LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Editorial de Sidwaya : Fumer le calumet de la paix

Publié le mardi 22 mai 2012 à 01h09min

PARTAGER :                          

"Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix". Cette phrase pleine de sens est extraite du préambule de l’Acte constitutif de l’UNESCO. A lire entre les lignes, l’on s’aperçoit que cette citation qui est le leitmotiv des clubs UNESCO, vaut son pesant de sagesse. Ces clubs UNESCO au moment de leur rayonnement étaient très présents et très actifs dans nos collèges, lycées et universités et véhiculaient des messages de paix, de solidarité, de cohésion, de développement personnel. Véritables écoles de la vie, la disparition de ces clubs UNESCO aurait-il un rapport avec la recrudescence de la violence constatée aujourd’hui en milieu scolaire et universitaire ?
En tous les cas, se référant à l’extrait du préambule de l’Acte constitutif de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, on peut se permettre certaines affirmations.

En effet, la paix, ce n’est pas quelque chose qui vient de l’extérieur. La paix vient de l’intérieur. Elle prend naissance en nous-mêmes. La paix dans la cité n’est pas l’affaire d’un individu ou un groupe d’individus. Pour que la paix soit durable et générale, il est du devoir de chacun de nous, de faire croître et prospérer la paix en lui. "Ce n’est qu’en trouvant la paix en soi, que l’on peut vivre en paix avec les autres", enseigne le Dalaï Lama (Prix Nobel de la paix 1989). Une leçon de vie pour illustrer cette conception des choses : "J’aimerai savoir comment est le paradis et comment est l’enfer", dit un jour un jeune ange au gardien des cieux. Séance tenante, il fut conduit vers deux portes. Le gardien ouvrit la première porte et permit ainsi à l’ange de regarder à l’intérieur.

Au milieu de la pièce, une immense table ronde. Au milieu de la table, une grosse marmite contenant un ragoût à l’arôme délicieux... Le jeune ange saliva d’envie. Les personnes assises autour de la table étaient toutes maigres et livides. Elles étaient toutes affamées. Elles tenaient des cuillères aux très longs manches, attachées à leurs bras. Toutes pouvaient atteindre la marmite de ragoût et remplir une cuillerée. Mais comme le manche de la cuillère était long que leur bras, elles ne pouvaient ramener les cuillères à leur bouche.
Le jeune ange frisonna à la vue de leur misère et de leurs souffrances. "Alors c’est ça l’enfer ?" demanda-t-il. Le gardien des cieux, sans répondre, se dirigea vers la seconde porte. Il l’ouvrit. Surprise ! La scène était presque identique à la précédente : la grande table ronde, la marmite de délicieux ragoût, les cuillères aux longs manches attachées aux bras...

Mais à la différence de la première scène, ici les personnes autour de la table ne sont pas faméliques. Les gens étaient bien nourris, replets, souriants et se parlaient en riant.

Et le jeune ange de s’exclamer : "Je ne comprends pas !". "Et bien, c’est simple", dit le gardien des cieux. "C’est juste une question d’habilité. Ils ont appris à se nourrir les uns les autres, tandis que les gloutons et les égoïstes ne pensent qu’à eux-mêmes". On ne construit pas la paix dans l’égoïsme.

"Quand les toiles des araignées se réunissent, elles peuvent lier un lion" , dit un proverbe éthiopien.
Dans sa quête de paix durable, le gouvernement du Burkina Faso a entrepris une tournée pour aller à la rencontre des forces vives des différentes localités et échanger avec elles sur les préoccupations du moment.

Bien que cette initiative ait été organisée dans un bon esprit à savoir communiquer, dialoguer avec les citoyens, il reste que les équipes gouvernementales n’ont pas reçu le même accueil partout. Car, il existe encore au Burkina des gens qui pensent que les mauvais ce sont les autres. Du coup, le bénéfice de la bonne foi ou de la bonne intention n’existe plus.

" Dis-moi qui tu es et je te dirai qui tu n’es pas ou qui tu ne peux être", semble être la consigne. En tous les cas, celui qui est déterminé à construire ne doit pas s’arrêter dès le premier obstacle. Le tout, c’est de toujours œuvrer à aller vers l’objectif visé ou le but à atteindre. Et garder toujours à l’esprit la philosophie de Jean Jaurès selon laquelle, il ne faut jamais séparer la République des idées de justice sociale sans laquelle elle n’est qu’un mot. La recherche de la paix est une œuvre de longue haleine, c’est un choix de vie. Au commencement, l’arbre n’est qu’une graine.

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA (rabankhi@yahoo.fr)

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?