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Peine capitale pour Ben Ali : Une condamnation qui ne rime à rien

Publié le vendredi 25 mai 2012 à 01h36min

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Après plusieurs mois de procès, le procureur d’un tribunal militaire de la Tunisie a requis la peine capitale contre l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali, jugé par contumace pour son rôle dans la répression de janvier 2011 à Thala et Kasserine, deux villes symboles de la révolution tunisienne. Il n’était pas le seul à répondre de ses actes : avec lui, il y avait 22 autres coaccusés, poursuivis pour la mort d’une vingtaine de personnes dans les deux localités.

Ainsi donc les intouchables d’hier sont devenus des citoyens ordinaires que la justice peut traquer, juger et condamner.En effet, les prévenus appelés à la barre du tribunal militaire sont tous des anciens dignitaires du régime Ben Ali, au nombre desquels un ex-ministre de l’Intérieur, l’ancien directeur général de la Sûreté, l’ex-chef des brigades spéciales ou encore, le patron de la sécurité présidentielle du pouvoir déchu.

Pour avoir voulu tuer dans l’œuf le soulèvement populaire, ils se sont rendus coupables d’une répression aveugle qui a arraché à l’affection de leurs parents de nombreux jeunes à qui justice est aujourd’hui rendue. En même temps, ces pontes de l’ex-régime payent pour les années de fer qu’ils ont fait vivre aux Tunisiens en foulant aux pieds les libertés individuelles et collectives et en réprimant les opposants et les contestataires de l’ordre établi par Ben Ali.

Cependant toute chose ayant une fin, le vent de la révolution de janvier 2011 a balayé tout sur son passage, contraignant le président Ben Ali à trouver refuge en Arabie Saoudite, où il se la coule douce d’autant que les Saoudiens n’ont pas daigné répondre aux demandes d’extradition tunisiennes.

L’absence de l’ex-homme fort de la Tunisie devant les juges enlèvent un peu de piquant à ce jugement. Cette condamnation par contumace ne rime finalement à rien, dans la mesure où le mari de Leila Trabelsi, elle aussi objet d’un mandat d’arrêt international, est presque sûr de ne pas être inquiété. La peine capitale ne sera donc pas appliquée, et les chances que les colis saoudiens de luxe soient expédiés vers Tunis sont très minces. L’impunité est donc à coup sûr garantie à Ben Ali à moins d’un séisme politique dans le pays des Saoud.

Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur Paalga

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