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Conflits RTB et ses partenaires : Questions au ministre de la Communication

Publié le vendredi 15 juin 2012 à 03h00min

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A travers la lettre ouverte ci-dessous, un téléspectateur veut savoir davantage sur les rapports entre la télévision nationale et les producteurs de téléfilms. Lisez !

Monsieur le Ministre de la Communication
« Votre mission de ministre et de porte-parole de gouvernement fait face à vous »

Monsieur le Ministre,

Le 29 mai dernier, je lisais dans le quotidien « Le pays », un autre article sur l’affaire de la série-télé « affaires publiques ». C’est une série qui me passionne et je profite vous féliciter, vous et vos collaborateurs de la Radiodiffusion -Télévision du Burkina (RTB) pour l’initiative.
L’article suscité informait le public que la RTB et PARABOLE-Burkina qui a monté la série-télé, se revoyaient en justice le 30 mai 2012.
Qui aurait cru que cette affaire n’est pas close, avec les annonces faites sur la télévision nationale et dans la presse écrite sur la question, à savoir que la RTB avait gagné le procès ? En son temps, bien que ne connaissant pas le fond de l’histoire, cela m’avait offusqué : la force publique contre un privé.

Le 02 février 2012 dans le quotidien « Le pays », PARABOLE-Burkina s’adressant au directeur de la télévision nationale, mettait au point les choses. L’article est toujours en ligne sur le site www.lefaso.net

Monsieur le Ministre,

J’ai la mise au point de Monsieur Jean Constant KABORE sous les yeux et je voudrais comprendre :

- PARABOLE-Burkina a-t-elle demandé à monter la série ? La réponse est négative. C’est la RTB qui l’a contactée.
- Le travail a-t-il été fait ? La réponse est positive.
- Où le montage a-t-il été fait ? Entièrement à PARABOLE-Burkina.
- Y a-t-il eu une proposition de prix ? La réponse est positive. Une correspondance aurait été adressée à la RTB.
- La RTB a-t-elle payé la location du studio ? La réponse est négative. C’est ce que PARABOLE-Burkina demanderait.
- La RTB a-t-elle payé les techniciens ? Une partie toujours selon la mise au point.
- Combien monte la facture de PARABOLE-Burkina : 5 070 000 francs CFA pour 30 épisodes montés.

Monsieur le Ministre,

Vu ces éléments, ma conscience est bouleversée, mon intégrité touchée et je ne peux que vous interpeller.
Si vous ne l’avez pas déjà fait, je vous invite à prendre connaissance de la mise au point de PARABOLE-Burkina pour comprendre la situation. Comment un privé peut-il être victime d’une telle injustice de votre département ?

J’ai toujours en image votre mine nous commentant la démission de votre collègue le ministre de la Justice, pour violence physique faite à un citoyen. J’aimerais voir cette même mine commentant cette affaire de la série-télé « affaires publiques », qui n’est ni moins ni plus qu’une violence financière et morale faite à un citoyen.

Je ne suis pas du domaine de l’audiovisuel mais à l’image des reportages des événements sociaux que je sollicite auprès des studios vidéo, j’imagine que monter 30 épisodes demande des semaines sinon des mois de travail. Ne pas payer la prestation de PARABOLE-Burkina amène à ne pas considérer l’amortissement du matériel, la facture d’électricité (Dieu seul sait que le courant coûte cher au Burkina) et toute autre charge de la société. Votre service (la RTB) voudrait-elle mettre en faillite une société privée ? En quoi consiste le soutien au secteur privé que le gouvernement prône ?

En effet, le gouvernement avec l’appui des partenaires techniques et financiers, a toujours voulu faire du secteur privé un des moteurs de la croissance et du développement. L’Union européenne a même financé un projet pour soutenir le secteur privé. Devenue traditionnelle, une rencontre entre le secteur privé et le gouvernement se tient annuellement à Bobo-Dioulasso. Il est temps de joindre l’acte à la parole et d’éviter ces injustices qui constituent les sources de crise. Le gouvernement auquel vous faites partie et dont vous êtes le porte-parole, est en place à la faveur d’un mouvement social.
PARABOLE-Burkina a peut-être eu le courage sinon l’audace d’aller jusqu’au bout, mais combien de sociétés privées sont-elles dans des situations d’injustice de la part de l’administration publique ?
Si PARABOLE-Burkina a effectivement « monté gratuitement l’émission SCENE pour la RTB » pendant trois ans de 2008 à 2011, et que « d’autres émissions ont vu le jour » dans cette structure, le bon sens voudrait que PARABOLE-Burkina mérite mieux que cela. Pourquoi elle ne réclame pas le montage de ces émissions ? Elle les offrait gracieusement à la RTB : « qui peut le plus, peut le moins ». Elles sont combien, les sociétés privées qui prêtent gratuitement leurs services à l’Etat ?

Monsieur le Ministre,

« Le pire n’est pas la méchanceté des gens mauvais, mais le silence des gens bien ».

Au nom de la morale humaine, du respect de notre identité Burkina Faso « pays des hommes intègres », méritons-nous réellement cette saga judiciaire ?

J’ai cru en ce qui était dit et écrit par la RTB, jusqu’à la publication de ce droit de réponse du 02 février de la société, qui est très clair. La preuve est cette audience du 30 mai. Profitant d’un séjour à Ouagadougou, j’ai fait le déplacement au palais de justice de Ouagadougou pour en être témoin comme Saint Thomas. Comment la RTB peut-elle gagner un procès avec un autre rendez-vous judiciaire non pas pour « appel » mais pour « assignation en payement ».
Ne serait-ce que pour donner un sens à la morale enseignée dans la série-télé « affaires publiques », que la Radiodiffusion-Télévision du Burkina respecte son engagement financier.

Monsieur le Ministre,

La morale nous interpelle, notre devise nationale nous guide et nous oriente, votre mission de ministre et de Porte-parole de gouvernement fait face à vous.

Un citoyen indigné

L’Express du Faso

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