LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Hamidou Ouédraogo, président de l’ABL : « Nous avons gagné en crédibilité dans la région Rhône-Alpes et au-delà »

Publié le vendredi 18 mai 2012 à 02h29min

PARTAGER :                          

Le Centre culturel de Villeurbanne a accueilli le week-end passé la septième édition des journées culturelles de l’Association des Burkinabè de Lyon (ABL), une manifestation qui, au fil du temps gagne en crédibilité et attire de plus en plus de monde en France et hors de l’Hexagone.

Samedi soir, aux environs de minuit, alors que les dernières notes du concert animé par Alif Naaba et ses musiciens s’échappent du centre culturel, le président de l’ABL, Hamidou Ouédraogo dresse le bilan de ce rendez-vous annuel désormais inscrit dans l’agenda des Burkinabè de France.

Au soir de ces journées culturelles, quel bilan tirez-vous de ces journées culturelles ?

Les gagnants du Faso Quiz (1er prix : Aristide Kagambèga, au milieu ; 2e prix : Elvis Yougbaré, à gauche ; 3e prix : Joseph Silga, à droite)

Au bout de deux jours de manifestations, c’est un sentiment de satisfaction qui nous anime, moi et mes camarades, vu les objectifs que nous nous étions fixés pour ces journées culturelles. Nous voulions mobiliser le maximum de monde pour faire connaitre le Burkina et je pense que cet objectif est atteint, car il y a eu du monde à chaque manifestation inscrite au programme. Il y a eu environ soixante personnes à la séance de projection du film Bayiri de Pierre Yaméogo le vendredi soir, on a fait le plein au repas, plus de 300 couverts et au concert avec Alif Naaba, la conférence sur les défis éducationnels donnée par Mme Thiombiano a intéressé du monde, beaucoup de gens ont participé au Faso Quiz, sans oublier les mets et les boissons qui ont été bien consommés par le public.

Le défilé de mode, la séance de contes, etc…Non, franchement, c’est une réussite et mon souhait est que ces activités se renouvellent chaque année afin que la promotion des valeurs et la culture du Burkina soit permanente et porte des fruits sur le long terme.
Quand on regarde le public qui participe aux manifestations, on voit bien qu’il n’y a pas que des Burkinabè. Cette année il y a bien évidemment des Français, mais je constate que nous intéressons aussi des gens hors de France puisque certains sont venus d’Espagne, du Portugal et de Belgique. Ce sont des signes qui indiquent que nous sommes sur la bonne voie !

Est-ce que les autorités locales continuent de vous soutenir comme par le passé ?

Tô, servi au diner

Absolument ! Mieux, je peux vous dire que le nombre de nos partenaires augmente d’année en année, preuve de la crédibilité dont nous jouissons auprès d’eux quand nous les sollicitons. Nous avions un ou deux partenaires au début, et à cette 7e édition, nous en avons six, dont le Grand Lyon, la mairie de Lyon, de Villeurbanne, l’association Respublica qui travaille dans le domaine de l’eau et de l’assainissement. Le montant des subventions a aussi évolué positivement pour s’adapter à nos ambitions et cela a été rendu possible parce qu’à la fin de chaque manifestation, nous faisons un bilan financier que nous transmettons à tous nos partenaires afin qu’ils se rendent compte de ce qui a été réellement fait. Je vous l’ai dit, nous avons gagné en crédibilité dans la région Rhône-Alpes et au-delà

Cette année encore plusieurs activités étaient au programme. Est-ce que le public était au rendez-vous ?

Au cabaret de Lyon, le dolo

Il y a effectivement plusieurs activités que nous avons prévues car ça permet au public de cibler celles qui l’intéressent et quand on fait le point, il y a eu environ 600 personnes sur les deux jours qui ont participé aux journées culturelles des Burkinabè de Lyon, un chiffre en progression par rapport à l’année dernière. Du coup, le CCO devient petit pour accueillir notre public et dans les années à venir, peut-être faudra t-il trouver d’autres structures d’accueil plus grandes, pas parce qu’on n’aime pas le CCO où notre association est d’ailleurs domiciliée, mais nous devons faire face à la taille de notre public.

