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Editorial de Sidwaya : L’Etat et l’autorité

Publié le lundi 11 juin 2012 à 01h53min

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Les Burkinabè sont devenus coutumiers des manifestations violentes sur la voie publique. Depuis les événements du premier semestre 2011, quand la force légitime de l’armée a été bafouée par des soldats et des policiers qui ont utilisé leurs armes pour atteindre des buts privés et égoïstes, l’autorité de l’Etat burkinabè se trouve de plus en plus écornée. Pas un seul mois ne passe sans que des jeunes, des femmes, des chauffeurs de camions, des taximen, de jeunes commerçants, de jeunes collégiens ou lycéens, des enseignants, des infirmiers ou des médecins, des citoyens demandeurs de parcelles ou usagers des services de santé n’occupent la rue, ne battent le macadam, ne brûlent des pneus sur la voie publique, ne saccagent des bâtiments publics, des commissariats, des centres de santé ou ne s’attaquent à des responsables politico-administratifs, parce qu’ils se seraient sentis lésés.

Il y a quelques semaines, ce sont des camionneurs qui ont bloqué la nationale 1 avec leurs bolides, parce qu’un des leurs auraient été verbalisé. Une autre fois, ce sont des femmes d’un marché anarchique qui ont affronté les forces de l’ordre à Bobo-Dioulasso. Il y a quelques mois, c’est une manifestation violente, avec chasse à l’homme, qui a été trouvée comme moyen de rendre justice, après qu’un immigré ouest-africain eut un comportement hautement répréhensible. Jeudi dernier, des militants d’un parti ont mis le feu sur le bitume à Ouagadougou, parce qu’ils n’ont pas réussi à empêcher que leur parti « recandidate » un conseiller pour les élections locales de décembre, alors qu’eux ne voulent plus de lui.

Le chef du gouvernement, Luc Adolphe Tiao, arrivé en avril 2011 de Paris où il était ambassadeur, a fini par lâcher le mot, que tout citoyen conscient, tout commandement, toute personne imbue du bien commun, redoute : l’autorité de l’Etat est bafouée ! L’autorité de l’Etat est, en effet, mise à mal au Burkina Faso. Mais pouvons-nous, à ce stade de notre histoire, « autoriser » une débâcle de l’autorité de l’Etat ? Pouvons-nous nous priver, nous passer de l’Etat en tant que communauté humaine ? Voulons-nous d’un Etat faible dans lequel chacun dicte sa loi ? Chacun de nous peut-il être son propre policier, gendarme ou juge pour lui-même, ses enfants, ses parents et proches si l’Etat, par nos agissements, se trouvait
trop faible pour nous protéger ?

Ces interrogations sont consubstantielles à notre existence. Voulons-nous que l’on montre notre pays du doigt comme un pays dans lequel chacun fait ce qu’il veut, réclame ce qu’il veut, quand et comme il veut ? Voulons-nous faire le choix de l’anarchie, la pagaille ?
Ne sommes-nous ou ne voulons-nous pas être cette nation qu’a définie le philosophe et écrivain français Ernest Renan (1823-1892) ? « Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre, dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu ». Voulons-nous d’un pays peu sûr pour nous-mêmes, nos enfants ? Un pays où aucun investisseur ne voudrait venir, parce que, pour un rien, ses investissements peuvent être brûlés, saccagés ? Voulons-nous être la risée des autres ?

Ce serait l’option de la décadence économique et de la promotion du chômage.
Dans nos familles, dans notre lieu de travail, il y a une autorité qui peut être le père, la mère (chef de famille), le directeur ou le patron. L’autorité, on l’aura constaté, n’est pas le pouvoir. A une grande échelle, l’autorité, c’est l’Etat qui l’exerce, à travers les lois et règlements, mais aussi via une force légitime, quand cela est nécessaire. L’autorité, c’est plutôt et simplement le droit de l’exercer ; elle légitime le commandement.

