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Vision Express sur… : Le contrôle des prix

Publié le vendredi 1er juin 2012 à 01h18min

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Les autorités gouvernementales et plus largement l’administration publique n’ont pas toujours bonne presse. Corruption, laxisme, népotisme, sont autant de maux dont on accable les services publics. Avec le phénomène de la vie chère aggravée par la crise alimentaire due à une campagne agricole difficile, les Burkinabè se demandaient comment subvenir aux besoins les plus élémentaires. Convaincus qu’ils étaient, que la spéculation sur les produits de première nécessité les rendraient inaccessibles, du fait de la flambée attendue des prix. Ils étaient très peu nombreux à croire à la mise en œuvre effective de la fixation des prix et de leur contrôle par l’Etat. Mais, ils sont de plus en plus nombreux à y croire.

Car depuis quelques temps, les sorties des agents du ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat sur le terrain pour vérifier le respect de ces prix, sont assez fréquentes. Cette semaine, ils ont sillonné les rues de Bobo-Dioulasso, la capitale économique, pour traquer les fraudeurs et tous ceux qui prennent des libertés avec la qualité des produits. « A quelque chose, malheur est bon », dit l’adage. Il faut croire que la crise alimentaire a obligé l’Etat à jouer la carte de la fermeté. Cela mérite d’être noté et encouragé.

A condition qu’on ne retombe dans les mêmes travers, une fois cette crise jugulée. Le libéralisme économique qu’on a tendance à brandir à tout vent, ne signifie pas qu’il s’agisse d’une économie de la jungle, sans loi ni règlement. La sortie de terrain à Bobo a permis de constater des pratiques peu orthodoxes. Une station d’essence prise la main dans le sac, vendant de l’air au prix de l’essence, des piles frauduleuses, des bonbons périmés en vente, sont entre autres pratiques, révélées par ce contrôle inopiné à Bobo. Comme on peut le dire, l’Etat a au moins deux raisons de pérenniser ces contrôles. La première, celle au nom de laquelle ces contrôles ont été initiés, est la préservation de la paix sociale.

Car, « ventre creux n’a point d’oreille ». La deuxième est d’ordre économique. Les fraudes engendrent un manque à gagner important pour les finances publiques, et détruisent nos unités industrielles, donc nos emplois. Pour cela, le gouvernement doit tenir bon, et au-delà de la crise alimentaire. Du reste, la loi sur la concurrence et la consommation lui en donne non seulement le droit, mais l’y oblige. En effet, cette loi fixe des marges bénéficiaires à ne pas dépasser. Au-delà, vous êtes considérés comme un usurier. Ce qui est interdit et réprimé. Une bonne application de ce texte ferait gagner beaucoup à l’Etat. Car, ceux qui déclarent des prix à la baisse en douane, seraient obligés de se contenter de plus values faibles, voire de vendre à perte. Dans leurs propres intérêts, les importateurs seraient obligés de « parler vrai ». Et le consommateur ne serait pas doublement arnaqué. Car, le consommateur paie, d’une manière ou d’une autre, le manque à gagner de l’Etat. Parce qu’il lui faudra, en tant que contribuable, consentir plus d’efforts pour avoir accès aux services sociaux de base comme les soins médicaux, l’éducation, l’eau potable, etc.

Aly KONATE (alykonat@yahoo.fr)

L’Express du Faso

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