Votre mandat prend fin en janvier prochain. Allez-vous demander un nouveau mandat de deux ans ?

Défilé de mode

C’est vrai que nos statuts prévoient un mandat de deux ans renouvelables une fois, mais ce serait bien qu’il y ait l’alternance pour permettre à quelqu’un d’autre de prendre le relai et d’apporter de nouvelles idées. J’étais ans le bureau précédent en tant que secrétaire général avant de prendre la présidence, donc j’estime avoir apporté ma contribution au fonctionnement de l’Association et je pense qu’il est bon de privilégier l’alternance. Pour cela, je préfère faire un mandat parce que j’estime avoir apporté des idées neuves depuis deux ans, comme le Forum sur le développement économique et durable en Afrique, avec un focus sur le Burkina qui doit avoir lieu les 6,7 et 8 juillet prochain. C’est une manifestation qui va réunir des étudiants, stagiaires, entreprises et des dirigeants autour du développement durable notamment en Afrique.
Il faut donc un renouvellement des idées et je ne doute pas qu’il y ait des camarades capables de continuer le travail entrepris en initiant de nouveaux projets. Je reste bien entendu membre de l’association et je répondrai présent si on me sollicite.

Après sept années d’existence, combien l’ABL compte t-elle de membres ?

Défilé de mode

Il y a neuf membres dans le bureau, mais on a ajouté un poste et une restructuration des postes avec des gens affectés à la communication. Cette restructuration a permis d’avoir une équipe plus performante, avec un webmaster qui actualise les informations sur notre site (Voir adresse). Les membres à jour de leurs cotisations et qui ont droit de vote sont une centaine, et nous avons des amis et sympathisants qui participent à nos activités mais n’ont pas droits de vote. Tout ce monde fait à peu près 3500 personnes sur notre mailing et ils viennent de partout.

Est-ce que les personnes contactées acceptent facilement de venir animer les conférences ou rencontrez-vous quelques soucis pour les décider ?

Défilé de mode

Non pas vraiment, toutes les personnes que nous avons sollicitées ont accepté volontiers de venir animer la conférence : Mme Monique Ilboudo, ambassadrice du Burkina au Danemark, M. Laurent Coulidiati de la FAO et du PAM l’année dernière sont venues sans problème. Cette année, c’était Mme Afsata Traoré, Maitre de conférences à l’université de Koudougou qui était prévue mais au dernier moment, elle n’a pas pu venir. L’ambassadeur Joseph Paré a donc dépêché Mme Thiombiano pour la remplacer et nous la remercions pour la qualité de son exposé. (Rendez-vous lundi pour le compte rendu de cette conférence)

Vous proposez des mets burkinabè : tô, samsa, gonré, brochettes, dolo, jus de gingembre, bissap, etc. Comment tout cela est-il rendu possible ?

Conert d’Alif Naaba

Ah oui, c’est toute organisation assez bien rodée qui nous permet de proposer tous ces mets et boissons au public. Cette année, Mme Marie-Joseph Kaboré, notre dolotière habituelle n’est pas là parce qu’elle a eu un malheur dans sa famille avec le décès de sa fille il y a quelques mois. Elle n’était pas dans les conditions pour être avec nous cette année et l’association lui a d’ailleurs adressé ses condoléances ainsi qu’à toute sa famille parce que c’est une dame formidable qui fait beaucoup de choses pour les Burkinabè de France et pour notre association bien qu’elle réside à Paris. Nous la soutenons bien entendu dans ses moments difficiles et espérons la retrouver un jour avec sa gentillesse et son sourire qui nous a manqué cette année.

Nous avons toutefois eu la chance de trouver une autre personne qui nous a fait le dolo et d’assurer la présence de cette boisson prisée par notre public. Pour les autres mets, nous confions la préparation à des gens qui s’en occupent consciencieusement et qui nous en rendent compte, et c’est ce qui explique la réussite de nos activités. Ces personnes sont en général des membres actifs de l’Association, un noyau dur d’une vingtaine de personnes, prêts à faire toutes les démarches à tout moment pour la réussite de nos activités.

