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CEDEAO : Le président de la Commission fait le point sur l’état de la communauté devant les parlementaires

Publié le jeudi 17 mai 2012 à 21h40min

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« Malgré les défis auxquels la région est confrontée, la mise en œuvre du programme de travail 2011 de la CEDEAO a permis d’obtenir des résultats tangibles dans le renforcement du processus d’intégration en Afrique de l’ouest ». C’est la quintessence de la déclaration sur l’état de la Communauté présentée le mardi 15 mai 2012 par le président de la Commission de la CEDEAO, M. Kadré Désiré Ouédraogo, devant les parlementaires de la troisième législature de la Communauté dont la première session ordinaire de l’année s’est ouverte la veille.

Après une analyse approfondie de la performance économique mondiale caractérisée par un ralentissement du taux de croissance des pays développés et une légère récession de la zone euro, M. Ouédraogo a passé en revue les différents chantiers de l’intégration régionale, notamment les réalisations de la Commission et des autres institutions communautaires, excepté le Parlement de la Communauté.

Il s’est appesanti, chiffres à l’appui, sur la croissance économique régionale, la situation politique et sécuritaire de l’Afrique de l’Ouest, les politiques financières, commerciales et économiques des Etats membres de la CEDEAO, la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace communautaire, le développement des infrastructures, les questions agricoles et environnementales sans oublier la lutte contre le trafic de drogue et le paludisme.

Les échanges approfondis de plus de trois heures d’horloge entre les Parlementaires et le président de la Commission de la CEDEAO ont notamment porté sur la crise politique au Mali et en Guinée-Bissau, la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace communautaire, la signature de l’Accord de partenariat économique (APE) entre la CEDEAO et l’Union européenne (UE) ainsi que la consolidation des relations entre la Commission et le Parlement de la CEDEAO.

S’agissant de la libre circulation, M. Ouédraogo a indiqué que des efforts sont en cours pour l’élimination des contraintes qui handicapent le libre mouvement des personnes et des biens. Il s’agit, a-t-il dit, de la mise en place d’unités de suivi devant permettre l’application rigoureuse du Protocole sur la libre circulation et la réduction des cas de harcèlement, d’extorsion de fonds et de violation des droits des citoyens de la CEDEAO.

Il a aussi évoqué la mise en place prochaine d’un visa de type Schengen au sein de l’espace communautaire, de la carte d’identité et du permis de conduire de la CEDEAO. « Nous ne pouvons pas réussir l’intégration régionale si les citoyens de la communauté ne peuvent pas circuler librement », a martelé M. Ouédraogo. Pour ce faire, il a invité les Etats membres à appliquer le Protocole sur la libre circulation des personnes et des biens. Mais il a également émis l’idée de probables sanctions contre le non-respect de ce document.

Concernant l’APE entre la CEDEAO et l’Union européenne, M. Ouédraogo a déploré la lenteur des négociations régionales qui durent depuis presque neuf (9) ans. Il a indiqué que le dialogue se poursuivra avec l’UE afin qu’une impulsion dynamique soit donnée à ces négociations. Il s’est engagé à œuvrer pour la signature d’un APE complet, afin de rassurer les Parlementaires qui s’inquiétaient des cas du Ghana et de la Côte-d’Ivoire qui ont conclu des APE intermédiaires. M. Ouédraogo a toutefois invité les Etats membres à développer le commerce et les échanges intra régionaux avant l’ouverture du marché ouest-africain.

Pour ce qui est de la situation politique et sécuritaire, le président de la Commission de la CEDEAO a rappelé les efforts entrepris en vue de promouvoir et de consolider la démocratie, la paix et la sécurité dans la sous-région. Ces efforts, a-t-il souligné, ont toutefois été mis à mal avec les crises successives au Mali et en Guinée-Bissau à la suite des coups de force intervenus dans ces Etats. Les efforts entrepris par les hautes autorités de notre Communauté ont permis de limiter l’ampleur et l’impact de ces crises, a-t-il ajouté.

« La situation politique et sécuritaire au Mali reste des plus préoccupantes pour notre sous-région, et des dispositions sont en bonne voie pour un déploiement rapide d’un contingent militaire de la CEDEAO si le gouvernement malien en fait la demande », a précisé M. Ouédraogo. En ce qui concerne la Guinée Bissau, il est prévu aussi le déploiement d’un contingent militaire de la CEDEAO pour non seulement sécuriser la transition, mais aussi aider à la réforme du secteur de défense et de sécurité, a-t-il ajouté.

En vue d’accélérer le processus d’intégration régionale et de consolider l’action des institutions de la CEDEAO, le président de la Commission a indiqué qu’il ne ménagera aucun effort pour renforcer les prérogatives et les capacités du Parlement de la Communauté. « Il est de notre intérêt de disposer d’un Parlement fort et représentant véritablement les peuples ouest-africains », a conclu M. Ouédraogo.

Le président du Parlement de la CEDEAO, le sénateur Ike Ekweremadu, et ses collègues ont félicité M. Kadré Désiré Ouédraogo pour sa nomination à la tête de la Commission de la CEDEAO et l’ont remercié pour ses efforts en vue de la réalisation des idéaux de l’intégration régionale.

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