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FRANCE : Vous avez dit Première dame ?

Publié le vendredi 15 juin 2012 à 03h01min

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L’homme propose et Dieu dispose. Dans le cas de François Hollande, le président français, c’est plutôt la femme qui dispose. Sa présidence normale qu’il a annoncée à coups d’arguments lors de la campagne électorale, brillamment remportée, commence plutôt bizarrement avec l’immixtion de sa compagne dans la campagne législative. Celle-ci a décidé de soutenir, via un tweet, un dissident du parti socialiste opposé à l’ex-compagne de Hollande, Ségolène Royal, candidate au perchoir de l’Assemblée nationale française. Un soutien que beaucoup au parti socialiste auraient voulu plus discret à défaut d’une neutralité bienveillante. Apparemment, l’occasion était trop belle pour elle d’enfoncer cette ex de Hollande, omniprésente au sein du parti, donc toujours en contact avec son compagnon de président. C’était plus fort qu’elle.

On peut le lui concéder. C’est son droit de soutenir qui elle veut. Mais dans sa position, peut-on vraiment user de tous ses droits sans en mesurer les conséquences, notamment sur l’action du président, sa crédibilité et sa capacité à tenir les siens à carreaux ? Il ne faut surtout pas qu’elle gêne l’action de son compagnon qui a une mission historique d’assumer la présidence de la République française et le redoutable défi de redresser l’économie d’un des pays moteur de l’Europe. Les premières dames ne nous ont pas habitués à ce genre de sortie. Vue d’Afrique, cette liberté prise par Valérie Trierweiler passe difficilement.

On a beau être partisan de la liberté d’expression, militant de l’émancipation totale de la femme, son geste est audacieux et ressemble, à la limite, à de la défiance. Au Gondwana, une fois que le président fondateur entérine une décision, tout le monde suit. Cela a le mérite au moins d’assurer la discipline dans les rangs. Et pour un président en quête de majorité parlementaire pour dérouler son programme, ce tweet est un très mauvais tacle de celle que l’on ne peut pas encore appeler Mme Hollande, d’un point de vue juridique. On savait qu’elle ne serait pas là pour uniquement inaugurer les chrysanthèmes, mais pour commencer fort, elle y va vraiment. Cette journaliste de métier est une femme de caractère et il serait illusoire pour les Français de chercher à la baillonner. Tout comme François Mitterrand, François Hollande devrait quelquefois débordé sur sa gauche par sa compagne. Tout dépendra des sujets de divergences, de leur moment et des enjeux. Il faut espérer que le couple présidentiel trouve un juste équilibre après cet impair. Sinon, il y aura comme quelque chose d’anormal chez les nouveaux locataires de l’Elysée.

Abdoulaye TAO

Le Pays

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