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Mgr Anselme Titianma Sanon : Causeries d’un prélat mis à la retraite par erreur

Publié le mardi 22 mai 2012 à 01h16min

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Le Burkina Faso a connu ses grands hommes et ses grands esprits. S’il faut les citer, il est évident que Monseigneur Titianma Anselme Sanou, ancien archevêque de Bobo-Dioulasso en ferra partie. Depuis son départ " précipité " de la tête de l’archidiocèse de Bobo, il vit quelque part dans cette ville qui l’a vu naître et grandir. Que devient-il ? Que fait-il ? Ce sont entre autres les interrogations qui nous ont amené à sa rencontre. C’est un vieil homme détendu, souriant que l’on retrouve à sa résidence au centre culturel René Fournier que d’aucuns appelant encore musée Senoufo. Oui, l’homme d’Eglise vit dans la cours d’un musée et pour qui le connaît, l’endroit devrait lui plaire étant donné la ferveur culturelle qui l’anime. Monseigneur est entouré de livres. Monseigneur reste une concentrée du religieux, de l’intellectuel et du culturel. Il s’en défend mais, il sait que nous avons raison. Lisez cette interview réalisée avec lui dans “sa résidence” à Bobo.

Comment allez-vous ?

Pour mon âge, 76 ans, chaque jour qu’on gagne, on rend grâce à Dieu.

On a l’impression que vous avez toujours de la force !

Oui ! Il y a la force pour aujourd’hui. Vous savez dans la prière chrétienne « donne-nous notre pain de ce jour », le pain donne la force, la nourriture, la vigueur. Donc chaque jour, par ce pain, d’abord l’eucharistie et ensuite le pain que je vais prendre à table, je demande à Dieu de me donner aussi la force pour porter ce jour, pour supporter les choses de ce jour.

Quelles sont vos occupations en ce moment de retraite ?

Merci de penser aux personnes âgées, aux retraités. Il y a peut-être une réflexion à mener autour de ces gens et je suis en train de la mener. Pour ma part, je me retrouve ici, au centre culturel Père René Fournier pour le moment parce qu’il n’y a pas encore une maison de résidence des évêques à la retraite d’autant plus que j’ai été le premier évêque africain de ce diocèse et que mon départ a été précipité. C’est après qu’on s’est rendu compte qu’il y avait des problèmes qui pouvaient se poser au niveau de notre résidence. On ne s’est rendu compte que lors de ma dernière parole officielle, le 19 décembre 2010 que j’allais m’adonner à ce qui a fait la vocation de ma vie.

C’est-à-dire ?

La culture sous sa forme d’agriculture, la culture intellectuelle et spirituelle. J’ai vraiment maintenant le temps de prier comme je veux et de la manière qui me convient le mieux. J’ai dit à Dieu une fois que je voulais être moine comme mon saint patron mais les choses m’ont amené à l’actif (rires). Je lis, j’écris aussi. Des lectures que je voulais faire autrefois pour ma propre formation spirituelle et que je n’y arrivais pas, j’ai maintenant le temps de les faire, de nouer des contacts, de fréquenter des groupes spirituels. L’autre élément, c’est ce qu’on appelle la culture intellectuelle, disons la culture, je travaille d’abord avec les hommes de culture qui sont ici (la SNC vient tout juste de se passer, il y avait le FESTIMA, les journées culturelles, non seulement ici mais aussi à l’extérieur). Le chantier est immense ; non pas la culture des manifestations mais de réfléchir sur le rôle de la culture étant donné que le développement culturel est le premier levier du développement tout court.

Allez-vous publier un document en rapport avec vos réflexions sur la culture ?

J’ai donné plusieurs conférences dans le domaine de la culture ; la dernière fois, c’était à la Semaine nationale de la culture. En général ce que je fais, c’est en groupe. L’idée d’une personne si elle n’est pas partagée, elle reste quand même maigre, quand elle est partagée elle fait vivre. Comme c’est la transmission des valeurs qui nous a fait vivre, nous souhaitons voir se perpétuer la culture avec les jeunes.

