L’idéal aurait été que l’on n’en arrive pas là. Mais que pouvait-on face à un Joseph Kony qui, se prenant pour un messie, avait montré toute sa mauvaise foi ? On sait que des pourparlers, dont ceux de Bigombe en 1994, avaient été entamés pour que lui et ses hommes, aujourd’hui en cavale, enterrent la hache de guerre. Hélas, les fondamentalistes ont ceci de commun qu’ils font difficilement amende honorable. Bref, l’irréparable est commis. L’important est d’en finir complètement avec cette rébellion qui, à elle seule, a contribué à offrir au reste du monde l’image d’une Afrique suffisamment sombre et sans perspective parce que déchirée par des guerres tribales, religieuses et que sait-on encore ?

Ce faisant, les hommes de ce tristement célèbre mouvement rebelle sont à l’image de cet animal qui a la malchance d’être traqué dans une forêt clairsemée. Le monde étant devenu un village planétaire, il est difficile pour Kony et sa camorra de continuer de narguer la communauté internationale en apparaissant et en disparaissant comme des fantômes. Tout compte fait, ils sont présentement entre deux feux dont ils ne peuvent s’échapper. D’un côté, les Américains dont la capacité logistique à localiser avec précision un fugitif n’est plus à démontrer, et de l’autre l’Union africaine qui a aussi déployé d’importants moyens dans cette traque. Le numéro un de la LRA dit préférer mourir à la Hitler plutôt que se faire appréhender ; mais n’est-ce pas un cinglant aveu d’impuissance ? Peu importe qu’il soit capturé mort ou vif, l’essentiel étant qu’il soit mis hors d’état de nuire et que justice soit rendue à ses multiples victimes.

Boulkindi COULDIATI

Le Pays