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AN I DE L’INVESTITURE DE ADO : Un anniversaire sans l’ami Sarko

Publié le lundi 21 mai 2012 à 02h25min

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Hier, dimanche 20 mai 2012, Alassane Dramane Ouattara fêtait le premier anniversaire de son investiture comme président de la Côte d’Ivoire. Le temps passe vite. De nombreux Ivoiriens avides d’un mieux-être pourraient avoir l’impression que ADO n’a toujours pas fait assez pour améliorer leurs conditions de vie. Ils ont leurs raisons. Quand on est suffisamment éprouvé par une si longue crise sociopolitique, on ne peut que s’impatienter de sortir de l’ornière pour de bon. Mais on l’a souvent dit, ADO se bat comme il peut pour remettre la première puissance économique du Conseil de l’entente sur les rails, même si de nombreux chantiers restent encore à bâtir. Cependant, cet anniversaire, Ouattara le fête sans son ami Sarkozy, alias Sarko.

Les deux hommes politiques, en plus d’être membres de l’Internationale libérale, se connaissent bien et se côtoient. L’on se souvient du rôle prépondérant qu’a joué la France de Sarkozy dans le combat de Ouattara pour restaurer la vérité des urnes et l’installer au pouvoir alors pris en otage par Laurent Gbagbo. Et maintenant que le libéral Sarkozy est parti, cédant la place au socialiste Hollande, comment se portera l’axe Abidjan-Paris ? La vieille querelle idéologique, libéral vs socialiste, aura-t-elle lieu entre Ouattara et Hollande au point de mettre la relation des deux Etats à rude épreuve ?

Au nom des intérêts de leurs pays respectifs, on les voit mal désaccorder leurs violons. Inutile de rappeler que la France et la Côte d’Ivoire sont liées par l’histoire et surtout par l’économie. Car dans la sous-région ouest-africaine, les bords de la lagune Ebrié logent un grand nombre d’entreprises françaises. Autant dire que la relation ivoiro-française survivra à Sarkozy. Elle semble même avoir encore de beaux jours devant elle, car elle se passe toujours des hommes politiques qui se succèdent à la tête des deux Etats. La preuve, même son tout dévoué nationaliste Gbagbo qui, à tout bout de champ, tenait des discours officiels prônant la rupture totale avec la France, n’avait pu, en réalité, tourner le dos à l’ex-puissance colonisatrice.

On voit tout autant mal ADO, qui s’est jusqu’ici montré ouvert aux autres pays, se passer de la France parce qu’un socialiste est aux commandes. Ce n’est pas non plus François Hollande qui, au nom d’une divergence idéologique, oserait prononcer le divorce entre la Côte d’ivoire et la France. Ce serait, à n’en point douter, scier la branche sur laquelle sont assis les deux pays.

Boulkindi COULDIATI

Le Pays

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