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Djibrill Bassolé à propos de la situation au Mali : « On ne doit pas casser la baraque au bout des 40 jours »

Publié le vendredi 18 mai 2012 à 02h31min

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Djibrill Bassolé, représentant du médiateur de la CEDEAO Blaise Compaoré dans la crise malienne, a animé ce jeudi à Ouagadougou une conférence de presse pour faire le point de la médiation. De cette sortie l’on peut retenir que le fil du dialogue, malgré l’échec de la récente expédition à Bamako, n’est pas rompu avec les hommes du capitaine Amadou Haya Sanogo.

Mieux, le chef de la diplomatie Burkinabè a annoncé une imminente expédition dans la capitale malienne pour toujours tenter de convaincre les éléments de l’ex-junte du bien fondé de laisser Dioncounda Traoré, le président intérimaire, diriger la transition politique à l’expiration des 40 jours. ‘’Je voudrais vous informer qu’avec l’autorisation expresse du président en exercice de la CEDEAO, le président Alassane Ouattara et du médiateur de la CEDEAO, le président Blaise Compaoré, les consultations reprendront ce week-end avec les membres du CNRDRE dans l’objectif ultime de préserver la paix, la stabilité institutionnelle et l’intégrité du Mali qui nous sont chères à tous », a-t-il indiqué.

Au cours de cette nouvelle tentative, il ne s’agira pas selon Bassolé, de tenir un nouveau langage aux membres du CNRDRE, mais de se faire davantage comprendre auprès d’eux et le cas échéant, obtenir les conditions de leur adhésion à la mesure de la CEDEAO relative à la présidence de la transition politique à Bamako. Pour l’intérêt supérieur du Mali, ‘’On ne doit pas casser la baraque au bout des 40 jours’’, a laissé entendre le représentant du médiateur. A l’entendre, le délai de 40 jours prévu à l’article 36 de la Constitution pour l’intérim du président de la République ne doit pas être une source de blocage et de remise en cause du processus de normalisation entamé par la médiation au Mali. Au sujet justement de la gestion de l’après 40 jours, la médiation de la CEDEAO a recommandé, toujours selon le ministre Bassolé, au gouvernement du Mali de saisir la Cour constitutionnelle du pays afin qu’elle se prononce sur le délai constitutionnel de 40 jours prévus pour l’élection présidentielle.

En tout état de cause, a poursuivi le représentant du médiateur Compaoré, aucune disposition de la Constitution du Mali ou de l’Accord cadre ne prévoit de changer le président de la République par intérim avant l’élection au suffrage universel direct d’un nouveau président de la République. « La médiation invite par conséquent le CNRDRE à concilier sa position au sujet de la présidence de la transition avec celle de la CEDEAO, à respecter et faire respecter les institutions républicaines actuelles et à éviter toute initiative qui nous éloignerait de la voix constitutionnelle et qui aurait pour conséquence d’isoler le Mali et de paralyser ses activités économiques, commerciales et diplomatiques », a-t-il plaidé.

Le ministre Burkinabè des Affaires étrangères a en outre affirmé que la médiation souhaitait vivement que les principaux acteurs concernés par la sortie de crise créassent les conditions de la confiance et de la sérénité qui permettront à la CEDEAO et à la communauté internationale de concentrer désormais leur attention et leurs efforts sur la gestion de la crise au nord du Mali afin de soulager les populations de cette partie du pays des souffrances, de l’angoisse et de la peur qui les traumatisent tant.

Le chef de la diplomatie a par ailleurs annoncé des larges consultations que le médiateur de la CEDEAO, le Président du Faso, a déjà entreprises avec les différentes parties prenantes de la crise malienne en vue d’élaborer un agenda de sortie de crise au nord du Mali. « Il s’agira de parvenir dans les meilleurs délais, à un accord entre le gouvernement de transition et les mouvements armés qui préserve l’intégrité du territoire national malien, la sécurité et les droits humains, le redéploiement de l’administration, l’accès des populations aux services sociaux et humanitaires, le retour des personnes déplacées ou réfugiées, et l’adoption d’un agenda de sortie de crise devant aboutir à l’établissement d’une paix globale et définitive avec l’implication aux côtés du Mali, de la CEDEAO, de l’Algérie et de la Mauritanie », a-t-il précisé.