Or, le comportement des Burkinabè, ces dernières années, frise l’affaiblissement volontaire de l’Etat. Or, Montesquieu nous enseigne que : « L’État, c’est une société où il y a des lois ». Aujourd’hui, au Burkina Faso, les policiers et les gendarmes rencontrent de plus en plus des difficultés à intervenir sur le terrain pour ramener le calme, la quiétude, bref pour faire régner l’ordre public comme il est du devoir de tout Etat responsable de faire appliquer les lois. Tout cela est arrivé parce que l’Etat, c’est-à-dire
son autorité, n’est pas respectée par des
Burkinabè.
Le droit légitime de l’Etat de prévenir, de persuader et de réprimer est contesté. Que chacun se garde, on a toujours besoin de l’Etat. Lorsque le faible est écrasé, il a besoin de l’Etat et de sa justice pour le rétablir dans son droit. Lorsque le voleur s’introduit chez vous ou simplement lorsque des gens manifestent pour réclamer « leurs droits » et qu’ils s’en prennent aux biens publics, c’est-à-dire aux biens que votre argent a acquis à travers l’impôt que vous avez payé, ou aux biens privés, c’est-à-dire les biens que vous avez acquis par héritage, don ou par le fruit de votre travail personnel, vous avez le droit d’être protégé par l’Etat.

L’autorité de l’Etat doit s’exercer pour vous protéger, pour vous permettre de rester dans votre droit, de préserver votre intégrité physique et matérielle. L’ordre et la sécurité sont les fondements même de l’Etat. Dans un Etat, le commandement suprême, c’est la loi qui, elle-même, est l’émanation de la volonté du peuple. C’est pourquoi, respecter les lois de la République, desquelles il tire son autorité, est substantiel avec le bien commun. Il faut éviter la loi, selon Bakounine, qui consiste en ce que « La politique [...] doit avoir pour objet immédiat et unique, la destruction des États ». Non, l’Etat, surtout le nôtre, travaille à nous procurer la paix, la sécurité et la liberté dont nous avons besoin pour notre développement et notre épanouissement personnel et collectif. C’est en cela que nos comportements de tous les jours doivent concourir à ce but au lieu de travailler à affaiblir l’Etat par les actes que nous avons développés, depuis un certain temps.

Pour notre situation actuelle, gardons surtout à l’esprit la seconde partie de cette analyse de Paul Valéry : "Si l’Etat est fort, il nous écrase. S’il est faible, nous périssons." Chaque Burkinabè, en posant ses actes, devrait se rappeler
tout de même que « L’homme est un loup pour l’homme » (Hobbes) et qu’il faut donc, un contrat social pour parvenir à un Etat fort qui régule
cette société. Des institutions de la République qui exercent la plénitude de leurs attributions avec l’aide de citoyens qui ne soient plus exclus d’une histoire qui est la leur : c’est cela aussi la juste autorité de l’Etat

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA (rabankhi@yahoo.fr )

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 11 juin 2012 à 05:09, par Somda En réponse à : Editorial de Sidwaya : L’Etat et l’autorité

