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Autant le dire… : Le changement, c’est maintenant

Publié le jeudi 21 juin 2012 à 00h25min

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« La majorité du peuple est fatiguée du régime actuel ». A clamé Maître Bénéwendé Stanislas Sankara, chef de file de l’opposition politique lors d’une rencontre avec des partis la semaine dernière à Bobo-Dioulasso. Acclamations bien nourries dans la salle. « Les Burkinabè veulent le changement », entend-on très souvent dans certains milieux. Des partis politiques portent en eux par leur appellation le changement. « Le Faso autrement » d’Ablassé Ouédraogo et l’Union pour le changement de Zéphirin Diabré. C’est dire que par leur comportement, on ose croire que les partis de l’opposition, toutes tendances confondues veulent le changement. Avec eux, une partie des Burkinabè. Qui peut être la majorité ou non. Mais là ne se trouve pas nécessairement le débat.

Car, en effet, si les partis politiques de l’opposition et « la majorité » des Burkinabè veulent le changement, ils ne doivent pas se limiter seulement à le clamer, mais à le manifester par des actes forts et concrets sur le terrain. En démocratie, le changement ne se proclame pas, il faut le conquérir, il faut aller le chercher. Malheureusement, ici au Faso, on parle plus de changement qu’on ne lutte réellement pour l’atteindre. Et il ne peut non plus, le même changement, s’octroyer qu’à travers les urnes. Mais, à l’analyse, les acteurs politiques de l’opposition et la majorité des Burkinabè semblent oublier cela. Et ce depuis que des élections s’organisent dans le pays.

En ce moment, l’actualité politique est marquée par les inscriptions sur les listes électorales. Celles-là même qui vont servir à voter les députés et les conseillers municipaux. Et c’est en ce moment que le changement se prépare en allant justement s’inscrire sur les listes électorales. Mais combien sont-ils ces Burkinabè, ces partis politiques de l’opposition à se préoccuper de leur inscription sur ces listes électorales ? Ce n’est pas au moment des votes qu’il faut se rendre compte qu’on devrait s’inscrire. Et juste, après les votes, ils sont nombreux à se mordre les doigts et à accuser le vainqueur de fraudes, parce qu’il a gagné ou qui refusent de légitimer sa victoire parce que le taux d’inscription ou de participation au vote est faible. Le vote ayant déjà eu lieu, c’est toujours celui qui n’y prend pas part qui perd toujours.

L’expérience montre bien à souhait que partout où il y a eu des changements de pouvoir, l’opposition et la majorité des populations se sont intéressées au processus démocratique à travers le vote. En 2000 au Sénégal, pour battre Abdou Diouf et apporter le changement, Abdoulaye Wade a traduit en acte concret le Sopi (changement en langue Wolof). D’abord en convaincant les Sénégalais que seul leur vote, après les inscriptions sur les lites électorales, pouvait apporter le changement. Les Sénégalais l’avaient compris. Non seulement, ils sont sortis nombreux s’inscrire, mais le jour du vote ils ont voté le changement. Abdou Diouf a reconnu sa défaite et le Sénégal a connu le changement. En 2012, il a fallu que Macky Sall fasse comprendre aux mêmes Sénégalais que le changement est aussi possible avec lui.

Ayant réussi à les convaincre, ils ont opté pour le changement. Et le Sénégal a connu un autre changement.

En France, François Hollande est parti de très loin pour apporter le changement aux Français. En battant Nicolas Sarkozy à la dernière élection présidentielle. Les Français qui avaient compris que le changement ne peut arriver qu’à travers leur vote, sont sortis massivement voter en sa faveur. Et le changement est arrivé.

Si nous voulons donc le changement au Burkina, c’est maintenant. Par des inscriptions massives sur les listes électorales et ensuite par un vote massif qui le permet. Bien entendu que le pouvoir mobilise également ses troupes. C’est donc la majorité qui l’emportera. Dans les urnes et non dans les colonnes des journaux, dans les gargotes et dans les sièges des partis politiques. Encore moins dans la parole.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 21 juin 2012 à 10:17 En réponse à : Autant le dire… : Le changement, c’est maintenant

    Merci ma chérie.Le tout n’est pas de changer, mais surtout de changer dans la bonne direction. je suis burkinabé et je veux le changement mais pas un changement dans le genre WADE au Sénégal, GBAGBO en Côte d’Ivoire, ou KONDE en Guinée. Je veux pour mon pays un changement qui vaille la peine et qui ne compromette en rien son avenir ni la quiétude de ses enfants. Et ce changement, à mon avis, ne pourra venir que du comportement citoyen de nos responsables de partis. Qu’ils donnent d’abord l’exemple dans leurs actes de tous les jours et pour le moment, pardonnez ma franchise, Benewende SANKARA, outre son nom, n’est pas la perle rare. Lors des élections présidentielles passées, il n’a pas pris la peine de vérifier que son nom était bien transcrit. Il nous laisse pauvres zouaves, aller s’arrêter dans le soleil pour voter pour lui pendant qu’il se prélasse dans son fauteuil pour venir nos annoncer la nuit qu’il n’a pas voté parce qu’il y a une erreur dans son nom. Personnellement, cette action a été un affront pour moi, un geste que je considère comme un manque de respect pour les électeurs que nous sommes, et en plus, une fraude pour le contribuable que je suis. En effet, quand a-t-il rétiré sa carte ? Si c’est la veille, il ne peut s’en prendre qu’à lui même car il y a une longue période pour le retrait des cartes d’électeurs (ayant récupéré la mienne longtemps avant le vote) et en tant que responsable, il devrait retirer la sienne, et même faire couvrir l’évènement par la presse afin d’encourager ses partisans à aller retirer leurs cartes. S’il a retiré sa carte bien avant, alors il nous aura menti et aura utilisé frauduleusement, la subvention qui lui a été versée et prise sur nos impôts car son devoir d’intégrité l’aurait obligé à renoncer à cette subvention au lieu de battre campagne jusqu’à la dernière minute. Alors j’attends qu’il me rembourse, qu’il aille lui même retirer sa carte, avant de me demander de l’aider à faire venir le changement. A bon entendeur ...

  • Le 21 juin 2012 à 10:35 En réponse à : Autant le dire… : Le changement, c’est maintenant

    BRAVO DE NOUS INVITER AU TRAVAIL POUR LE CHANGEMENT MAIS MONSIEUR LE JOURNALISTE NOUBLIEZ PAS DE CITER LAUTRE Burkina/PSR du Dr Alain ZOUBGA qui le 1er a parler du changement avec son slogan "LE CHANGEMENT C’EST MAINTENANT" Le changement c’est aussi la vérité !

  • Le 21 juin 2012 à 17:19, par tenga En réponse à : Autant le dire… : Le changement, c’est maintenant

    je pense qu’il faudra penser d’abord a proner la culture de l’alternance au sein des parti. un Bene Sankara par exemple est president de son parti ( UNIR/PS, UNIR/ MS...) depuis plus de 10ans. il n’y a t-il pas quelqu’un d’autre pour le remplacer ? ne peut-il pas apres deux mandats se retirer volontairement pour donner la chance a d’autres camarades de diriger le parti ??? ce sont des comportements a adopter au plus bas niveau de la classe politique burkinabe toute categorie confondu pour que le phenomene de l’alternance soit une culture dans notre pays.

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