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Autant le dire… : Cet incivisme dans la circulation est grave

Publié le vendredi 1er juin 2012 à 01h19min

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Aux environs de 10 heures hier, alors que des usagers de la route étaient arrêtés à un feu tricolore, un jeune mécanicien, la trentaine, arrive en vitesse. Se faufile entre motocyclistes, cyclistes et automobiles. Brûle le feu de stop. Non content de cela, il prend le sens contraire à une allure indescriptible. Tout le monde le regarde sans rien dire. Mais non sans remuer la tête. Ce qui veut dire que l’unanimité était faite que ce jeune homme a manqué de civisme.

Quelques trois cents mètres après, tous les usagers qu’il avait dépassés au feu, et qui avaient emprunté le même chemin que lui, l’ont retrouvé au milieu de la route. En train de se tordre sérieusement de douleurs au bras, à la hanche, au dos. Il saignait de la tête. Sa mobylette quant à elle était éparpillée en de petits morceaux sur le bitume. Il venait de commettre un accident avec un autre usager qui, apparemment n’était pas tombé comme lui. Son engin non plus n’a été endommagé. Quant au blessé qui semblait pressé, il s’est retrouvé dans une ambulance en compagnie des sapeurs pompiers. Puis, aux urgences de l’hôpital Sourô Sanou.

Un cas, parmi tant d’autres qui vient rappeler la nécessité d’observer un tout petit peu les règles élémentaires en matière de circulation routière dans nos villes. Car en effet, c’est de cela qu’il s’agit. Dans nos villes, et parfois sur les grandes voies interurbaines, on a l’impression que le code de la route qu’on enseigne dans les auto-écoles n’est pas celui qui est en vigueur dans la circulation. Tellement les écarts sont grands et les exemples innombrables. En matière de circulation, on aborde toujours un sens giratoire par la gauche. Autrement dit, on contourne un sens giratoire par la gauche. Mais dans la circulation, telle qu’elle est pratiquée quotidiennement par certains usagers, c’est tout à fait le contraire.

Et quand vous tentez de faire comprendre certains de ces usagers, ce sont des injures qu’ils vous renvoient à la face.
Un autre exemple aussi invraisemblable que le premier. Après le passage d’un feu tricolore du rouge au vert, les usagers qui tournent généralement à gauche, au lieu d’aller jusqu’au milieu du croisement pour croiser ceux d’en face par la gauche afin de les laisser passer, coupent directement sur leur gauche. Obstruant ainsi la voie à ceux d’en face qui vont tout droit. Un spectacle généralement dangereux qui se termine parfois par des accidents.

Là encore, il est toujours difficile de faire comprendre une règle aussi élémentaire du code de la route.
Sur nos boulevards, il existe aussi un autre code de la route. En principe, il n’est pas permis de doubler un usager par la droite. A moins que vous soyez dans des couloirs de circulation bien définis en fonction des directions. Ici au Faso, sur les boulevards, chacun roule comme il peut, comme il veut et double qui il veut comme il peut. Et bonjour les accidents.

Un engin doit-il se retrouver en circulation dans la nuit sans phare, ni feu rouge ? En principe non. Mais dans la circulation dans nos villes, et même sur les routes interurbaines, des conducteurs de véhicules, des motocyclistes et surtout de nombreux cyclistes se promènent sans phare ni feu rouge. Et quand survient un accident, ou même quand de justesse vous arrivez à les éviter, ils vous rétorquent : « tu ne me vois pas non ? ». Qui devait voir qui dans une telle situation ? Qui est en infraction ? En deux heures trente minutes, la police municipale de Bobo, qui multiplie depuis un certain temps les actions de sensibilisation, a mis hors d’état de nuire 156 engins sans phare ni feu rouge. On met en danger sa sécurité et celle des autres.

Il pourrait être plus judicieux pour tous de se discipliner un tout petit peu dans la circulation pour éviter les accidents. Dont nous sommes victimes. A défaut, acceptons que la police, municipale ou nationale nous aide à respecter les b-a-b-a du code de la route. Mais dans le respect réciproque.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 1er juin 2012 à 13:59, par Desperado En réponse à : Autant le dire… : Cet incivisme dans la circulation est grave

    Je ne comprends pas madame ! Le mécanicien brule le feu, prends le sens contraire.... et ceux qu’il avait doublé empruntent après le même chemin que lui..., Ils sont aussi en faute alors ????? Incompréhensible !!!

    • Le 2 juin 2012 à 00:00, par Tengembiiga En réponse à : Autant le dire… : Cet incivisme dans la circulation est grave

      Il faut comprendre que le jeune mécanicien en question s’est engagé dans un sens interdit sur une avenue. Les autres usagers sont allés, eux, dans la même direction, mais en empruntant la voie qui convient... C’est un peu confus, mais cela n’enlève en rien le mérite de la journaliste, qui soulève un vrai problème. Les usagers de la route ne sont pas conscients que le Code de la route fait partie de la Loi. En effet, à partir du moment où le Code a été adopté par l’Assemblée Nationale Voltaïque à l’époque, il est devenu une partie intégrante des textes de loi qui régissent et organisent la vie sociale du pays. Enfreindre le Code de la route revient donc à transgresser la Loi. Il s’agit donc d’un acte d’incivisme, puni par la Loi. Néanmoins, en tenant compte du fort taux d’illétrisme élevé dans notre pays et du nombre limité de citoyens possédant le permis de conduire ou, à défaut, ayant des notions du Code de la route, ou pourrait comprendre ces fréquentes transgressions des règles de la circulation. Mais il ne faut pas se voiler la face. L’incivisme en matière de circulation n’est pas l’apanage des seuls analphabêtes (du Code). En ville on voit souvent ces gens, hommes et femmes, en grosse bagnole, parfois avec un fonds rouge, téléphone portable à l’oreille, conduisant au mépris des règles élémentaires de la prudence. Ceux-là ont purement ét simplement décidé de se f.... royalement des règle en raison de cette parcelle de puissance dont ils se sentent investis. Et celà, c’est aussi de l’impunité...

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