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Gouvernance et développement en Afrique de l’Ouest : L’Institut Garango ouvre ses portes

Publié le mardi 15 mai 2012 à 01h59min

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En présence du Premier ministre, Beyon Luc Adolphe Tiao, de présidents d’institutions, d’éminentes personnalités de la société civile et politiques ainsi que des forces armées nationales, l’institut général Tiémoko-Marc-Garango pour la gouvernance et le développement (IGD) a officiellement ouvert ses portes hier lundi 14 mai 2012 à Ouaga 2000. Une école à vocation sous-régionale qui ambitionne de former des cadres politiques à l’image de « son père spirituel » dont elle porte le nom.

« Le couteau ne se déclare jamais tranchant ; il laisse le soin à l’utilisateur de constater la finesse de la lame, de l’apprécier et de le proclamer ». Parabole du général Tiémoko Marc Garango. Alors, lui « le couteau », préfère s’en tenir aux témoignages de ses « utilisateurs » qui, à l’occasion, ont rivalisé de superlatifs pour souligner ses qualités exceptionnelles. Florilège d’éloges.

« En portant le nom de cette grande figure de la vie politique burkinabé, l’institut entend honorer le parcours hors du commun du général Tiémoko Marc Garango qui s’est distingué par son intégrité morale, son sens élevé du devoir et sa rigueur dans le travail », a déclamé le président de l’IGD, le professeur Augustin Loada.

A son tour, le secrétaire exécutif de l’école, Abdoulaye Soulama, s’est mis à décliner les grandes étapes de la riche et longue carrière politique et administrative de « l’icône ». A en perdre haleine. Tant l’ancien pensionnaire de l’école préparatoire de Bingerville, plusieurs fois ministre des Finances et ambassadeur, premier médiateur du Faso, et « dont les distinctions honorifiques ne tiennent pas sur une seule tenue », dispose d’un CV himalayen. Sans compter ses « qualités morales exceptionnelles qui font de lui un immortel que nous devons célébrer sans pudeur ni gène », rajoute pour sa part le ministre des Droits humains et de la Promotion civique, Albert Ouédraogo.

Pour le père de la « garangose », appellation de la cure d’austérité qu’il fit administrer aux Voltaïques à l’époque où il détenait les cordons de la bourse nationale, l’association de son nom à l’institut est une initiative pleine de hardiesse et de prémonition : « Prémonitoire car, a-t-il expliqué, jusqu’à présent, le militaire était considéré comme un faiseur de coups d’Etat donc comme un destructeur invétéré de la démocratie. Or,… nous avons assisté à une série de coups d’Etat salvateurs dits « démocratiques » ayant pour but de ressusciter cette démocratie que les hommes politiques n’ont pas été capables de gérer, de promouvoir, de consolider et de pérenniser.

Du coup, le militaire… est devenu un sauveur, un artisan de la restauration de la démocratie véritable ». Puis de conclure : « Il apparaît aujourd’hui normal qu’un militaire de mon rang, de ma formation, de ma culture et de mon parcours professionnel puisse servir d’exemple aux jeunes générations et mériter ainsi un hommage en acceptant de donner son nom à un institut dont la mission principale est de fournir les compétences nécessaires à la promotion de la gouvernance démocratique pour un développement socio-économique harmonieux et durable ».

Fruit de la collaboration entre plusieurs enseignants-chercheurs du Burkina Faso, du Bénin, du Mali et du Niger, l’IGD est spécialisé dans les domaines de la gouvernance, du droit et du développement. Les objectifs poursuivis sont, entre autres, le renforcement des capacités des cadres des partis politiques, la formation des élites sur les questions de gouvernance, et la consolidation du processus démocratique en Afrique de l’Ouest.

Par le choix du général Tiémoko Marc Garango comme personnalité éponyme de l’institut, les promoteurs entendent faire de cette école le vivier d’une élite africaine formée aux valeurs de d’intégrité morale, du don de soi et respect de l’intérêt général. Une ambition en phase avec celle des hautes autorités du pays : « C’est ce qui manque à notre pays. Même les meilleures politiques de développement sont vouées à l’échec si les hommes en charge de leur mise en œuvre n’incarnent pas ces valeurs cardinales », a indiqué le Premier ministre, Beyon Luc Adolphe Tiao, qui a promis d’apporter un soutien à la réalisation des missions de l’IGD.

Alain Saint Robespierre

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 15 mai 2012 à 19:34, par Un indigné En réponse à : Gouvernance et développement en Afrique de l’Ouest : L’Institut Garango ouvre ses portes

    Nous avons un institut pour la gouvernance, j’espère la "bonne" mais malheuresement c’est nous qui n’avons pas la bonne gouvernance. On est dirigé par une génération de rapaces qui pillent tout sur leur passage et laissent la population dans la misère. Félicitations au Prof Loada mais c’est desespérant de voir que tous ses efforts et de bien d’autres démocrates ne portent pas encore les fruits de l’alternance. Quel dommage !!!!

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