    Félicitations M. Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA. Vraiment, ça nous change beaucoup de lire de vrais éditoriaux à Sidwaya depuis peu. Et c’est tout en votre honneur.
    Cependant, je pense que vous n’avez pas conduit la dialectique jusqu’au bout.
    Car l’autorité comporte un minimum d’élément intentionnel, de volonté d’obéir et donc un intérêt quelconque à l’obéissance. Dans votre analyse vous faites ressortir vraiment des motifs de rationalité en valeur (très importants). Toutefois, ils ne sont pas suffisant en soi pour fonder surement et de manière pérenne l’autorité. Il faudrait en outre un élément fondamental : "La croyance en la légitimité" de l’autorité (Max Weber). Dans le cas de l’Etat, il tire son autorité effectivement des lois ( domination légale). Je pense que votre prochaine édito devrait se pencher sur la question suivante : Pourquoi, cette remise en cause croissante de la légitimité de l’autorité étatique ? A mon avis, il ne s’agit pas tant d’une remise en cause de l’autorité de l’Etat, mais plutôt de sa source de légitimité. C’est là toute la différence. La "domination légale" dans son type le plus pur (idéal) selon Max Weber obéit à des règles (l’établissement rationnel du droit par le pacte ou l’octroi, le caractère abstrait des règles librement décidées, l’obéissance du détenteur légal de l’autorité à l’ordre impersonnel des règles de sorte que le citoyen qui obéit, n’obéit qu’au droit et non au détenteur de l’autorité en sa personne et ce dans les limites de la compétence objective, rationnellement délimitée que fixent les règles de droit). Ces règles sont-elles observées par les détenteurs légaux de l’autorité au Burkina ? N’ont-ils pas eux-même tradition de ne pas respecter les règles de droit ? Il est vrai que la "bureaucratie" dans sa forme la plus pur (type idéal) se rencontre rarement dans la réalité, mais si on veut résoudre le problème, il faut travailler à s’en rapprocher le plus possible. il ne faut pas se contenter de mettre à l’index les citoyens qui ne veulent plus obéir à l’autorité, mais aussi et surtout s’interroger sur l’explication causale de ce refus d’obéissance. Les citoyens obéissent aux règles de droit. Si ceux qui exercent l’autorité en vertu de ces règles ne les respectent pas et les appliquent de manière inéquitable, non impersonnelle, voire arbitraire, alors la désobéissance des citoyens persistera. Il faut rétablir leur croyance en la légitimité de l’autorité de l’Etat. De mon point de vue, les citoyens ont cessé depuis bien longtemps de croire en la légitimité de l’autorité de l’Etat, mais ils ont toujours continué d’obéir. Les motifs de cette docilité sont divers et bien connu de tous. Ils étaient donc dans l’hypothèse du pouvoir (obéir sans en avoir la volonté). Maintenant, ils manifestent leur refus. Ils donnent par la même occasion, une opportunité inouïe pour les détenteurs du pouvoir de rétablir la confiance et, par suite, l’autorité (la domination légale légitime) acceptée en tant que telle par les citoyens. Voilà ma contribution au débat que vous avez tout le mérite d’avoir engagé avec brio.
    Bien cordialement !

  • Le 11 juin 2012 à 05:21 En réponse à : Editorial de Sidwaya : L’Etat et l’autorité

    Bien dit, mais discutable.

  • Le 11 juin 2012 à 09:27, par balla En réponse à : Editorial de Sidwaya : L’Etat et l’autorité

    cher éditorialiste, vous manquez de poser les bonnes questions. pourquoi ne vous demandez-vous pas pourquoi les burkinabé sont devenus ainsi ces dernières années ? il y a quelques années cela n’existait pas au burkina et aujourd’hui cela arrive, une question logique qu’il faut se poser c’est pourquoi c’est devenu ainsi. Si vous vous étiez donnez la peine de vous posez cette question vous auriez pu faire l’économie de bien d’autres réflexions inutilement laborieuses. quelle autre alternative donne-t-on à ces gens qui ont choisi de manifester ainsi désormais ? quand la justice n’est plus pour tout le monde, quand les grands se mettent plein les poches, détournent tous les deniers publics et s’arrogent toutes sortes de privilèges pendant que le petit peuple souffre, que voulez-vous que ces gens attendent de leur Etat ? Absolument rien. chacun se croit laisser à lui-même et doit s’arranger de sa façon pour s’en sortir. En ce moment, tous les moyens deviennent légitimes pour la survie. Conclusion, il faut commencer par soigner le haut...

  • Le 11 juin 2012 à 09:54 En réponse à : Editorial de Sidwaya : L’Etat et l’autorité

    C’est la mauvaise comprehension des valeurs de l’Etat et la mauvaise interpretation de la democratie qui conduit a tout cela.
    Selon les sages de SION, "Si un peuple decide de se gouverner lui meme un certain temps, il se transforme en populace où regne le chaos. la puissance de la populace est une force aveugle, absurde, irraisonnée, ballotée de droite ou de gauche ; mais un aveugle ne peut conduire un autre sans tomber dans le precipice" !

  • Le 11 juin 2012 à 10:04, par sk En réponse à : Editorial de Sidwaya : L’Etat et l’autorité

    Bon article mais qui idéalisent par moments les extraits et citations de grands philosophes. mais qu’avons-nous fait pour affaiblir l’ autorité de l’ État ; sachez qu’une fois ainsi, il faut au moins 10 ans à l’ État pour recouvrer son pouvoir et son autorité avec.Voila pourquoi, on dit chaque fois aux dirigeants d’être régulièrement à l’ écoute des dirigés.dans ce pays certains ont 15 parcelles alors que d’autres cherchent vainement une seulement pour abriter dignement leur famille.

