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Teodoro Obiang à la vice-présidence : Un pas de plus vers le pouvoir

Publié le mercredi 23 mai 2012 à 03h03min

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La Guinée équatoriale est un Etat, on ne peut plus autoritaire et néopatrimonial géré au bénéfice d’une et une seule famille. En effet, les forces de sécurité sont dirigées par le petit frère du président Obiang, deux de ses fils occupent des postes ministériels stratégiques, sa belle-sœur détient le Secrétariat aux Affaires étrangères... Bref dans ce petit pays pétrolier, c’est le règne du népotisme et il en a toujours été ainsi depuis 1979.

C’est cette année-là que l’actuel président, Teodoro Obiang N’Guema, a déposé son oncle Macias N’Guema. A cette période, la Guinée équatoriale était pauvre et inconnue, mais elle s’est vite transformée en un boom pétrolier au point qu’elle compte désormais parmi les pays du Sud du Sahara. En effet, hormis le Nigeria et l’Angola, elle n’est surpassée par aucun pays en matière de ressources pétrolières. Conséquence : Malabo et Bata, les deux plus grandes villes, sont actuellement en plein chantier ; pour autant, cette embellie économique, qui a enrichi de manière ostentatoire la classe dirigeante, permet-elle à tout habitant de ce pays de manger à sa faim et de boire à sa soif ?

Non, car cette manne pétrolière n’a fait que diviser ce pays en deux groupes : ceux qui vivent dans l’opulence la plus insultante, et ceux qui se contentent d’un sort peu enviable et peuplent les bidonvilles.

L’entourage du dictateur est coutumier des frasques dans l’étalage de ses richesses subites : Teodorin Obiang, son fils, fait l’objet en effet d’une enquête en France dans l’affaire dite de biens mal acquis des dirigeants africains. Sous le feu des critiques des défenseurs des Droits de l’homme, les maîtres de Malabo tentent depuis quelques années de corriger l’image du régime, notamment en limitant le nombre des mandats présidentiels à deux (2) et en finançant un prix d’un milliard et demi de dollars à l’UNESCO.

Malheureusement, la respectabilité que tente de se donner la famille présidentielle à coup de pétrodollars ne fait pas le poids devant sa volonté d’assurer une dévolution monarchique du pouvoir. La preuve en a encore été donnée par la nomination récente de Teodoro Obiang au poste de 2e vice-président. Lentement mais sûrement, ce dernier s’approche de la magistrature suprême pour succéder ainsi à son père, qui devrait rendre le tablier en 2016 à la lumière de la constitution.

Tout se fait devant une complicité des grandes puissances, qui préfèrent la stabilité pour siphonner tranquillement l’or noir. Dans ces conditions, l’aspiration du peuple équato-guinéen à la liberté et au bien-être est reléguée au second plan. Rien n’étant définitivement acquis ici-bas, le changement est inéluctable. Le printemps arabe est toujours frais dans nos esprits et nous conforte dans notre conviction que nul n’échappera au jugement de l’histoire.

Abdou Karim Sawadogo

L’Observateur Paalga

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