Quels genres de documents lisez-vous ?

Je lis tout. C’est même un reproche qu’on me fait. Je suis revenu récemment de voyage. J’ai emmené des papiers tous azimuts, dont un bulletin quotidien « Paris direct ». On me dit que c’est un machin mais je le parcours et je trouve toujours quelque chose qui soit utile pour soi-même ou pour les autres. Ici je ne suis abonné à aucun journal. J’avais dit à Norbert Zongo que rares sont nos journaux qui ont des éditoriaux.

Que voulez-vous dire ?

C’est l’éditorial qui donne le ton d’un journal non pas pour tel événement seulement mais pour une ligne de conviction. Je l’avais dit à Norbert Zongo et je te le dis aussi.

Revenons sur les conditions de votre départ. Vous avez dit que ce départ a été précipité. Pourquoi ?

Moi-même j’avais demandé à partir en donnant une date approximative de départ. Entre-temps les choses se sont précipitées (rires) plus vite que ceux qui faisaient le montage de mon départ.

Vous parlez de quel montage ?

En tenant compte des circonstances, je devais partir, selon la programmation, le 13 décembre 2010 après la célébration du cinquantenaire. Alors que moi je misais pour janvier 2011. Mais voici que le Vatican, à l’insu de son ambassadeur je l’ignore a mis la date du 13 novembre 2010. 13 novembre 2010, 13 décembre 2010 et 31 janvier 2011, tout a été mélangé.

Est-ce une erreur ou autre chose ?

Le Noce apostolique l’a dit publiquement. C’était une erreur ! Est-ce une erreur de frappe ? Depuis ce temps je n’ai pas su d’où l’erreur est partie. Est-ce d’ici ? Est-ce du service qui s’occupe des églises d’Afrique des missions ou du Vatican ? Au Vatican, il y a des services de secrétairerie. Comme aucun de ces trois services n’a assumé l’erreur, je ne vais pas demander à Benoît XVI ce qui est arrivé. (Rires)

C’est quand même bizarre !!!

Quand le Noce Apostolique a annoncé mon départ, il a dit que « ce n’est pas ce que nous voulions ». Je lui ai répondu que c’est la vie ; selon la philosophie de mon saint patron, mais aussi celle du paysan, le paysan ne dit jamais que telle année les récoltes sont à 100%. Il dit qu’il a eu ce que Dieu lui a donné. Quand vous avez des responsables dans tous les domaines, en éducation, dans la religion, en économie, en politique qui passent pour être infaillibles, il arrive des évènements de ce genre qui montrent finalement que personne n’est infaillible.

D’aucuns disent que le départ de certains évêques dont vous, est une façon pour l’Eglise de mettre de l’ordre dans la maison !

Depuis mon 35e anniversaire d’épiscopat, plusieurs fois j’ai voulu changer d’endroit ou changer de service mais j’ai été toujours bloqué par Rome. J’estimais qu’à 35 ans, il fallait un changement. Je disais aux gens « encore un peu de temps je partirai ». Je suis le premier à être conscient que ce que je fais, écrit ou dit, est toujours perfectible.

Est-ce que vos pensées en relation avec la culture et la réligion ne portent pas un coup à la doctrine de l’Eglise ?

Dans l’histoire de la doctrine de l’Eglise, la culture et le culturel ont toujours posé problème. En exemple, depuis Pâques et cela jusqu’au Pentecôte, on lit le livre des Actes : comment la communauté s’est constituée. Ce matin (09/05/2012), la lecture portait sur le débat houleux qui a commencé à Antioche de Série (en crise actuellement) où certains juifs, des pharisiens convertis disaient que ceux des autres nations qui veulent être chrétiens, doivent passer par la circoncision ; ils doivent observer un certain nombre de pratiques. Les discussions ont été chaudes avec les tenants dont Barnabé et Paul. Ils ont dû monter jusqu’à Jérusalem pour trancher. Même les conciles.

