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FRANCE- AFRIQUE : Hollande imprime sa marque

Publié le mercredi 30 mai 2012 à 02h37min

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Ce ne sera pas dans une capitale africaine, à la façon de son prédécesseur, que François Hollande évoquera l’Afrique. Il a choisi l’opportunité de la première visite d’un chef d’Etat d’Afrique subsaharienne à l’Elysée pour décliner la nouvelle politique africaine de la France. Fini le temps des grandes déclarations choquantes, fracassantes et controversées du genre « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire » ? Mais le changement ne concerne pas que la forme. Dans le fond, Hollande semble privilégier des relations de partenariat où les deux parties se respectent. Plus d’ingérence directe frisant la Françafrique, tel semble être le nouveau credo de Paris.

Première décision qui montre que la France ne veut plus considérer l’Afrique francophone comme sa chasse gardée : l’invitation faite à la CEDEAO et à l’Union africaine de porter directement le dossier malien au Conseil de sécurité. Sous Sarkozy, la France trouvait que sa mission naturelle était de défendre à l’ONU des résolutions sur tel ou tel pays africain. Ce fut le cas de la Libye et de la Côte d’Ivoire, où l’implication de la France fut à la fois diplomatique et militaire. Mais la profession de foi seule suffit-elle pour que le cordon ombilical franco-africain soit tranché ? On attend de voir.

Les sceptiques peuvent faire observer que Hollande n’a pas dit un mot, par exemple, du lien troublant qui continue à unir le franc CFA à la Banque de France. Pour beaucoup d’Africains, il ne faut pas chercher loin pour trouver la preuve d’une dépendance de l’Afrique francophone vis-à-vis de la France, bref d’un néocolonialisme. Ce seul exemple leur suffit. Le lien est si étroit que des Français siègent au Conseil d’administration de la BCEAO et de la BEAC et que des réunions de la zone franc se tiennent souvent à Paris. Bonne gouvernance, croissance économique et sécurité seront la boussole du nouveau président français, tel qu’il l’a indiqué devant son homologue béninois, Yayi Boni, par ailleurs président en exercice de l’Union africaine. On attend de voir si à l’épreuve de l’exercice du pouvoir et des réalités de la diplomatie, il gardera le cap. Sera-t-il capable de refuser par exemple de reconnaître un chef d’Etat mal élu, ou de prendre des sanctions contre celui qui brime son peuple ?

Mahorou KANAZOE

Le Pays

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