Quelle est la philosophie et les objectifs du Forum économique et le développement durable que vous allez organiser en juillet prochain ?

Oui, les 7, 8 et 9 juillet aura lieu le Forum économique et le développement durable en Afrique que nous organisons ici à Lyon. Nos partenaires financiers nous font confiance et s’engagent à nous accompagner dans l’organisation de cette manifestation économique. Le forum sera lancé à la Chambre de commerce et d’industrie de Lyon, un lieu de prestige qui donne de la crédibilité à toute manifestation de ce genre. D’autres activités sont prévues à l’INSA (Institut national des sciences appliquées), une grande école d’ingénieurs après Bac +2 et nous devons être à la hauteur du niveau de cette école. Nous avons signé une convention avec la Chambre de commerce de Lyon qui nous prête gratuitement ses locaux et assure le cocktail de midi.

Les discussions portent sur plusieurs points : Les bases de développement de l’Afrique de l’ouest et Burkina (agriculture, élevage, mines, etc.), une cartographie économique de l’Afrique de l’ouest avec un zoom sur le Burkina ; une analyse des marchés qui permettra de dessiner tous les secteurs porteurs au Burkina ; des rencontres BtoB entre entreprises burkinabè ou françaises installées au Burkina ou en France afin qu’elles rencontrent d’autres partenaires économiques et financiers ; un débat sur l’entreprenariat, la formation professionnelle, les carrières et les opportunités de développement en Afrique et au Burkina ; il y aura également une initiation à la création d’entreprise, en se focalisant sur des formations adaptées à la situation économique du Burkina ; enfin il y aura un thème sur l’épanouissement qui réunira tous les participants, l’objectif étant de créer la cohésion au sein de tous les participants. Nous estimons qu’au-delà des liens d’affaires, c’est l’occasion aussi de se connaitre, se détendre et développer des relations amicales et fraternelles.
Le public concerne les étudiants, salariés, entrepreneurs ou dirigeants car nous espérons que de ce forum sortiront des conclusions qui vont aider à la prise de décision pour nos dirigeants. Nous ne sommes pas des décideurs, mais nous pouvons aider les dirigeants à prendre des décisions et c’est notre but.

Le concert a été assuré par Alif Naaba. Avez-vous rencontré des difficultés pour le faire venir à Lyon ?

Non, nous avons eu une chance cette année parce que Alif Naba est en France depuis quelques semaines, ce qui nous a facilité la tâche contrairement à l’année dernière où nous eu du mal pour avoir le visa pour Floby.
Alif Naaba est un artiste intelligent, très professionnel parce qu’il a monté une équipe en Europe et une autre au Burkina et cela lui permet de faire des concerts dans les deux pays sans avoir à déplacer l’équipe à chaque fois, ce qui est énorme. Nous l’encourageons à poursuivre dans sa carrière au Burkina et hors du Burkina

Propos recueillis à Lyon par Joachim Vokouma

Lefaso.net


Sapouy-Mornant : Une relation de coopération à taille humaine

René Clerjon et ses camarades de l’Association

Une relation d’amitié lie les villes de Mornant, à 30 km de Lyon et Sapouy, à 100km de Ouagadougou. Une amitié née de la volonté d’un jeune ingénieur qui, voulant donner un sens à sa vie, s’est engagé dans l’association les Volontaires du progrès. Après des visites dans plusieurs pays dont le Burkina, la décision est prise de nouer des relations d’amitié entre Mornant et Sapouy, chose faite après que le conseil municipal de Mornant ait délibéré et donné son accord. Nous sommes en 1999 et à l’époque, le maire de Sapouy était en même temps le préfet, les élections municipales n’ayant pas encore été organsisées.

