LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Autant le dire… : Mali : Eureka, et la junte abdiqua

Publié le lundi 21 mai 2012 à 02h24min

PARTAGER :                          

Le capitaine Haya Sanogo et ses camarades ont fini par abdiquer. Sous la pression de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest et du médiateur, dans la crise malienne. Mais comme « chat échaudé craint l’eau froide », la CEDEAO se réserve le droit de « rétablir des sanctions contre le Mali si l’ex-junte entrave le processus politique » après que celle-ci ait cédé sur la transition et accepté que l’actuel président par intérim Dioncounda Traoré conduise la transition. En clair, la CEDEAO ne veut plus entendre parler de la junte dans le processus de transition qu’elle a créé après le « coup de force » du 22 mars. « La junte doit rester en dehors du processus politique, ne doit plus faire de déclarations politiques et doit aider au déroulement normal du processus politique ».

A la moindre entorse, des sanctions "diplomatiques, politiques, économiques et financières" seraient "appliquées automatiquement", comme elles l’avaient été après le coup d’Etat du 22 mars avant d’être levées ».

Après avoir donc patienté le temps qu’il fallait pour négocier, la CEDEAO a fini par comprendre qu’avec des putschistes, il n’est pas aisé de dialoguer. Surtout quand ceux-ci ne veulent rien comprendre. Et c’est bien le cas ici. Haya Sanogo et la bande de militaires qui l’accompagnent ont plongé le Mali dans une situation qui sera assez difficile à résoudre. Voilà de jeunes officiers qui font un coup d’Etat au moment où tout le monde s’y attendait le moins. Ils remettent le processus électoral à plat ; dissolvent les institutions démocratiques et asseyent un Etat d’exception.

Une situation intolérable. La CEDEAO monte au créneau. Elle met en place des sanctions contre le Mali. L’ordre constitutionnel est rétabli. Mais la junte ne veut pas quitter le pouvoir. Elle fait « doublon » avec le pouvoir intérimaire et affiche carrément ses intentions de revenir au pouvoir après la période d’intérim de quarante jours fixée par la Constitution, oubliant que tout ce désordre est de sa responsabilité.
Pire, juste après le coup de force, la partie Nord du pays tombe entre les griffes des rebelles touaregs, du Mouvement national de libération de l’Azawad et d’autres « djihadistes » qui y ont instauré la « charia ». Face aux exactions, des centaines de milliers de personnes fuient le pays et se réfugient dans des pays voisins. Crise alimentaire, crise humanitaire, les organisations de défense des droits de l’Homme et caritatives sont scandalisées. Mais au Mali, les militaires sortent les grands couteaux, se pourchassent et s’entretuent dans les rues de Bamako. A cause du pouvoir ! On avait ainsi deux Mali : celui au Nord, occupé par les touaregs et celui du Sud, où les militaires et la classe politique se disputent le pouvoir.

Haya Sanogo et sa bande devraient être condamnés pour tous ces crimes. Mais, dans sa quête d’une solution négociée, la CEDEAO préfère le dialogue, la compréhension et même l’amnistie. Aussi, tout en maintenant ce dialogue, la CEDEAO doit rester ferme sur ses positions. Car, si elle laisse faire au Mali, elle aura donné l’occasion à n’importe quel « quidam » de renverser les institutions démocratiques et de se maintenir au pouvoir par la force. Si Haya s’entête, qu’on lui « tranche la tête » par des mesures fortes. Ils ne peuvent prendre en otage tout un peuple, toute une sous-région qui cherche ses marques de développement. L’étape suivante, c’est la libération du Nord du Mali. Où il doit se mettre en valeur, s’il aime réellement son pays.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 21 mai 2012 à 06:22, par Alice. En réponse à : Autant le dire… : Mali : Eureka, et la junte abdiqua

    Nous sommes tout à fait d’accord avec votre écrit....
    Un peuple souffre sous la méchancetè d’hommes cupides et avides,ça ne va pas.De plus,il est grand temps "non pas de
    dialoguer"car avec des fous de dieu,c’est pas possible,Mais de
    libérer ces pauvres populations du nord à qui on tente d’enlever la seule vraie richesse qui leur restait,la liberté
    que seule peut détenir un peuple pauvre.

  • Le 21 mai 2012 à 11:09, par tontbalbo En réponse à : Autant le dire… : Mali : Eureka, et la junte abdiqua

    Bonjour,
    Je vous demande de laisser le Capitaine SANOGHO tranquille.
    Est-il le seul Capitaine a avoir fait un coup d’état eu Afrique ?Est-il plus mauvais que les autres ?
    Laissez les patriotes prendre leurs responsabilité !

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Sénégal / Diomaye Faye président ! : La nouvelle espérance
Burkina : De la maîtrise des dépenses énergétiques des Etats
Burkina Faso : Combien y a-t-il de langues ?