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GARES ROUTIERES A OUAGA : A quand la fin de l’anarchie ?

Publié le mardi 22 mai 2012 à 01h12min

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Il y a une semaine, un car de transport en commun a embouti un véhicule juste à la sortie de la gare de l’Est. Dieu merci, il n’y a pas eu de perte en vies humaines. Mais cet accident mérite qu’on s’attarde sur les circonstances de sa survenue. Cette voie qui débouche de l’échangeur de l’Est et passe devant la gare, est très fréquentée. Pourtant, il n’y a aucun feu tricolore à l’entrée de cette station. C’est donc l’anarchie totale, avec tous les risques dont les moindres sont les embouteillages. Malheureusement, la gare de l’Est est le portrait robot de la grande majorité des gares routières à Ouagadougou : exigües, situées en plein milieu des maisons d’habitations, débouchant directement sur des voies très fréquentées et créant des bouchons et des accidents à chaque fois qu’un car veut sortir ou entrer.

C’est vrai que c’est pour répondre à un souci de proximité. L’implantation et la dissémination de ces gares aux quatre coins de la ville permettent aux voyageurs de ne pas faire de longues distances pour trouver un moyen de transport. Mais les problèmes que causent ces gares routières anarchiques noient cet avantage. En plus de leur emplacement très couramment inopportun, il y a leur inorganisation. Elles sont souvent trop petites, obligeant généralement les cars à stationner hors des enceintes. Elles favorisent l’éclosion des problèmes de ponctualité, de sécurité et de surcharges. Une vraie anarchie. Ailleurs, les gares routières fonctionnent comme des aéroports ou des aérogares.

D’abord, toutes les compagnies sont réunies au même endroit, généralement dans des zones propices à cela, et tous ceux qui veulent voyager ont l’obligation de s’y rendre. Ensuite, il y a un horaire qui est scrupuleusement respecté. On gagnerait à faire de même à Ouagadougou. Les communes rurales sont d’ailleurs mieux organisées que la capitale. Elles n’ont qu’une seule gare, généralement à l’entrée de l’agglomération et c’est là que se trouvent toutes les compagnies de transport. Pas comme à Ouagadougou où tous les angles morts se transforment en gares routières où des cars fantômes ramassent des passagers à minuit, avec bien sûr les surcharges que cela occasionne. Je pense donc qu’il faut créer au maximum trois grandes stations routières à Ouagadougou. Toutes les compagnies de transport devront s’y rendre ou avoir leurs représentations.

Dans ce cas, il faudra construire des gares très grandes pour qu’à l’avenir, on ne soit pas confronté à un problème d’espace. Mais en attendant, il faudrait faire signer aux transporteurs des cahiers de charges afin qu’ils créent des gares aérées, non aux abords des voies très fréquentées ou ayant des entrées qui ne débouchent pas sur ces voies. Installer des feux tricolores devant celles qui existent déjà, serait également opportun pour limiter le nombre de vies humaines fauchées inscrites dans le macabre casier de la route. La pauvreté a trop longtemps justifié la pagaille. Mais elle ne peut pas continuer de justifier la mort des usagers de la route.

Sidzabda

Le Pays

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