Chaque concile, c’est l’effort que l’Eglise fait pour être à jour par rapport à la culture du temps. Il y a eu des ratés. Par exemple la séparation des latins avec les orientaux, c’était plus une question de langue que de doctrine. Ce qui fait que la Chine, même l’orient, s’est fermé pour toujours à l’évangile. C’était plus des questions de culture. On a trouvé que la Chine était allée trop loin. Maintenant on essaie de faire des clins d’œil à la Chine mais ce n’est plus la même Chine. Cette Chine était au moins croyante. Celle d’aujourd’hui n’est ni bouddhiste, ni shintoïste. Elle est d’une modernité communiste.

On vous attribue une citation : « Si Dieu veut me parler, qu’il me parle en ma langue et en ma culture » !!!

C’est très mal dit. Je situe le contexte. L’élément linguistique m’a toujours fasciné. J’ai grandi ici, Dioulassoba, où il y a une grande mosquée. Et vous avez un quartier, que nous appelions celui des Yoruba Haoussa. J’ai grandi dans ce monde là et donc j’ai entendu parler beaucoup de langues. Petit, j’entendais parler aussi l’Anglais car le temple protestant n’était pas loin. Les enfants jouaient ensemble sans distinction de tout genre. Pour l’école primaire, j’ai été au pays Dagara. Je me suis intéressé aux Dagara qui se sont intéressés aussi à moi. Jusqu’à présent, cela reste. On a lancé un bulletin « Afrique et paroles » qui existe encore. Dans ce bulletin, on relevait les différentes traditions. A l’université, j’ai fait la linguistique. A un moment de l’histoire de l’évangélisation les Sambla, les Warba, les Sénoufo étaient amenés à choisir entre la religion musulmane et chrétienne. Un missionnaire, le Père Jean Martin a enregistré des paroles du catéchisme (en langue locale) et il est parti sur la montagne des Wara.

Il a ressemblé les gens et leur a fait écouter la cassette. C’est là qu’une vieille femme s’est écriée : voilà le jour ! Voilà la chose la plus merveilleuse. Voici que Dieu se met à nous parler dans notre langue. Un de nos professeurs en a tiré une pensée : si Dieu veut parler à quelqu’un, il lui parle dans sa langue. Et moi j’ai dit « si Dieu veut me parler, qu’il me parle en ma langue ». Il n’est pas obligé de me parler mais s’il veut le faire, qu’il me parle dans la langue que je connais. Les prophètes quelle que soit leur origine, s’ils reçoivent une révélation, ils la traduisent dans la langue qu’ils connaissent.

Quand on prend votre personnalité et qu’on considère nos convictions, y a-t-il une frontière entre la culture et les dogmes ?

D’autres qui sont plus audacieux que vous parlent de syncrétisme. Il y a eu un numéro d’un journal français, Le Point, où un article sur Dieu a été publié. « Mort ou vif, Dieu revient » ! Ce titre met entre parenthèses beaucoup de gigotements intellectuels que certains compatriotes africains s’amusent à faire. C’est très important. Il y a un auteur qui écrit que l’homme est né croyant. En anthropologie, c’est clair. Pour tout anthropologue qui se respecte, l’homme est né religieux, culturel et raisonnable dans le sens grec. Donc c’est un tout. Mais en cours de route, surtout dans l’histoire occidentale latine dont nous héritons, il y a eu des ruptures qui sont néfastes pour l’équilibre de l’humanité et de la société. Ces ruptures font que nous avons une société déchiquetée. Malheureusement ce modèle, on le copie, les uns l’aspect religieux, d’autres l’aspect intellectuo-intellectuel, d’autres encore l’aspect moderne et rationaliste.

Vous n’avez pas encore répondu à ma question !

En moi, il n’y a pas d’un côté le croyant, de l’autre côté l’intellectuel, le théologien et de l’autre côté l’homme de culture africaine. L’effort et la souffrance, la peine que je me donne, chaque fois que je parle, ou écris, c’est d’arriver à initier cela : c’est un psaume qui le dit, « unifie mon cœur » et moi j’ajoute « …et ma pensée pour qu’ils craignent ton nom ». Un auteur, dit : « prend garde ne jamais abriter ta conscience derrière la conscience d’autrui ». Penser est une responsabilité qu’on doit à soi-même et à la société. Croire, donc avoir des convictions qui soient contrôlables, est également une responsabilité. C’est dangereux de lancer une idée sans racine.

A quoi fait référence l’inculturation dont on dit que vous êtes un des champions ?

Rire. J’ai l’impression qu’il n’y a pas beaucoup de communication entre les communicateurs. Moi-même, je n’aime pas le mot inculturation.

Est-ce à dire qu’on vous l’attribue à défaut ?

Pendant la SNC, après une de mes conférences, on a posé une question à laquelle une jeune élève a répondu parfaitement : « Mgr nous a dit que nous devons avoir une culture, en connaissant notre culture cela nous amène à connaître la culture des autres et à les respecter ». Il faut à un arbre des racines solides mais s’il se réduit à ses racines, il ne peut survivre. C’est cela la culture. Plus on maîtrise une langue, plus on est humain. Mais il faut chercher à comprendre les autres langues car une langue reste insuffisante. Aucune langue ne suffit pour appréhender le monde mondialisé dans lequel nous sommes. J’ai fait ma thèse en 1970 pour attirer l’attention sur le mouvement de conversion des communautés parce que les tendances du christianisme latin ou occidental via la France, c’était les individus : individualisme religieux, individualisme dans la vie sociale, libéralisme individuel.

J’ai montré que, au début de la vie de l’Eglise, à partir des Actes des Apôtres et ici chez nous, chacun qui se convertissait touchait toute la famille et parfois tout le village. Il fallait donc tenir compte des obstacles qui venaient du langage et donc de la langue. Parce que la langue est une mentalité et donc de la mentalité. Ensuite des obstacles qui venaient de ce qu’on peut appeler aujourd’hui les conditions sociales ou sociologiques de développement. Ma thèse a été reçue avec une mention très appréciable. Dans ce document je n’ai employé nulle part le mot « inculturation ».

D’où vient le mot ?

En 1982, j’ai repris, d’une façon plus précise un livre sous un texte « Enraciner l’évangile ». Jean-Paul II a eu le document. En 1983, Jean-Paul écrit sur les Saint Cyrille et Méthode qui sont venus à Rome se former, et de Rome, ils sont partis chez les slaves. Ils ont créé l’alphabet en même temps ils ont traduit la Bible. Ils ont permis par l’évangélisation, l’alphabétisation de leur peuple, les slaves. Jean-Paul montrait qu’ils ont ainsi assuré l’inculturation de leur peuple, c’est-à-dire cette rencontre de leurs traditions avec la tradition de l’évangile. Mais le mot inculturation date de plus longtemps. Il vient d’Asie : « enculturation », inculturation. Si on consulte les différents dictionnaires, le mot « inculturation » n’existe pas. C’est plutôt « enculturation ». Il se trouve qu’en 1985, vingt ans après le concile Vatican II, Jean-Paul II a voulu que les différentes églises rendent compte de comment le concile avait été reçu. La délégation d’Afrique de l’Ouest dont je faisais partie y a participé. La délégation africaine m’a demandé d’être leur porte-parole.

Je suis parti de la position de nos ainés en 1956 « Les prêtres noirs s’interrogent ». C’est un livre qui a fait date. Il demandait l’adaptation, l’africanisation de l’évangile. En 1974, nos ainés qui étaient au synode sur l’évangélisation ont décrit l’évolution de l’Eglise en Afrique sous ce que nous appelons aujourd’hui inculturation, communautés chrétiennes de base. Je n’aime pas le mot “inculturation”, mais je dois maintenant l’utiliser avec toutes les nuances qu’il faut.

Certains estiment que vous êtes sortis des dogmes de l’Eglise !

Rire. Si je suis sorti des dogmes de l’Eglise, ça veut dire que je suis hérétique ou schismatique. Ma connaissance de ces dogmes montrent que ne devient hérétique que qui veut.

On accuse l’église catholique d’outrepasser ses prérogatives en se prononçant sur les questions politiques. Vos avis sur cette question !

Qu’est-ce que la politique ? Que ce soit pour la religion ou la vie en société, il faut aller à la racine des maux. Police signifie la cité. Citoyen signifie qu’on est concerné par les affaires de la cité, la ville, la nation. En principe il en est ainsi pour l’Eglise. Le pouvoir politique appartient à ceux qui gèrent la cité. Mais en gérant la cité comme c’est le cas au Burkina, il y a à l’intérieur de cette cité ceux de la religion traditionnelle, les musulmans et les chrétiens. Si on dit par exemple que la question concernant la mairie est politique, que les dirigeants n’ont qu’à faire pour qu’il y ait ceci ou cela, il faut aller regarder comment les choses se font. Par exemple les personnes âgées aujourd’hui sont réellement dans la solitude alors qu’ils ont des fils très haut placés.

Dans l’affaire des vieilles de Tanghin à Ouagadougou, j’ai toujours dit que c’est un problème de société. Qu’est-ce qu’il faut faire de certaines personnes âgées qui ne bénéficient plus de la solidarité du village ? C’est un problème auquel la cité doit trouver des solutions. Il ne faut pas aller amener des questions de droits humains. C’est un devoir de chaque génération de s’occuper de celle qui précède et de celle qui suit. Je suis en train de réunir des éléments pour ensuite interpeller qui de droit. Si je dois en parler et on me demande de quoi je me mêle encore c’est parce qu’on n’a pas compris ce qu’est un citoyen qui est dans une société multiculturelle, multiraciale, multireligieuse.

Comment avez-vous vécu la crise en 2011 au Burkina ?

J’étais très malheureux. Je me suis demandé où est notre esprit national et où est la nation. On est très loin de l’idéal de nation en prenant l’exemple sur les symboles de la nation qui ont été bafoués.

Peut-être faudrait-il dans cette crise, voir les causes ?

Si vous parlez de causes, moi j’ajoute les raisons, les racines. Si on doit analyser les causes et les raisons on ne peut pas agir de la sorte, tant avant le décès du jeune (Justin Zongo) qu’après. En 1998, on a insisté et j’étais le défenseur de l’Etat républicain. Res publica, c’est la chose publique qui est sacrée, c’est le bien commun qui est sacré. L’armée comme toutes les institutions doivent être républicaines, c’est-à-dire qu’on est là pour la sauvegarde et la promotion du bien commun.

Qu’est-ce qui n’a pas marché dans la république ?

Qu’est-ce qui ne marche pas habituellement ? Ce n’est pas seulement l’année dernière que certaines choses n’ont pas marché, c’était seulement, disons, une bouffée qui est parti. Mais si on voit le comportement habituel qui est le nôtre, rien que la circulation, on a des gens qui sortent de nulle part et qui roulent mal. Les jeunes par exemple n’arrivent pas à s’expliquer quand on leur pose des questions sur certains de leurs comportements

Retraité, âgé,…quels sont vos rêves ?

