (552 000), les Soudanais (523 000) et les Somaliens (457 000). Le rapport indique aussi que l’essentiel de la hausse du nombre de réfugiés en 2007 a résulté de la situation instable en Iraq. En attendant qu’il y ait une prise de conscience de l’humanité afin de réduire les actions qui contraignent les populations à quitter leurs familles, abandonnant leurs âmes derrière elles, la Journée mondiale des réfugiés est une occasion, qui interpelle et qui indique qu’il est question de faire face à l’urgence.

Et cette urgence appelle chacun à tendre la main à un réfugié, à lui apporter du réconfort, du soutien et de la compréhension. Il ne s’agit pas de la pitié, mais de manifester l’humanité envers son semblable en difficulté. De se dire « que demain, sans le souhaiter, je pourrai être un réfugié ».

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya

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