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Autant le dire…. : Réformes politiques, c’est ce qu’il fallait faire au début

Publié le mercredi 13 juin 2012 à 02h07min

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Le groupe parlementaire avec l’ensemble de ses députés « Alternance, démocratie et justice » a claqué la porte de la représentation nationale le 11 juin 2012, à l’occasion du vote portant sur la révision de la Constitution. Pour y inscrire les points consensuels issus des différentes rencontres (nationales et régionales) du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP). Le comportement du groupe parlementaire ADJ est compréhensible puisqu’il reste logique avec la position des membres qui le composent. Mais, seulement il apparaît comme un non-événement. Alors qu’il pouvait bien être compris autrement. Car en effet, alors que le gouvernement asseyait les bases du CCRP, des partis membres de l’opposition dont ceux au sein de l’ADJ et une partie de la société civile ont décidé de ne pas participer aux rencontres. Sous le simple et banal prétexte que ce cadre a été créé pour réviser l’article 37 de la Constitution et permettre à Blaise Compaoré de se maintenir au pouvoir.

Alors que la question n’était même pas posée en ces termes. De nombreux analystes avaient suggéré aux boycotteurs du CCRP d’y aller, mais de claquer la porte au cas où. Ils n’ont pas voulu écouter. Et se sont focalisés sur leurs positions de la chaise vide. C’est donc tout à fait normal qu’ils adoptent la même position. Le contraire aurait été incompris.

Avec donc 88 voix pour, les réformes politiques et institutionnelles ont été adoptées. Et seront pour cela, mises en œuvre progressivement. L’une de ces réformes la plus en vue est la création du Sénat qui devra en principe remplacer le Conseil économique et social (CES) pour éviter la démultiplication des institutions démocratiques et par ricochet, leur coût de fonctionnement. Dans sa composition, le Sénat tel que le Burkina Faso le veut, ne doit avoir un effectif pléthorique tout en ayant une composition qui tienne compte des représentants des collectivités territoriales, des autorités coutumières et religieuses, du patronat, des travailleurs et de la diaspora. L’autre réforme non moins importante, c’est la désignation du Premier ministre au sein de la majorité et la soumission de sa politique générale à la sanction des députés dans un délai de trente jours après sa nomination.

La justice comme socle de la paix sociale. Cette dimension a été largement prise en compte dans les réformes politiques et institutionnelles. Ainsi, dans ce domaine judiciaire, au moins dix-sept propositions ont été adoptées. Allant de la composition du Conseil supérieur de la magistrature à la création du Tribunal des conflits en passant par l’arrêt de l’interférence de l’Exécutif dans le Judiciaire, l’application de sanctions aux magistrats indélicats, la diminution des coûts de la justice et son rapprochement des justiciables pour la rendre accessible, le renforcement des enquêtes de moralité des candidats à la magistrature, le renforcement de la neutralité du personnel judiciaire…

En clair, ce sont des avancées démocratiques notables qui viennent renforcer le processus afin de lui donner toutes les garanties de sa durabilité. C’est naturellement l’écriture d’une nouvelle page de l’histoire de notre pays à laquelle tous les fils et filles du pays devraient prendre part. Malheureusement, les choix politiques et les visions n’ont pas toujours été les mêmes. Même quand il s’agit de l’intérêt supérieur de la nation. C’est bien dommage. Maintenant que les réformes sont adoptées et seront appliquées. Les « refusards » vont-ils continuer à s’opposer à la volonté du peuple ?

Vraisemblablement que non. Car, en vérité, il n’est jamais mauvais de reconnaître un mauvais choix. C’est d’ailleurs un signe de maturité.
Quant à Bongnessan Arsène Yé qui a conduit et réussi le processus, il vient de démontrer qu’il sera toujours là, où son peuple a besoin de lui pour le servir. Reste maintenant la dernière étape : la concrétisation de tout cela sur le terrain.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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