Je continue à rêver pour non seulement le Burkina mon pays mais aussi pour l’Afrique et le reste du monde. C’est peut-être pour cela que je continue de déranger. Je dis qu’en Afrique nous vivons mais en occident, c’est tout autre. Beaucoup de gens ne vivent pas. Ils sont toujours préoccupés et n’ont plus d’espace pour respirer, pour que les enfants puissent jouer tranquillement. La société est tellement bien figurée qu’il n’y a pas d’espace pour la respiration de l’homme. On ne pense plus, ça pense en nous comme dirait un de nos professeurs à la Sorbonne. Et quand l’humain ne respire pas, l’intelligence aussi ne respire pas, elle n’innove pas. L’âme et l’esprit ne respirent pas. On n’a pas le temps utile. Je sais que l’Afrique reste le continent humain, le continent où on a le temps de se dire bonjour, de se sourire. Que dans ce monde mondialisé de 7 milliards de voisins, l’Afrique soit le réservoir de voisins aimants.

Par Bendré

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Vos commentaires

  • Le 22 mai 2012 à 08:28, par Tapsoba En réponse à : Mgr Anselme Titianma Sanon : Causeries d’un prélat mis à la retraite par erreur

    Quel plaisir de vous entendre à nouveau,grand homme.Henry de Montherlant n avait-il pas dit que “La gloire des grands hommes est comme les ombres : elle s alonge avec leur couchant” ? Longue vie !

  • Le 22 mai 2012 à 10:00, par Mi-Sôme En réponse à : Mgr Anselme Titianma Sanon : Causeries d’un prélat mis à la retraite par erreur

    Bendré, félicitation de nous faire entendre (en le lisant j’ai le sentiment de l’écouter)Monseigneur à travers cette interview !
    Monsiegneur, vous avez toujours de la vigueur, vigueur d’esprit. ces réflexions profondes peuvent effetivement déranger. Courage !
    Puisse Dieu vous donner toujours cette vigueur, d’esprit mais aussi de corps, afin que vous puissiez éclairer et indiquer encore, aux jeunes les chemins de l’épanouissement réel et vrai.

  • Le 22 mai 2012 à 10:17, par Sabari San En réponse à : Mgr Anselme Titianma Sanon : Causeries d’un prélat mis à la retraite par erreur

    Petite correction : dans le texte il est écrit : "Police signifie la cité".
    Évidemment, "Police" devrait s’écrire "Polis" !

  • Le 22 mai 2012 à 10:36 En réponse à : Mgr Anselme Titianma Sanon : Causeries d’un prélat mis à la retraite par erreur

    Merci à Bendré pour cet interview et merci à Monseigneur pour ce qu’il a fait et continue de faire pour les chrétiens, le Burkina et le monde. Que Dieu te bénisse toujours et te donne la santé. Je t’ai toujours apprécier Monseigneur et je ne manquais jamais tes messes. Merci

  • Le 22 mai 2012 à 10:48 En réponse à : Mgr Anselme Titianma Sanon : Causeries d’un prélat mis à la retraite par erreur

    Bonjour

    ça fait plaisir de savoir ce qu’il devient Monseigneur Anselme ...d’avoir de ses nouvelles, mais surtout de savoir qu’il prend les choses dramatiques (du fait de la hiérarchie ecclésiale) qui lui arrivent avec humour et dérision..... il rit ... c’est signe de bonne santé mentale ....
    mais cher journaliste, il y a trop de fautes et d’incorrections dans votre écrit
    1) Ce matin (09/05/2012), la lecture portait sur le débat houleux qui a commencé à Antioche de Série (en crise actuellement) où certains juifs, des pharisiens convertis disaient que ceux des autres nations qui veulent être chrétiens, doivent passer par la circoncision ; ils doivent observer un certain nombre de pratiques.
    La SYRIE et non pas Série...
    2) plus loin .... "ressemblé" au lieu de "rassemblé" les gens pour écouter la cassette ....
    etc ....
    merci de soigner davantage votre style ... peut mieux faire ...