Le comité de jumelage mis en place par ce dernier comprenait des notables de la localité, mais à l’issue des élections municipales, le nouveau maire n’était pas celui qui état attendu, sen est suivie une crise, la nouvelle équipe municipale n’étant pas sur les mêmes longueurs d’ondes que le comité de jumelage. « En 2006, je suis allé pour la troisième fois au Burkina et je suis allé voir les différents acteurs pour leur dire : écoutez, si vous voulez travailler avec nous, il faut passer au dessus de vos divergences et vous entendre ; un message qui a été bien reçu et à partir de 2006, les échanges ont commencé à prospérer », explique le président de l’Association Amitiés Mornant Sapouy, René Clerjon et conseiller municipal de Mornant. Mais en 2008, la crise se déporte à Mornant du fait également de l’arrivée d’une nouvelle majorité issue des municipales.

« J’ai dû convaincre nos adversaires politiques Mornantais que nous aussi, il fallait qu’on fasse ce que j’étais allé dire deux ans plus tôt à Sapouy, à savoir dépasser nos divergences pour travailler ensemble », confie René Clerjon. Il convainc le nouveau maire de Mornant et ensemble, ils décident d’inviter leurs amis de Sapouy à Mornant afin de signer une charte de jumelage qui engage les deux parties à travailler dans un esprit de collaboration et de respect mutuel. En décembre 2011, une délégation conduite par le maire de Sapouy se rend à Mornant pour et co-signe la charte de jumelage liant les deux communes. L’eau, l’assainissement et l’état civil sont les secteurs privilégiés par les deux parties.

En attendant que le démarrage des activités de jumelage, l’association poursuit ses activités comme la présence de ses membres aux journées culturelles de l’Association des Burkinabè de Lyon. « Nous sommes là pour vendre des articles artisanaux venus du Burkina et les recettes sont réinvesties à Sapouy », explique René Clerjon. L’association aide également les circonscriptions d’éducation de base à monter des projets dans le sport, la culture à l’école primaire, l’action sociale pour créer chaque année un centre de vacances au profit des enfants défavorisés de Sapouy. Elle collabore aussi avec le CMA dans la prévention du Sida et le paludisme. « Au début, nous trouvions que les choses allaient très lentement, mais avec le temps, on apprend à comprendre que le temps qu’on met à bien se comprendre permet de poser des fondations pour bien construire », conclut, philosophe René Clerjon

JV ; Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 18 mai 2012 à 13:31, par Mathias BAZIE En réponse à : Hamidou Ouédraogo, président de l’ABL : « Nous avons gagné en crédibilité dans la région Rhône-Alpes et au-delà »

    Bonjour les amis.
    Mes vives félicitations pour le dynamisme croissant de l’ABL, pour le dynamisme de ses animateurs actuels. Cette vitalité est bien la preuve que ses premiers ouvriers ont eu une juste ambition en créant une association des Burkinabé de Lyon. J’ai une pensée particulière pour le premier bureau dont j’ai été membre : le couple BARRY qui a pris beaucoup d’initiatives, Alonzo notre premier président, Thierry le deuxième, Sylvie, Tatiana, les deux Hermann (Barry et Sanou), Prosper qui a posé les bases des procédures de gestion, Georges, et tous les autres qui se sont investis à fond pour faire l’unité des compatriotes loin de chez eux et porter la voix du Faso dans les territoires du lyonnais.
    Des Burkinabé de cœur ont été présents dès le départ (ex. le couple CLERJON) et, du côté de l’ambassade, Monsieur N’Do, 1er Conseiller à l’époque, Syriaque et BAGAGNAN ont soutenu l’initiative, particulièrement lorsque nous avons organisé la première édition de ces journées culturelles.
    Nous autres sommes au pays à présent, sur les nombreux chantiers du développement, mais espérons un ancrage définitif de cet instrument d’unité et d’intégration, avec lequel nous souhaitons garder un lien fort.
    Encore une fois, félicitations à Amidou et à ses camarades (Amidou : félicitations également pour le bébé). Et qu’ils notent notre disponibilité à accompagner l’action de l’ABL chaque fois que cela sera possible.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique