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Le CDP hier comme aujourd’hui

Publié le jeudi 14 juin 2012 à 03h55min

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En effet, le CDP comme tous les partis politiques démocratiques dignes de ce nom et surtout ceux de son envergure est forcément traversé par des opinions diverses voire antagoniques. Rien donc de particulier à ce que celles-ci dans leurs mouvements dialectiques provoquent ici et là des heurts dont la résolution est fonction de l’éducation et du niveau d’instruction politique des protagonistes en cause.

La « rumeur générale » soutenue, propagée et entretenue par la presse nationale dont une partie en a fait sa principale source, nous avait prédit, voire annoncé l’implosion imminente du parti au pouvoir. Certains analystes avaient même soutenu que la toute dernière, session du Bureau Politique National du Parti, tenue la semaine dernière devait sonner l’hallali avec la montée au filet de certains grands caciques très remontés contre la direction et décidés à secouer le cocotier. On devait voir ce qu’on devait voir et tout naturellement la presse dans son ensemble a fait un déplacement à la hauteur de l’évènement attendu, personne ne voulant se le faire conter.

Tout naturellement aussi les quotidiens du lundi n’ont pas suffi, chacun voulant savoir ce qu’il en est et surtout être aux premières loges en termes d’information pour pouvoir commenter pour les autres. Une forte attention de l’opinion publique, les médias et des analystes qui montrent que comme à l’accoutumée ce qui touche le CDP concerne presque toute la nation, ce dont devront tenir compte les Cdpistes pour savoir s’élever au-dessus de leurs petites personnes pour prendre en compte les intérêts du plus grand nombre. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas et la situation présente le montre amplement.

Si quelque part, on peut dire que cette session a sans aucun doute dénoté avec bon nombre que le parti a connues tant dans le fond que dans la forme, on est assurément loin et même très loin du « tsunami » attendu, si tant est qu’il fallait accorder du crédit aux prévisions des « rumeurs générales ». Les seules « Unes » des journaux indiquent clairement le dépit pour ne pas dire le spleen de tous ceux qui ont fait le pied de grue à la salle de spectacles du CENASA pour voir se réaliser leurs prévisions.

En vérité, aucun observateur sérieux ne devrait s’attendre à bien plus que le pet de poisson dans un océan auquel on a assisté. D’une part, parce que les informations évoquant un clash ne reposaient sur rien de crédible et de sérieux, et d’autre part pour la simple raison que le CDP en a vu bien d’autres et n’est pas à une saute d’humeur près de l’un quelconque de ses « gourous » et militants « incontournables ».
En effet, le CDP comme tous les partis politiques démocratiques dignes de ce nom et surtout ceux de son envergure est forcément traversé par des opinions diverses voire antagoniques. Rien donc de particulier à ce que celles-ci dans leurs mouvements dialectiques provoquent ici et là des heurts dont la résolution est fonction de l’éducation et du niveau d’instruction politique des protagonistes en cause. Ainsi la presse ne tarit pas de récits de scènes malheureusement parfois violentes, mettant aux prises des militants du parti tous mus par une même volonté, peser de leur poids sur l’évolution et la vie des structures auxquelles ils appartiennent si ce n’est de la Nation entière.

Ces phénomènes tout naturellement prennent de l’ampleur aux moments des renouvellements des organes et des instances tout comme des désignations des militants sur les listes de candidatures aux élections. Or, cette année, le CDP se retrouve dans ce double cas de figures auquel s’ajoute la situation particulière, qui n’en finit pas de finir, d’un de ses « gourous » lourdement sanctionné pour indiscipline, Salif DIALLO, pour ne pas le nommer, auquel la « rumeur générale » prête des intentions malveillantes en direction de ses camarades. L’un dans l’autre tout ce remue-ménage participe du fonctionnement normal du parti et il est de la responsabilité de ceux qui ont en charge sa gestion quotidienne de le résoudre ou d’en réduire au maximum les effets négatifs.

C’est leur devoir et ils ne sauraient s’y dérober.
Pour revenir à la situation concrète du moment, il semble qu’on a crevé l’abcès au cours des débats et que tous ceux qui avaient des choses à dire l’ont fait en toute responsabilité même s’il n’y a aucun mérite pour un cacique du parti à s’exprimer librement dans ses instances et organes. Surtout pas quand on n’a pas la langue dans la poche et qu’on ne s’est pas gêné par le passé à prendre de libertés avec les règles du parti pour critiquer ses camarades en dehors de ceux-ci et que la « rumeur générale » bruit d’informations diverses incriminant certains à tort ou à raison.

Mais le résultat des courses laisse à désirer si c’est uniquement pour se perdre dans des lieux communs, des accusations de clanisme et de manquements aux principes du parti qui sont sans tête ni queue puisque reposant beaucoup plus sur des impressions et des appréciations que sur des faits tangibles. C’est à croire que depuis que certains ne sont plus aux affaires, et à la tête du CDP celui-ci n’a plus d’âme et se « donnerait » au premier venu ! Quand eux ils étaient aux commandes tout était normal et tout va de travers depuis qu’ils n’y sont plus ! Simple réaction de dépit ou volonté politique de se construire un avenir autrement ? Seul le temps nous permettra de répondre étant entendu que la direction actuelle du parti, tout comme celles qui l’ont devancée, n’est pas comptable des départs des militants de quelque niveau qu’ils soient.

C’est dans l’ordre normal des choses. Par contre il est de leur responsabilité de limiter les effets néfastes de ces départs éventuels et de les transformer plutôt en opportunités pour renforcer sa cohérence et sa suprématie dans le landerneau politique. Ni plus, ni moins ! C’est ce que Roch Marc Christian KABORE avait brillamment réussi avec le cas des « refondateurs » dont il avait su encadrer le mouvement jusqu’à ce qu’ils s’auto-excluent d’eux-mêmes refusant de céder aux appels à l’extrémisme de ceux-là mêmes qui aujourd’hui utilisent les mêmes vocables et méthodes pour s’exprimer. Un pied de nez de l’histoire ; s’il en est. Dans le contexte actuel tous ceux qui s’agitent sur de prétendus manquements aux principes de fonctionnement du parti devraient revenir à la raison et ne pas s’engager dans des aventures dont ils sortiront perdants comme tous leurs devanciers. Surtout que rien, absolument rien n’est fait pour leur nuire en particulier. Bien au contraire ! Il faut savoir garder les antagonismes du moment dans des proportions raisonnables et réductibles, car l’action politique est souvent faite de péripéties dont la maîtrise requiert une stature qui révèle in fine la nature réelle des hommes et des femmes.

En prônant l’unité et la cohésion pour infirmer la « rumeur générale » qui annonce des projets politiques pour des personnes qui n’en demandent pas.
Roch Marc Christian KABORE a pour sa part confirmé la stature d’homme d’Etat qu’on lui connaît. C’est cela déjà de gagné ; et ce n’est pas rien. La preuve, c’est le silence de cathédrale réserve à ses propos par ceux qui ont annoncé et affirmé sa probable défection du CDP. Même s’ils n’y croient pas le devoir moral leur commande d’en informer ceux qu’ils pompent de rumeur générale à tout va ! Au moins pour une fois ils leur serviront autre chose !

Alpha YAYA (ilingani2000@yahoo.fr)

L’Opinion

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