    NJ

  • Le 22 mai 2012 à 13:26 En réponse à : Mgr Anselme Titianma Sanon : Causeries d’un prélat mis à la retraite par erreur

    C EST DOMMAGE D APPRENDRE QUE MGR ANSELME VIT MAINTENANT DANS UN CENTRE CULTUREL PAR MANQUE DE MAISON DE RETRAITE DES EVEQUES. DOMMAGE AU REGARD DES SERVICES RENDUS A NOTRE NATION PAR CE GRAND HOMME. ET SI LES OPERATEURS ECONOMIQUES QUI ONT LA CRAINTE DE DIEU OU MEME L ETAT FAISAIT QUELQUE CHOSE POUR LUI GARANTIR UN CADRE DE VIE AGREALABLE ? CELA PERMETTRAIT CERTAINEMENT DE REDUIRE LE STRESS ACTUEL DE CETTE BIBLIOTHEQUE ET ALLONGER SON ESPERANCE DE VIE POUR LE BONHEUR DE LA NATION ENTIERE ET SURTOUT DES HOMmES DE CULTURE ET DES JEUNES D AUJOURDHUI QUI NE L ONT PAS TROP CONNU.

  • Le 22 mai 2012 à 13:30 En réponse à : Mgr Anselme Titianma Sanon : Causeries d’un prélat mis à la retraite par erreur

    Quelle beauté d’esprit !
    ça fait si longtemps que j’ai eu l’occasion de lire un aussi bel esprit dans la presse burkinabé. Les beaux esprits ont abandonné le Faso. Ce n’est pas de leurs fautes. C’est un modèle social qui est entrain de se déliter. J’ai peur pour notre Faso. Vivement que l’avenir ne me donne pas raison !
    Personne ne veut avoir le courage de dire la vérité. J’ai bien envie de lancer un sondage sur les hommes modèles dans la société burkinabé auprès des élèves/étudiants.
    Cordialement !

  • Le 22 mai 2012 à 14:06, par Le Myth En réponse à : Mgr Anselme Titianma Sanon : Causeries d’un prélat mis à la retraite par erreur

    Mgr est un homme qui a des idées et qui defend ses idées. La jeunesse bobolaise doit s’approcher de cet homme pour avoir une reference.

    Vous saviez, rien ne peut se faire sans reference. c’est une loi de la nature.

    Que Dieu vous benisse,

    courage au journaliste qui a fait cet entretien.

  • Le 22 mai 2012 à 14:13 En réponse à : Mgr Anselme Titianma Sanon : Causeries d’un prélat mis à la retraite par erreur

    Merci pour cet interview.
    C’est vraiment génial de la part de Bendré

  • Le 22 mai 2012 à 14:28, par Croyance En réponse à : Mgr Anselme Titianma Sanon : Causeries d’un prélat mis à la retraite par erreur

    Que d’émotions à "entendre" ce grand homme dans ces écrits. Mgr, sachez que vos efforts pour une plus grande prise de conscience des burkinabè et des africains ne resteront jamais lettres mortes.

  • Le 22 mai 2012 à 14:35, par zecarmen En réponse à : Mgr Anselme Titianma Sanon : Causeries d’un prélat mis à la retraite par erreur

    Quelle vitalité !!! je suis très heureux de vous lire ou plutot de vous écouter.le fait d’accepter avec humour et simplicité ce qui vous est arrivé me fascine.A propos de vos liens avec la religion traditionnelle, c’est une injure qui toujours faite aux hommes pleins de discernement comme vous. Le Pape Jean-Paul a toujours exhorté la jeunesse à ne pas oublier sa culture.De grace ne voyons pas toujours dans la culture les sacrifices humains ou de betes ; a mon sens elle renvoi à une vision du monde que la religon catholique ne nous oter.Monseigneur que dieu vous benisse,que la force physique et mentale ne vous abandonnent point.

