LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

SITE D’ACCUEIL DE YAGMA : Des ponts et des caniveaux pour éviter une 2e inondation

Publié le vendredi 25 mai 2012 à 01h41min

PARTAGER :                          

Les membres du comité de pilotage du projet « construction d’infrastructures durables au profit des sinistrés des inondations » étaient, le mercredi 24 mai 2012, sur le site de Yagma pour constater l’état d’avancement des travaux de construction de caniveaux et ponts.

Creusage de caniveaux par-ci, ramassage de moellons (pierres rouges) par-là, telle est l’ambiance qui rythme la vie de la plupart des habitants de Yagma, localité située à 15 km de Ouagadougou. Les membres du comité de pilotage du projet « construction d’infrastructures durables au profit des sinistrés des inondations » et des représentants de l’Union européenne (UE) ont pu constater l’évolution des travaux, le mercredi 24 mai 2012. 3 870 146 300 FCFA constituent le pactole alloué au projet dont 95% financés par UE et 5% par l’ONG Helvetas. Le projet est étalé sur trois ans.

Sa première phase, d’un coût de plus de 899 millions de FCFA, devait, en principe, démarrer l’an dernier. Finalement, sa mise en œuvre est intervenue en début de cette année à cause de la crise sociopolitique qu’a connue le Burkina Faso. Selon le Secrétaire général (SG) du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, Bali Traoré, membre du comité de pilotage au titre du gouvernement, le projet vise principalement un assainissement total du site de Yagma. « Il a aussi pour but de contribuer à la réduction de la pauvreté et de la précarité des populations affectées par les inondations », a justifié Bali Traoré. Raison pour laquelle, selon lui, les parties contractantes ont procédé par l’approche dite Haute intensité de main- d’œuvre (HIMO).

Une pratique qui permet de prendre en compte les besoins des groupes vulnérables (femmes et jeunes) dans l’accès à un travail décent et équitable. Ainsi, sur le site de Yagma divisé pour l’occasion en 10 lots, une dizaine d’entreprises emploie les populations et ce, depuis 4 mois. C’est le cas du jeune Adolphe Compaoré, chef de chantier d’une entreprise qui emploie 11 équipes composées chacune de 4 maçons et 6 à 8 manœuvres. Il a en charge le creusage de plusieurs caniveaux dans le lot n°1 dont la longueur d’ensemble est de 18 000 mètres. Selon le délai d’exécution, les travaux de M. 

Compaoré devraient s’achever à la fin de ce mois mais celui-ci reconnaît avoir démarré sa tâche avec un léger retard dû au manque d’une main-d’œuvre qualifiée en son temps. « Ici, nous recrutons aussi bien des hommes que des femmes pour la main-d’œuvre », a-t-il fait savoir. Toujours dans le même lot, un autre caniveau en construction a attiré l’attention des visiteurs du jour. Et un des membres du comité de pilotage d’affirmer que les populations adhèrent au projet car elles y trouvent leur compte. En effet, selon certains témoignages, les employés sont payés par m3 de creusage en fonction de la nature du terrain à savoir la somme de 2000 FCFA pour les terrains-meubles et 3000 FCFA pour les terrains durs.

Ainsi, les revenus mensuels obtenus par personne oscillent entre 238 à 589 euros (156 504 à 387 314 FCFA). Ces revenus ont permis à certains bénéficiaires d’achever ou d’améliorer leur habitation mais aussi d’acquérir des moyens de déplacement. A l’image du premier lot visité, les autres réalisations du site de Yagma ont été aussi constatées par les représentants de l’UE qui ont exprimé leur satisfaction. Pour le premier conseiller auprès de la délégation de l’UE, Marcello Mori, le projet a certes, démarré en début 2012 mais donne déjà des résultats satisfaisants sur le terrain. « Le but était de réaliser des caniveaux avant que la saison des pluies ne commence et il me semble que le résultat est atteint au moins pour cette première phase », s’est-il réjoui.

Des difficultés néanmoins

- Le coordonnateur du projet
« construction d’infrastructures durables au profit des sinistrés des inondations », Salam Yaméogo, a lui aussi, indiqué sa totale satisfaction. « Au total, nous avons 9409 mètres linéaires de caniveaux dont la moitié est en caniveaux primaire et secondaire et nous sommes à l’heure actuelle autour de 65 à 70% de taux d’exécution physique », a-t-il précisé. Cependant, malgré le bon vouloir du projet à créer un espace assaini dans la zone, des difficultés subsistent. Et, à entendre Salam Yaméogo, ces obstacles relèvent de deux ordres. D’abord, d’ordre social « car nous avons affaire à des gens qui ont été délocalisés suite à des inondations et ceux-ci ont un mental difficile ».

Pour travailler avec un tel groupe-cible, il faut, selon lui, beaucoup de tacts, de temps, d’explications, d’informations et de communications. Ensuite, a poursuivi le coordonnateur, la 2e difficulté est d’ordre physique en ce sens que certaines concessions sont sur les tracées de la voirie mais les propriétaires refusent de quitter les lieux. « Ces caniveaux butent sur les concessions de ces gens et nous n’avons aucun moyen de les faire quitter sans l’aide de la mairie ou de l’Etat pour les déloger ». Cette seconde réalité, les visiteurs ont pu l’observer sur un des caniveaux du lot n°1 où deux propriétaires de concessions refusent de déguerpir malgré la mise à leur disposition de nouvelles parcelles. Ces derniers, ont raconté certains membres du comité de pilotage, justifient leur refus d’obtempérer par le manque de moyens pour construire sur les parcelles mises à leur disposition. Au regard de la situation, des représentants de la mairie de Ouagadougou présents sur les lieux ont promis de prendre à bras-le-corps le problème dans un bref délai.

Avant la visite de terrain, les membres du comité de pilotage avaient le même jour tenu la première session de leurs activités de l’année 2012. Une occasion pour les participants de faire le bilan de l’année écoulée et aussi étaler le programme d’activités 2012. Des questions inhérentes aux difficultés des sinistrés ont été soulevées. On peut relever, entre autres : la rémunération, la main-d’œuvre qualifiée, l’empoi... Autant de préoccupations que les membres du comité de pilotage dans l’ensemble ont jugé pertinentes tout en apportant des esquisses de réponses.

Nombamba Didier OUEDRAOGO & Alizeta BOLOGO (Stagiaire)

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 15 mai 2017 à 12:28, par aurea Ponce de Leon En réponse à : SITE D’ACCUEIL DE YAGMA : Des ponts et des caniveaux pour éviter une 2e inondation

    Bonjour.
    Je suis bresilienne, je travaille au Ministre des affaires Exterieurs du Bresil a Brasilia, et aussi architect DPLG à l’ecole d’architecture Paris Val de Seine à Paris.
    Je suis au Burkina pour travailler à notre Ambassade pendent 3 mois et j’aimerai savoir et apprendre a propos de mode de construction local, ainsi que faire desvisites.
    SVP, est que Vous pouvez m’ accorder quelques contacts ?
    Merci en avance.
    Wup +5561981404025
    portable local +226 56593268

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Gaoua : L’ONG MERCY CORPS dresse le bilan de son projet PILAND