  • Le 11 juin 2012 à 10:32, par Conscience du Faso En réponse à : Editorial de Sidwaya : L’Etat et l’autorité

    La plupart des cas, c’est l’Etat qui est à l’origine de l’incivisme, des manifestations violentes de la population. Lorsqu’il y a problème, une bavure policière, militaire ou de la part d’une haute autorité, si l’Etat agit de façon prompte, la population ne réagit pas et elle laisse la justice suivre son cours. Mais lorsque la population sent que l’Etat est entrain de protéger le coupable comme ce qui se passe en ce moment avec l’affaire de la fille tuée par le militaire à Karpala, là ça ne peut pas aller. Pourquoi dans ce cas-ci l’Etat empêche les parents de la victime d’aller voir le corps de leur fille pour comprendre comment elle a été tuée. Moi-même pense que la jeune fille a été violée par le militaire et tuée après pour la faire taire à jamais. En situation pareille, c’est normal que la population manifeste et de façon très violente. Si vous remarquez, c’est lorsqu’il y a bavure des hommes en tenue ou des hommes politiques ou de haut rang que la population commencent à vouloir réagir. Il appartient donc à l’Etat de bien gerer ces cas ; comme il l’a fait avec l’affaire du mécanicien et l’Ex-ministre de la justice. Les gens ne vont plus se laisser faire avec les tuéries, les blessures de leurs parents, enfants gratuitement. C’est fini ça au Faso. Dans ce monde dur et compliqué maintenant où pour qu’une femme tombe enceinte, ce n’est plus facile avec la polution, des couples arrivent avoir leur enfant, s’occupent de lui ou d’elle jusqu’à un moment donné et des gens armés viennent en une fraction de seconde enlever cette vie comme ça, vous croyez que ça va aller ?

  • Le 11 juin 2012 à 11:11, par Wendkouni En réponse à : Editorial de Sidwaya : L’Etat et l’autorité

    Cette situation se justifie par le fait que la justice dans notre pays à longtemps été celle des plus forts contre les plus faibles.
    Il faut le dire le peuple n’a plus confiance en sa justice. combien d’affaires dans ce pays ont été classées sans suite sans raison et contre la douleur des pauvres victimes.

    Je suis d’accord il est impératif que l’autorité de l’état se rétablisse mais cela commence par un ménage primordial au sein de la justice et par une légitimation des forces de l’ordre.

  • Le 11 juin 2012 à 11:28, par Tampin En réponse à : Editorial de Sidwaya : L’Etat et l’autorité

    Il est du devoir de tout Etat responsable de faire appliquer les lois…………….
    L’autorité de l’Etat doit s’exercer pour vous protéger, pour vous permettre de rester dans votre droit, de préserver votre intégrité physique et matérielle. L’ordre et la sécurité sont les fondements même de l’Etat. Dans un Etat, le commandement suprême, c’est la loi qui, elle-même, est l’émanation de la volonté du peuple.
    Des institutions de la République qui exercent la plénitude de leurs attributions avec l’aide de citoyens qui ne soient plus exclus d’une histoire qui est la leur : c’est cela aussi la juste autorité de l’Etat

    ET AU BURKINA TU ESTIMES QUE CELA EXISTE ET S’APPLIQUE ?

  • Le 11 juin 2012 à 12:25, par Math En réponse à : Editorial de Sidwaya : L’Etat et l’autorité

    Pour une analyse s’en est une ! Oui, nul ne remet en cause la Place de l’Autorité de l’Etat dans la société. La population qui a tendance à ce rendre justice elle même, que cherche elle en fait ? Elle s’offusque contre une forme d’autorité de l’Etat dont elle juge ( à tord ou à raison) partisanne, faible, défaillante etc... En aucun cas elle ne demande sa supression ou une anarchie. Elle demande son changement. C’est pour vous dire qu’elle sait déja Son importance. Décevant que dans votre éditorial vous vous attardez et ne parlez que de la place de l’Etat et son autorité dans la société burkinabè. La question n’est pas là !!! On attend de vous des reflexions sur les causes de cette situation, les pistes de réflexions et des solutions à envisager...Ou encore que peut être le comportement d’une société quand elle estime ne plus être en phase avec l’Autorité. Que peut être par ailleurs l’apport de la presse dans une telle situation ? Je sais que vous êtes de sidwaya (organe de presse gouvernemental, necessaire en démocracie...) il faut que contribuer à "ouvrir l’oeil" de ceux que vous servez : la population et les gouvernants) !!! Adoptez une certaine subtilité dans vos écrits. Par déontologie, Si vous ne pouvez pas aborder les choses dans tous leurs aspects alors s’il vous plait, reconnaissez le et n’écrivez pas un article ou un éditorial là dessus. Cela contribue à enflammer les rencoeurs, et le burkinabè dont vous êtes une vitrine et une boite à penser et à informations se trouve écoeuré que vous portez aussi hauts ces genres de reflexions. Ne contribuez donc pas à cela d’autant plus que nous savons que connaissez mieux que les lecteurs assez bien les causes de cette situation et les réflexions voire les solutions envisageables.
    Respectueusement,
    Prenez soin de vous et de vos compatriotes.