  • Le 23 mai 2012 à 11:53, par Lysandre En réponse à : Mgr Anselme Titianma Sanon : Causeries d’un prélat mis à la retraite par erreur

    Merci à Monseigneur Anselme T. Cependant je regrette en tant que chrétien épris d’’esprit d’unité de l’entendre revenir sans cesse sur les conditions de son départ. Grand homme qu’il est il doit prend ce fait comme signe de sa gloire. Évêque, il a accepté le renvoi de certains grands aux petits séminaristes. J’évoque cela pour dire qu’il doit voir dans son départ du siège épiscopal de Bobo comme un clin d’eoil de Dieu pour le bien du peuple de Dieu qui lui avait été confié. Un oeil extérieur de Bobo voyait qu’il ne contrôlait plus rien dans son diocèse sauf les finances. Sa nomination à la tête du diocèse était-elle une erreur du vatican ? Pourquoi vouloir faire du siège épiscopal de Bobo une entreprise privée ? De grâce monseigneur, ne démolissez pas ce que vous avez construit des années durant (unité diocésaine, collège des sages visionnaire dans la CERAO …)en quelque années qui vous restent à vivre. Acceptez les choses ne tournent pas au tour de votre personne. « Faites le bien en passant » comme il est dit dans les actes des apôtres. Rendez la tâche facile à votre successeur (qui est votre fils dans la foi). Saint Paul était heureux des responsables des communautés qu’il a formées. Il n’était pas aigri contre les succès de Barnabé. Au contraire il appelait tous les fidèles à vivre dans l’unité comme le Christ l’a voulu. Monseigneur ne vieillissez pas mal. Cela n’est pas à votre actif ni à l’actif du Burkina qui vous considère comme un grand homme. Monseigneur Basil Tapsoba est parti dans des conditions troubles, cependant il fait preuve de modestie, d’humilité de grandeur pour la suite de la marche sereine du peuple de Dieu à Koudougou. " De grâce monseigneur aidez par vos propos le peuple de Dieu à Bobo à faire un petit pas en avant (dans l’unité) que de grands gestes immobiles. Soyez le dentiste de la Sagesse que vous incarnez aux yeux de beaucoup de gens, insérez votre histoire qui doit s’inscrire dans la grande histoire de notre nation.
    Lysandre

    • Le 23 mai 2012 à 14:32, par HS En réponse à : Mgr Anselme Titianma Sanon : Causeries d’un prélat mis à la retraite par erreur

      Mon cher amis, il n’a fait que repondre aux questions d’un journaliste, et ensuite je ne vois pas ce qu’il a dit de mauvais sur son départ. Je suis un fidèle du diocèse de Bobo, et nous somme tous unanime que ce qu’il a fait aussi a bobo que pour notre pays est immense.Lis bien et verras qu’il a lui meme demander a partir. Garde ton aigreur pour toi seul, et épargne nous de propos stupides.

      Merci

      • Le 30 mai 2012 à 17:53, par Titian En réponse à : Mgr Anselme Titianma Sanon : Causeries d’un prélat mis à la retraite par erreur

        Merci pour l’interview.
        C’est bien de trouver des titres qui accrochent, mais je suis désolé, ce n’est pas un prélat "mis à la retraite par erreur". Allez au fond des choses messieurs. Il savait qu’il partait oui ou non ? Il dit qu’il est dans un centre et pas une maison de retraite pour évêque encore ; il n’y en a même pas pour prêtre ! Quand même ! 35 ans d’épiscopat à ne pas y penser !
        Non, non et non ! Ce n’est pas une erreur, c’est une négligence que Rome, ayant eu son accord, ne pouvait laisser perdurer et faire pourrir davantage la situation.
        Je veux que pour une fois de plus, il porte son prénom si joli : Titianma ! La vérité vous rendra libre. Les grands hommes aussi font des erreurs, et ça fait partie de cette grandeur que de la reconnaître. Le nonce a reconnu l’erreur devant tous, mais que Mgr Anselme accepte la sienne d’avoir déposé donné sa démission et de l’avoir tenue secrètement à tous, au point de donner l’impression d’être évincé sans l’ombre d’un soupçon sur son départ.

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