Djibrill Bassolé a par ailleurs démenti les rumeurs tendant à faire croire que la CEDEAO voulait imposer son homme à la présidence de la transition. Mais, quid des prétentions du capitaine Sanogo qui voudrait en échange de l’abandon de la présidence de la transition obtenir le grade de Général. Là-dessus, le représentant du médiateur s’est refusé à trahir la confidentialité de la médiation.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 18 mai 2012 à 11:14, par razambia En réponse à : Djibrill Bassolé à propos de la situation au Mali : « On ne doit pas casser la baraque au bout des 40 jours »

    on ne gagne pas à tout les coups, pourquoi la mediation Burkinabé ne reconaitrais pas que cette fois-ci elle a eu une mauvaise approche et surtout mal évalué la situation et les hommes, si il y a ce chienlit c’est à cause d’elle, elle a fait trop la part belle à la junte, alors que si elle avait suivi les premières resolutions de la CEDEAO on n’en serais pas là. on ne peut pas contenter tout le monde, je pense qu’il faut être très clair dans nos propos et ne pas laisser entrevoir des nuances que les autres peuvent utiliser.

  • Le 18 mai 2012 à 18:03, par patrick En réponse à : Djibrill Bassolé à propos de la situation au Mali : « On ne doit pas casser la baraque au bout des 40 jours »

    POURQUOI VOUS ACHARNEZ VOUS A ECRIRE BASSOLE A LA PLACE DE BASSOLET ??????

  • Le 18 mai 2012 à 23:55 En réponse à : Djibrill Bassolé à propos de la situation au Mali : « On ne doit pas casser la baraque au bout des 40 jours »

    Oh, patisangana ! Le "ministre des affaires étrangères du Mali" a parlé ! Il a dit : "On ne casse pas la baraque en quarante jours" c’est à dire pas avant d’avoir trouvé des compromis avec les rebelles et les intérêts occidentaux qui tiennent ici coûte que coûte à l’émiettement territorial du Mali.
    Ce ton et cette approche appellent quelques remarques : le Mali est non seulement partitionné, mais il est en plus dirigé de l’extérieur par l’extérieur et pour des intérêts extérieurs.
    Et c’est affligeant de constater que pendant ce temps la classe politique affairiste, corrompue et oisive malienne s’adonne à son jeu favori de combines, de chasse aux postes juteux, d’alliances et de mésalliances opportunistes et calculées, dans la cacophonie et la confusion la plus totale, à chaque passage et visite des proconsuls françafricains de la CEDEAO.
    Quel triste spectacle et bien navrant, ce fameux retour à l’ordre constitutionnel voulu par la CEDEAO, et dicté depuis Paris, Bruxelles et Washington, pendant que tranquillement les rebelles tiennent et saccagent le Nord du pays.
    Ce triste spectacle est insupportable. Rien que des querelle de chiffonniers autour d’une constitution qui ne vaut que ce que l’on en fait ; c’est à dire réduite jusqu’ici à servir de paravent à la corruption et à l’accaparement de l’État au profit des segments droitiers de l’élite politique et islamo-intégriste. On est écœuré devant cette scène dramatique d’amputation imposée à toute une nation où personne parmi les acteurs principaux au civil comme au militaire, personne dis-je, ne propose une boussole fiable qui indique le nord en termes de projet de reconquête anti-impérialiste vraie de la souveraineté et de l’unité nationale. Où sont les héritiers de Soundjata Kéita ? De Kankan Moussa et bien d’autres ? C’est franchement à n’y rien comprendre !

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