  • Le 11 juin 2012 à 12:43 En réponse à : Editorial de Sidwaya : L’Etat et l’autorité

    Bonjour,
    M. le directeur de Sidwaya. Sauf pour le respect digne de votre rang, vous faites un peu trop usage des citations pour construire votre argumentaire ; si bien qu’au finish, vous n’arrivez plus à puiser au plus profond de vous-memes.
    Je trouve que vous n’allez pas au bout. Il y a comme une impression d’auto censure. Vous le savez bien, un membre d’une communauté ne peut décider de bafouer des règles communes que lorsqu’il sent que le contexte lui permette cela. N’oubliez pas, généralement le désir de vivre s’éffondre dans une famille, un communauté, une nation... que lorsque les mandants ne se reconnaissent plus en leurs représentants. Le problème du Burkina vient de là ! Je trouve que ce n’est qu’un début. Ce régime ne peut plus rien.
    Je me sens conforté dans l’idée que vous avez fait de l’auto-censure par le fait que nul part dans votre edito, vous ne prenez des exemples concrets où l’autorité de l’Etat a été ouvertement constestée par des groupes d’intérets : les compagnies de transport, des revendeurs de bouteilles de gaz... Je pense, c’est vrai l’Etat peut etre faible devant des élèves/ étudiants, mais pas devant des groupes d’intérêts. Il faut mater ces groupes pour marquer les esprits. L’Etat aurait pu donner un ultimatum à ces groupes avec une application effective. Malheureusement, la décision du ministre du commerce est resté sans suite, le premier ministre a dit lui que les transporteurs étaient dans l’illégalité. Je le dis franchement, si on peut pas, qu’on vende ce pays au plus offrant ouvertement, chacun ira se débrouiller ailleurs comme il peut. Mais, moi je suis frustré quand ceux qui me dirigent me font autant honte ; surtout qu’ils sont entrains de casser tous les ressorts psychologiques.

  • Le 11 juin 2012 à 12:44, par karebo En réponse à : Editorial de Sidwaya : L’Etat et l’autorité

    Bon article tout de même. Cependant votre analyse pose la question de savoir ce qui s’est passé en réalité pour améner une population considérée comme le plus docile dans toute la sous-région à de telles réactions. Avant de repondre à cette question, je tiens à vous affirmer quelle a parfaitement raison d’agir de la sorte. Avant de demander à la population à la rétenue il faudrait tout d’abord que les autorités aillent à un changement sincère et non pas par les mots.
    S’il est vrai que le pays est classé comme pays pauvre, la population doit ressentir ça en nos autorités.
    Le traitement salarial de nos autorités n’a rien à voir avec ce qu’ils disent de notre pays.
    Qu’est-ce qu’un poste nomminatif ? C’est en réalité du volontariat qui confirme l’amour que vous avez pour votre pays. L’accepter voudrait dire que vous vous engagez à mettre vos acquis, vos capacités et votre savoir à la disposition de votre pays. Bien sûr l’Etat vous octroie des avantages. Ce n’est donc pas une occasion de s’enrichir et de montrer ses richesses à qui veut l’entendre comme si votre salaire pouvait vous permettre. C’est par cette même occasion qu’ils ont rendu la vie chère au Burkina au point que personne ne peux se contenter de son salaire pour vivre.
    Ce sont les enfants de ces autorités qui passe leur vacance en Europe, qui s’amusent avec des millions de nos francs dans les Boîtes de nuit comme si leurs géniteurs en fabriquaient. Ce sont ces même personnes qui n’étaient pas soumis à la loi. Ils avaient prèsque éffacé la justice, ils faisaient ce qu’ils veulent au vue et sue de tous sans inquiètude. La vrai presse avait bien attiré l’attention de tous à l’époque.
    Le pauvre était une mouche à leurs yeux. Un volontaire pour représenter une commune, comme le député, était un Dieu au Faso. Vous comprendrez aisement qu’aux yeux de la population les députés ne votent que ce qui les avantage, et la preuve, pour prolonger leur mandat tous étaient d’accord et très rapidement ils ont trouvé la solution.
    Je soutiendrai jamais ces révoltes de la population en aucun moment mais j’aurais aimé dire qu’il va falloire que nos autorités sachent quels sont leurs devoirs.

