Vision Express sur… : L’utilité des animaux auprès de nous
Les animaux sont d’une importance capitale auprès des humains. Si cette importance est connue de tous sur le plan économique, elle demeure cependant méconnue sur le plan culturel. En effet, peu de personnes savent qu’en dehors de l’argent ou tout autre gain chiffré, l’animal est une richesse incommensurable pour l’homme. Sans comprendre le langage humain, les animaux domestiques servent souvent de protecteur à leur maître. C’est ainsi que la basse-cour, la bergerie, la porcherie…, peut se vider en une journée sans que les animaux ne soient victimes d’une maladie quelconque. Tout simplement, parce qu’un malheur devait s’abattre sur la famille et les animaux ont conjuré ce malheur. Certains animaux ont même la capacité de prédire des peines telles que la mort ou même la pauvreté de leur maître.
Le cheval par exemple préfère mourir plutôt que de rester dans l’écurie d’un maître dont les finances sont épuisées. Le cheval est un animal qui, selon des sages, comprend le plus la société humaine. Quant à la mort, des animaux de par leur comportement, peuvent attirer l’attention de leur maître. Le chat est très expressif dans ce domaine. Lorsqu’il y a la mort imminente dans la famille du maître, le chat peut durant une semaine l’annoncer à travers des miaulements. Ceux qui le savent, n’ont pas besoin d’un charlatan pour faire une déduction. Le pigeon quant à lui, est très sensible aux pleurs lorsqu’il y a la mort.
C’est pourquoi, dès qu’il la sent venir, il quitte sa cage bien avant. Le pigeon n’assiste jamais à ces moments pénibles chez son maître. Le chien également par des mouvements peut attirer l’attention de son maître sur la mort. Ces quelques exemples qui ne sont pas difficiles à vérifier, prouvent combien les animaux non seulement servent de source de revenus pour nous, mais également enrichissent notre culture. Il suffit d’être initié aux différents langages y relatifs pour le comprendre. L’utilité culturelle des animaux (sauvages et domestiques) est une réalité connue de nos sociétés traditionnelles depuis la nuit des temps. C’est pourquoi, des communautés ont pour totem des animaux. Tout manquement à l’égard de l’animal sacré, exige des réparations coutumières. Autrement, la sanction est inévitable. C’est donc dire que les animaux, à défaut de parler le langage humain, communiquent avec nous. Ils nous protègent dans certains cas. Mais seules les personnes initiées peuvent percevoir leur contribution culturelle dans notre vie sociale.
Et tout est une question culturelle. Si au Burkina Faso, le bœuf est un animal sans valeur culturelle (sauf chez nos cousins Peulhs), en Inde il est un symbole commun. C’est pourquoi, lorsqu’un bœuf passe ou traverse une route, tout le monde lui laisse le passage et cela est porteur de message. La culture est donc une question de croyances et n’agit que sur les membres de la communauté qui la partage. Notre réflexion de la semaine prochaine portera sur les croyances culturelles. Quand et comment demeurons-nous tributaires de la culture ?
Souro DAO (daosouro@yahoo.fr)
L’Express du Faso