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LEGISLATIVES EN ALGERIE : Les islamistes, grands perdants

Publié le lundi 14 mai 2012 à 01h52min

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L’Algérie vient de faire un pas démocratique de plus à travers l’organisation plus ou moins réussie des élections législatives du 10 mai 2012. Malgré les insuffisances relevées, ces élections constituent, aux yeux de nombreux observateurs, une avancée. Mais les grands perdants de ces élections dont le taux de participation officiel est de 42, 32%, sont, sans conteste, les islamistes. Sur les 462 sièges, ils n’ont obtenu que 66. Et pourtant, nombreux sont ceux qui s’attendaient à un score très honorable de ces derniers. Le printemps arabe qui a permis aux islamistes de Tunisie, d’Egypte et même du Maroc d’opérer une montée en puissance, n’a pas servi de levier aux islamistes d’Algérie. C’est plutôt le parti au pouvoir qui a réalisé un raz-de-marée électoral en obtenant la majorité absolue avec 288 sièges (220 pour le FLN, Front de libération national, et 68 pour le RND, Rassemblement national démocratique, le parti du Premier ministre Ahmed Ouyahia).

Une majorité sans nul doute qui permettra au président Abdelaziz Bouteflika de faire voter les réformes qui lui ouvriront un grand boulevard. Un fait heureux, et non des moindres, est la percée fulgurante des femmes. Elles seront désormais 145 à siéger au sein du nouveau parlement algérien. Dans un pays où les pesanteurs socioculturelles sont encore fortes et où l’autre moitié du ciel ne peut voter dans le même bureau que l’homme, ce taux est un succès démocratique, voire un exploit. Même si la question de la transparence demeure matière à débat, ces législatives auront permis une ouverture démocratique. Le fait que le Front des forces socialistes (FFS), le plus vieux parti d’opposition, signe son retour après 15 ans de boycott des scrutins à l’hémicycle avec 20 sièges à son compte, est, en soi, un plus dans l’enracinement de la démocratie. Sans verser dans un optimisme béat, l’on peut dire que le vieux président qui, jusque- là, a dirigé son pays d’une main de fer dans un gant de velours, est en passe de réussir là où certains ont échoué à l’image du Libyen Kadhafi, du Tunisien Ben Ali et de l’Egyptien Moubarak.

Toutefois, Abdelaziz Bouteflika devrait poursuivre dans cet élan, afin d’aboutir à un jeu démocratique plus ouvert. Et pour cela, les différentes sensibilités doivent davantage s’exprimer librement et les citoyens choisir en toute conscience les hommes et femmes auxquels ils souhaitent confier leurs destinées. En tout cas, seul l’avènement d’un Etat de droit permettra de mettre fin à la poussée des violences. Mais en la matière, les citoyens des Etats maghrébins ont du mal à s’accorder sur la forme de l’Etat à mettre en place. Certains, notamment les islamistes, veulent un mode de gouvernance basé sur la charia, d’autres, un Etat républicain. La question-clé est donc de savoir comment asseoir un Etat de droit qui respecte les valeurs culturelles. Et tant que cette épineuse question ne sera pas tranchée, il sera difficile pour ces Etats maghrébins de se frayer une voie harmonieuse vers la démocratie.

Dabadi ZOUMBARA ZOUMBARA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 14 mai 2012 à 12:20, par KABYLE DZ En réponse à : LEGISLATIVES EN ALGERIE : Les islamistes, grands perdants

    M. ZOUMBARA vous écrivez " et où l’autre moitié du ciel ne peut voter dans le même bureau que l’homme". Sachez que ce n’est pas vrai et que de nombreux bureaux de vote sont présidés et tenus par des femmes. En Algerie et dans l’assemblée, les femmes votent avec les hommes et s’assoient ensemble.
    Salutations Algériennes et fraternelles.

  • Le 14 mai 2012 à 13:59, par Démon-cratie En réponse à : LEGISLATIVES EN ALGERIE : Les islamistes, grands perdants

    Cher journaliste il me semble que votre article se veut vraiment démocratique puis que vous êtes à l’aise en employant les termes majorité, harmonie etc. Le mot démocratie revient incessamment près de sept fois dans ce petit article de trois paragraphes. Vous parlez de l’Algérie et vous dites que les perdants ce sont les islamistes.

    Où était la démocratie en 1990 lorsque les islamistes avaient gagné la majorité des municipalités ? Et quand ils ont remporté le 1E tour des élections législatives en faisant la mise avec 2/3 des élus au Parlement, ce n’était pas la démocratie ? C’est le même peuple algérien dont il s’agit qui avait choisi les islamistes.

    Moi je ne comprends pas ce qu’est la démocratie Monsieur le journaliste

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