  • Le 11 juin 2012 à 12:48, par Kiîsg-zîri En réponse à : Editorial de Sidwaya : L’Etat et l’autorité

    M. le journaliste, je partage votre opinion, mais tout de même je suis obligé de montrer mon désaccord avec vous. KI-ZERBO nous rapelait « qu’il faut regarder ce que vous avez trébuché et qui vous a fait tombé plutot que de vous attarder sur là où vous êtes tombé ». Ainsi, vous auriez pu être plus pertinent si vous aviez évoqué les raisons de ces agissements de la population. On les a habitués. Rappelez-vous que l’autorité publique a même encouragé ces pratiques. Pour mémoire, Simon Compaoré avait donné des gourdins à des jeunes pour tabasser à mort les étudiants en 2000.
    C’est eux qui ont favorisé cela. Maintenant, je suis d’accord qu’il faut faire quelque chose, mais là c’est la sensibilisation et l’encouragement aux respects des symboles de l’Etat qu’il faut oeuvrer.

  • Le 11 juin 2012 à 13:06, par Wéoo Naaba En réponse à : Editorial de Sidwaya : L’Etat et l’autorité

    Merci pour la remarque très pertinente en ce qui concerne l’affaiblissement de l’Etat chez nous au Faso.
    Ce qu’il faut savoir, c’est que la loi et la justice, pour être respectées, se doivent d’être admininstées par des Hommes justes, exemplaires et honêtes.
    En d’autres termes, pour que l’administré se comporte en citoyen, il faut que l’administrateur soit à la hauteur de ses prestations.
    Si des ministres de ce pays se donnent la liberté d’enfreindre aux lois (je n’ai pas besoin de revenir sur certaines situations...), ce n’est pas au citoyen lamda que vous allez demander l’impossible !!!!
    Loin de moi l’idée d’être un anarchiste, mais ouvrons l’oeil , chers compatriotes, car franchement le peuple a mal et est très malade de ses dirigeants.
    De plus, dans la lutte des classes sociales, on est obligé de passer par là : car à mon avis au Burkina actuellement il y a 2 classes sociales (une très pauvre et une autre très riche).
    ceux qui pourissent l’atmosphère dans le pays, ont soit leur progéniture en lieu sûr (en train de suivre des formations de qualité pour revenir gouverner les pauvres qui sont restés sur place dans des situations très peu commodes avec une formation limitée...).
    Bref !!! je ne pourrai pas finir d’exposer tous mes commentaires, mais sachez, chers compatriotes que ce n’est qu’un début d’incivisme que nous voyons là...

  • Le 11 juin 2012 à 13:28, par naotokan@yahoo.fr En réponse à : Editorial de Sidwaya : L’Etat et l’autorité

    Il faut que les gouvernants gouvernent avec SAGESSE c’est à dire avec LA JUSTICE,L’EGALITE,LA BONNE GOUVERNANCE ET LE RESPECT DES DROITS HUMAINS.Ils doivent combattre les maux suivants:LA GABEGIE,LES DETOURNEMENTS DES DENIERS PUBLICS,L’ARROGANCE DE CERTAINS DIRIGEANTS VIS A VIS DES POPULATIONS,LA PROMOTION DES MEDIOCRES ET DES VOLEURS DAS LA CITE ETC. et l’autorité de l’Etat s’imposera d’elle même tout naturellement.On ne peut imposer son autorité quand on n’est pas soi même un modèle,un exemple à suivre comme MANDELA,PATRICE LUMUMBA,ALPHA OMAR KONARE,THOMAS SANKARA,MERE THERESA,GHANDI,MARTIN LUTHER KING et j’en passe.Choisissons tous de rentrer dans l’histoire de ce pays par la bonne manière en allant de l’avant et non à réculons.Gouvernants inspirez-vous du roi SALOMON dans la BIBLE et vous serez édifié !

