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Burkina U.S.A : Mme Chantal Compaoré préside une rencontre de haut niveau sur les mutilations génitales féminines

Publié le vendredi 18 mai 2012 à 17h48min

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Le 15 mai 2012, s’est tenu dans la salle de conférence de l’ambassade d’Ethiopie à Washington D.C, sous la présidence de Mme Chantal Compaoré, première Dame du Burkina Faso, Ambassadrice de bonne volonté du Comité interafricain (CI-AF), coordonnatrice de la campagne internationale pour la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies interdisant les mutilations génitales féminines en Afrique et dans le monde, un événement de haut niveau sur les pratiques traditionnelles : pont entre les Etats-Unis et l’Afrique.

Mme Compaoré avait à ses côtés, Mme Malika Issoufou Mahamadou, première Dame du Niger dont c’était la première participation à ces rencontres régulières du comité inter-africain sur les pratiques ayant effet sur la santé des femmes et des enfants, créé le 06 février 1984 à Dakar au Sénégal. Egalement invitée, la première Dame de la république de Guinée. Elle s’est faite représentée par l’Ambassadeur de son pays aux Etats-Unis, Son Excellence Blaise Chérif. Ont également pris part à cette rencontre, Madame Mariam Lamizana, Présidente du Comité inter-africain et le Dr Morissanda Kouyaté, directeur exécutif de ce Comité.

Cet événement de haut niveau ayant ainsi mis en première ligne du front de la lutte les épouses des chefs d’Etats, a été organisée par la branche américaine du comité inter-Africain (IAC-USA) sur les pratiques traditionnelles ayant effet sur la santé des femmes et des enfants s’inspirant de cette sagesse africaine selon laquelle « derrière chaque grand homme, il y a une grande femme ». Cette rencontre a connu la participation de hautes personnalités américaines et immigrées, des leaders politiques et religieux, des avocats, des professeurs, des médecins, des activistes pour les droits des femmes qui sont d’ailleurs à la base de la mise sur pied de cette structure outre-Atlantique. On notait particulièrement la présence de la représentante de la Secrétaire d’Etat américain qui à l’occasion a livré une adresse de Madame Hillary Clinton aux participants.

Les personnalités qui se sont succédé à la tribune de cette rencontre, que ce soient les premières Dames du Burkina et du Niger, le représentant de la première Dame de la Guinée, la présidente du comité inter-africain, l’ambassadeur d’Ethiopie ainsi que des responsables d’ONG de renommée internationale, ont tous reconnu que le comité inter-africain était dorénavant une organisation panafricaine volontariste, engagée dans la noble mission de la promotion de l’égalité dans le genre, de l’amélioration de l’état de santé, des droits humains, sociaux, économiques, politiques et de la qualité de vie des femmes et des enfants africains par l’élimination des pratiques traditionnelles néfastes et la promotion des pratiques utiles.

Mme Lamizana, Présidente du CI-AF a, dans son intervention rappelé, données chiffrées à l’appui, que les mutilations génitales féminines pour ne retenir que ce seul fléau, se pratiquaient encore dans 29 pays africains et dans quelques pays hors du continent. La situation présentée a fait ressortir les réalités suivantes notamment sur le continent africain : Dans neuf (9) pays, les mutilations génitales féminines sont pratiquées à 85% : Djibouti, Egypte, Erythrée, Ethiopie, Guinée, Mali, Sierra Leone, Somalie, Soudan. Ce pourcentage varie de 25% à 85% pour huit (8) autres pays : Burkina, Côte d’Ivoire, Gambie, Guinée Bissau, Kenya, Libéria, Sénégal, et Tchad.

Enfin, ce pourcentage est de moins de 25% pour les douze (12) pays ci-après : Angola, Bénin, Cameroun, Ghana, Niger, Nigéria, Ouganda, République Centrafricaine, République démocratique de Congo, République du Congo, Tanzanie et Togo. La présidente du CI-AF a une fois de plus lancé un appel à la mobilisation de toutes les personnalités politiques d’Afrique et à travers le monde, à la société civile aux femmes et aux hommes de bonne volonté pour qu’ils s’impliquent dans cette lutte en faveur des femmes et des enfants.

Dans son discours, Madame Chantal Compaoré, présidente de cet événement de haut niveau de Washington, a rappelé aux participants que c’est parce qu’elle avait la profonde conviction qu’il était possible de rétablir la justice dans le domaine de la protection et de la promotion des droits des femmes et des enfants à travers l’élimination de toutes les formes de violences dont ils sont victimes, qu’elle a engagé, depuis plus d’une vingtaine d’années maintenant, son combat pour cette cause, en acceptant aujourd’hui la charge d’ambassadrice de bonne volonté du comité inter-africain. C’est en partageant toutes ces valeurs, a expliqué Madame Compaoré à l’assistance, qu’elle a accepté de répondre favorablement à l’invitation d’IAC-USA, la branche américaine du CI-AF, sachant son fort engagement dans la réalisation d’activités de plaidoyer et de sensibilisation pour la même cause malgré son âge jeune. Cette structure a été mise sur pied en juin 2006 et est présentement présidée par Mme Kouyaté Fatoumata Kandé.

Madame Compaoré a particulièrement rendu hommage aux nombreuses actions humanitaires menées sur le continent africain par des hautes autorités américaines, des organisations internationales ainsi que des premières Dames de divers pays. Pour la présidente de cet événement de haut niveau, il ne fait pas de doute que la mobilisation s’organise au niveau des gouvernements africains qui ont manifesté leur volonté politique réelle de libérer les femmes du joug de ces phénomènes par la mise en place de programmes et de projets , l’adoption de lois et de conventions régionales et internationales en la matière.

Cet engagement de l’Afrique, a affirmé Mme Chantal Compaoré, trouve l’une de ses meilleures matérialisations au Burkina Faso qui est, de son point de vue, un membre actif du comité inter-africain. Parce que, a-t-elle expliqué, l’engagement politique dans ce pays est au plus haut niveau en ce que le Chef de l’Etat lui-même, le Gouvernement et l’Assemblée nationale sont les porte-flambeaux de cette grande lutte. En conséquence, et en dressant à l’occasion les réalisations fortes de son pays dans le domaine, Mme Compaoré a indiqué que ces personnalités entrainaient ainsi tout le Burkina dans le noble combat pour l’élimination des pratiques traditionnelles néfastes. C’est la raison pour laquelle, a précisé Mme Chantal Compaoré dans son intervention, que dans le processus d’adoption d’une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies interdisant les mutilations génitales féminines, initiée par la coalition CI-AF- No Peace Without Justice et La Palabre, bénéficie du soutien politique et diplomatique du Burkina Faso.

Enfin, la première Dame du Burkina a terminé son discours en remerciant la première Dame du Niger pour sa présence à ses côtés, à la présidente d’IAC-USA pour son accueil et son engagement et en lançant un appel solennel à toutes et à tous, particulièrement aux éminentes personnalités américaines et immigrées, à soutenir ce combat universel afin de redonner le sourire, la confiance, l’intégrité physique ainsi que les pleins droits aux femmes et aux filles victimes ou menacées par ces fléaux. Elle a émis l’espoir de voir s’ériger dans les délais ce pont de solidarité et de générosité tant souhaité entre les peuples d’Afrique et des Etats-Unis d’Amérique.

Pierre WAONGO
Attaché de presse
Ambassade du Burkina/Washington D.C.

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