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Vision Express sur… : Les mobylettes dites « djakartas »

Publié le vendredi 18 mai 2012 à 02h27min

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Ha !!! Les Djakartas. Ce sont ces mobylettes fabriquées généralement en Asie et qui abondent nos marchés. D’où leur appellation « Djakarta ». Il y a une petite dizaine d’années, lorsqu’elles ont fait leur apparition sur le marché du cycle au pays des hommes intègres, on les regardaient presqu’avec dédain. L’argument choc à l’époque était que ces motos n’étaient pas résistantes, dans la mesure où leur habillage est essentiellement en plastique. Et leur coût relativement bas, faisait d’elles des engins pour pauvres aux yeux de beaucoup de Burkinabè. Aujourd’hui, les opinions ont changé. Les « djakartas » sont devenues les « reines » de nos routes. Occupant ainsi plus 90 % du marché des cyclomoteurs. Et pourtant, hormis les étiquettes, elles n’ont pas changé radicalement.

Les mêmes plastiques constituent leur habillage. Et elles sont toutes aussi laides lorsqu’elles prennent un « coup de vieillesse ». Leurs coûts ont tendance à baisser. Aujourd’hui, ils varient, du simple au double, entre 375 000 F et 750 000 F CFA, grâce à leur succès d’une part, et à la concurrence forte dans le domaine d’autre part. C’est le consommateur qui se frotte les mains. Qu’est-ce qui peut expliquer une telle montée en puissance en ce temps record ? La raison est essentiellement économique, en raison du rapport qualité / prix. En effet, ceux qui se targuaient, par le truchement des publicités, à vendre des motos dites « originales », n’ont pas perçu le mouvement en marche. Ils ont fait le dos rond. Malheureusement pour eux, leurs arguments n’ont pas résisté à l’épreuve du temps.

Les Burkinabè qui ne sont pas aussi dupes qu’on veut le faire croire, ont vite compris que les « djakartas » n’étaient pas aussi mauvaises que cela. Elles font bien leur affaire puisqu’elles sont accessibles à leur pouvoir d’achat, et sont beaucoup plus résistantes qu’on ne le dit. Leur succès est tel que nos anciennes unités de montage qui n’ont pas su s’adapter, ont dû « mettre la clé sous la porte », renvoyant du rapport des milliers d’employés dans la rue. Hélas ! Heureusement, d’autres emplois ont été créés dans le secteur. En effet, quelques unités de montage de « djakartas » ont vu le jour. Et de nouveaux emplois créés. Combien ? Nous ne saurions le dire.

Aly KONATE

L’Express du Faso

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