  • Le 11 juin 2012 à 14:08 En réponse à : Editorial de Sidwaya : L’Etat et l’autorité

    L’injustice est à la base des révoltes que l’on constate ça et là. Le remède est connu mais nécessite une bonne dose de courage et d’implication du grand chef : donner des signes forts en punissant sévèrement les gourous voleurs ou qui ont abusé des plus faibles, les emprisonner s’il le faut ’ à la façon de l’Opération Albatros au Cameroun. Si le mogo-puissant sait que la justice va le punir et l’humilier, il évitera de fauter, si le petit-mogo sait que même les puissants sont punis, ngaw à lui, il va se serrer les fesses et obéir net sans broncher. Mais avant tout cela, il faut ’’ ’’L’opération d’identification des propriétaires des villas à Ouaga 2000’’, chacun devra se présenter avec les preuves de la source de ses revenus et de ses biens. Tant que cette opération n’aura pas lieu,vraie thérapie collective que tout le peuple miséreux attend, impossible de rêver à l’autorité de l’État qui sera donc toujours taxée de ne protéger que les riches.Voilà 2 cas tout frais : le cas Guiro qui piétine sous nos yeux (quelle liesse et combien d’espoir cela a crée !).Le second cas : le voleur des 200 millions du Trésor de la semaine dernière .Voyez que l’on n’a même pas osé montrer sa photo alors que le pauvre qui tue un charognard errant, lui sa photo avec menottes aux poings et son nom sont immédiatement dans les journaux. Deux poids, deux mesures, deux justices ! Vous qui avez le pouvoir aujourd’hui, écoutez et agissez maintenant avant que nous ne y brûlions tous, bons comme mauvais !

  • Le 11 juin 2012 à 14:49 En réponse à : Editorial de Sidwaya : L’Etat et l’autorité

    Apparemment, l’ éditorial est soulevé des vrais questions ; mais implicitement, ou du moins il faut savoir lire entre les lignes. cependant les internautes voudraient que les choses soient dites ouvertement, haut et fort en des termes br...!

  • Le 11 juin 2012 à 16:36, par Le Rambolais En réponse à : Editorial de Sidwaya : L’Etat et l’autorité

    Vous savez, le Burkinabé a toujours été le dernier dans ses pensées, pourquoi les gens ne respectent plus l’autorité, pourquoi, ils cassent, brulent pour un rien ? la réponse est simple ; Au regard des lois et règlements, l’Etat a fragilisé les forces de l’ordre et c’est ce qui fait que les forces de l’ordre ne peuvent plus faire leur travail. Imaginez-vous, un policier
    ou un gendarme,dans sa tenue de travail, investi des pouvoir de l’etat est insulté par un rien du tout(excuse)ça ne va pas.C’est eux qui se pleignent que les forces ne font rien et c’est eux aussi qui ne respectent rien, ne s’arrêtent pas au feu, ils veulent une chose et son contraire. Il faut que les gens sachent que tout ce que les forces de sécurité font, c’est pour eux, ils recherchent la quiétude et la paix dans ce pays qui t’a l’etat de sanctionnner ceux qui font des bavures ou qui font des abus. Merci et c’est mon point de vue.

  • Le 11 juin 2012 à 20:01 En réponse à : Editorial de Sidwaya : L’Etat et l’autorité

    Décevant que dans votre éditorial vous vous attardez et ne parlez que de la place de l’Etat et son autorité dans la société burkinabè. La question n’est pas là !!! On attend de vous des reflexions sur les causes de cette situation, les pistes de réflexions et des solutions à envisager..
    Un ras de bol s’installe de jour en jour au vu et au su de toutes ces injustices, ces détournements qui sont devenus monnaie courante ou tout simplement la règle d’or
    Y EN A MARRE !
    Y EN A MARRE !
    Y EN A MARRE !
    ..
    ..

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