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Pauvres commerçants burkinabè  !

Publié le jeudi 14 juin 2012 à 03h53min

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Inconscience ou amateurisme  ? La question reste posée  ! En tous les cas, il y a des comportements inexplicables chez des commerçants, restaurateurs et autres vendeurs d’articles divers au Burkina Faso. En effet, au début de leurs activités commerciales, ils mettent du sien, font tout avec mesure pour attirer les clients. Ils sont tous gentils et mettent un point d’honneur à accueillir les clients et à les servir. Des efforts sont consentis pour maintenir les lieux propres. Tout est mis en œuvre pour qu’il y ait de la qualité et de la quantité. Bref, au tout début, les commerçants burkinabè, quelles que soient leurs catégories, se battent pour donner le meilleur d’eux-mêmes.

En ce moment, ils ont en tête que "le client est roi" une règle d’or. Ils font tout et agissent comme dans tout commerce qui se respecte, en faisant en sorte que les clients se sentent à l´aise.
Et comme le client veut qu’on lui donne l’impression qu’il est roi, dans la plupart des cas, ces attitudes paient bien, car entraînant du succès. Malheureusement, l’on a l’impression que ce succès ne vient pas seul. Il est même parfois source de déconfiture de certains commerçants, car il s’annonce et s’installe avec des vertiges.

Est-ce la conséquence d’une folie des grandeurs, de la suffisance ou de la richesse ? Sans être dans le secret du commerce et surtout dans la tête de ces commerçants, l’on peut soutenir que ces vertiges sont le résultat de la petitesse et de la pauvreté de leur esprit. Car, dès que leur commerce commence à prospérer, certains se considèrent subitement très importants. Ils oublient, du coup, d’où ils viennent.
« Se croyant déjà arrivé », comme le dirait l’autre, au lieu de travailler à fidéliser et à contenter les clients, ceux qui les ont fait roi, le commerçant, nouveau riche, pense être désormais indispensable.

Il se comporte comme si c’est lui qui faisait le client et non l’inverse. Dès lors, les mauvaises habitudes s’installent. L’on ne prend plus le temps pour s’occuper de la propreté des lieux. Les efforts qui étaient consentis pour la qualité des produits et du service, sont, au mieux des cas, négligés et pire, abandonnés. Que dire de l’accueil et du respect réservés aux clients ? Ils cèdent la place à la négligence et au manque de considération.

Le commerçant ne hâte plus le pas pour servir le client qui devient esclave. Celui-ci est obligé d’attendre que le vendeur satisfasse ses désidératas. Mais ce que ces commerçants à la mémoire courte oublient, c’est qu’après tout, le dernier mot revient aux clients.
La preuve, quand ils en ont marre, la conséquence se ressent sur les affaires. Ainsi, le commerçant est parfois surpris de voir ses affaires péricliter, car le vent a tout simplement changé de sens. Il est donc temps de revoir la copie dans un monde de plus en plus ouvert et de compétition. Car, comme l’a relevé Valerie Lipow.

"Ceux qui ont du succès en commerce sont des passionnés du domaine. Ils dépensent beaucoup d’énergie pour dépasser leurs compétiteurs et donner leur 110% à leurs carrières. Leurs entreprises devancent la compétition en offrant de meilleurs produits, en excédant les chiffres de vente de l’année précédente et leurs équipes de vente atteignent et dépassent les objectifs de vente".

Et Lindy Williams, ancien administrateur de sociétés du développement de carrière pour les cartes de crédit American Express d’affirmer que « dans le monde compétitif qu’est l’industrie du commerce, il apparaît de plus en plus important pour ceux qui y font carrière de bien connaître les produits du compétiteur (ainsi que leurs propres produits) et la technologie ».

Mais comme on dit souvent que le malheur des uns fait le bonheur des autres, les commerçants qui ne sauront pas s’adapter disparaîtront au profit de ceux qui ont les pieds sur terre, qui savent que le commerce se fait avec humilité et respect du client.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 14 juin 2012 à 15:31, par ablo En réponse à : Pauvres commerçants burkinabè  !

    Bien dit mais combien sont nos commerçants qui pourront te lire et changer leur façon de faire.

  • Le 15 juin 2012 à 18:38, par bendatoega En réponse à : Pauvres commerçants burkinabè  !

    Moi bendatoega je réagi en différé a cet article. Sont-ils vraiment des commerçants ces gens là ! Ou bien suffit-il d’avoir un étalage, une table ou une natte devant un marché pour se dire commerçant ?
    Non, ces gens aux répliques virulents, aux comportements hooligans...ne méritent ce qualificatif.
    Un commerçant, ça respecte le client, ça paye les taxes et a un minimum de connaissance sur le marketing.
    Nous nos commerçant croient qu’il suffit de porter un bonnet blanc, de singer le musulman avec quelques cartons de savons pour se dire commerçants.
    Non, vous la presse, n y a t-il pas des scribouillards en économie pour civiliser ces gens ?.
    moi bendatoega j’attends que vous m’attaquer avant de répliquer car suis un internaute qui donne des conseils.
    Amen !

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