Certes, ces voyages, bien que ressemblant à des sauts de puce, n’en constituent pas moins des pieds de nez à la CPI, déterminée à avoir la peau du chef de l’Etat soudanais. Cet acharnement, se justifie-t-il autrement que par la ferme volonté du tribunal de La Haye de continuer à remplir ses cages que de dirigeants africains ?

Pourtant, des chefs d’Etat occidentaux ne méritent pas moins de figurer parmi les locataires de la célèbre prison 5 étoiles de Scheveningen, antichambre d’un autre établissement où les détenus reconnus coupables vont purger leurs peines. On serait très peu, voire pas du tout, scandalisé de voir un certain George Bush, après sa boucherie d’Irak ou même des auteurs des derniers bombardements en Libye qui se sont soldés par
l’assassinat de Mouammar Kadhafi ? Mais justice peut-elle être rendue dans ces cas où les commanditaires de ces œuvres sordides prennent le soin d’agir coiffés de la casquette de l’Otan ou de l’Onu, quand ils ne se sont pas abstenus de signer le Statut de Rome qui les exposent aux représailles de la cour dont une Africaine s’apprête à prendre les rênes ?

Les gendarmes du monde, donnent la preuve qu’ils maîtrisent à souhait, les rouages de la justice à deux vitesses et qu’il ne faut pas avoir le malheur de se trouver sur la route de leurs intérêts. Sans être des partisans de l’impunité au profit des dirigeants africains ou des "petits" pays occidentaux, on peut tout de même demander un peu plus de justice à la CPI, liée à l’Onu, surtout que la Charte universelle des droits de l’homme stipule en son article 1, que tous les hommes naissent libres et égaux.

MORIN YAMONGBÈ

Fasozine