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CITES UNIVERSITAIRES DU BURKINA : Le calvaire des étudiants

Publié le vendredi 11 mai 2012 à 01h20min

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Certaines cités universitaires de Ouagadougou sont vétustes du point de vue infrastructures d’accueil : Problèmes d’étanchéité d’assainissement, d’équipement etc. C’est le cas de la cité universitaire de Kossodo (Ouagadougou) qui, à peine avoir été réceptionnée, présente déjà des imperfections. Si ce n’est pas la toiture qui cède à l’eau pendant la saison pluvieuse, ce sont les fenêtres dont l’orientation donne vers l’Est qui laissent passer l’eau. L’eau monte rarement au deuxième niveau des deux pavillons ( A et B ) et les chasses d’eau des toilettes fonctionnent mal ou même pas. Soumis aux responsables du Centre national des œuvres universitaires (CENOU), le problème reste sans solution, selon les pensionnaires de la cité de Kossodo.

Ces derniers se demandent à quelle sauce ils seront mangés en cette saison pluvieuse qui s’installe. Pourquoi héberger des étudiants dans des maisons qui ont l’air inachevées ou vétustes ? Y a-t-il des mesures concrètes envisagées dans l’amélioration du cadre de vie et de travail des étudiants, particulièrement ceux qui sont en résidence dans les cités universitaires ? Pour répondre à ces questions, nous nous sommes déportés dans certaines cités universitaires dont celle de Kossodo et à la Direction générale du CENOU sise à Kossodo.

Le Centre national des œuvres universitaires (CENOU) se veut une structure de gestion et de planification de la vie estudiantine. D’aucuns diront tout simplement que c’est un instrument mis à la disposition des étudiants par les autorités politiques du Burkina pour le bien-être de ceux-ci. C’est ainsi que ce service s’occupe, entre autres, de l’hébergement, de la restauration, de loisirs, en un mot, de tout ce qui n’est pas académique mais qui concerne la vie de l’étudiant. Le rôle du CENOU dans cette logique en faveur des étudiants en résidence dans les cités universitaires est de leur assurer un cadre de vie et d’études approprié. Mais cela reste plutôt un idéal car les étudiants ne cessent de réclamer de meilleures conditions de vie et d’études. Prenant l’exemple sur certaines cités universitaires de Ouagadougou et celle de Koudougou que nous avons eu à visiter, il convient de déplorer la vétusté ou le manque d’infrastructures adéquates en ces lieux. Ce ne sont pas les étudiants des cités universitaires de la Patte d’Oie, de Koudougou et de Kossodo qui diront le contraire.

A Kossodo, la cité universitaire dont l’ouverture date seulement de quatre ans, présente un état vieillot. Cette cité de fortune dont les occupants décrient leurs conditions d’hébergement est à restaurer. Nous avons rendu visite, dans la matinée du 27 avril dernier, aux locataires de cette cité de Kossodo. Là-bas, près de mille cinq cents pensionnaires sur trois mille environ en résidence en cité universitaire de Ouagadougou partagent en moyenne à quatre une chambre. A notre arrivée dans les couloirs du pavillon A, nous avons été envahis par des odeurs nauséabondes. C’est le même constat à la cité universitaire de la Patte d’Oie. Un tour dans les appartements des étudiants nous a permis de constater que dans bon nombre de chambres du pavillon A, les lits et les matelas qui s’y trouvent sont carrément amortis et il y en a qui disent dormir sur des nattes à même le sol. La toiture de certaines chambres suinte et le plafond carrément défait sous l’action de l’eau pendant l’hivernage.

C’est l’exemple de la chambre 204 et 112 du bâtiment A : « Quand il pleut, notre chambre est inondée et nous sommes de fois obligés de recueillir l’eau qui suinte avec des seaux », témoignent les occupants de la chambre 204. Dans ce compartiment comme dans d’autres, le problème de lits se pose. Si ces lits ne sont pas étroits, ils ne sont pas du tout solides. C’est alors que de part et d’autre des dortoirs, on voit des lits effondrés ou sur des briques. Des chasses d’eau dans les latrines ne fonctionnent plus et l’eau ne monte presque pas à certains endroits faute de pression. Les responsables du CENOU sont-ils conscients de cette situation ? « Nous avons conscience qu’il y a des imperfections concernant l’état de certaines cités universitaires, notamment celle de Kossodo et nous travaillons à y remédier », reconnaît André Batiana, le Directeur général du CENOU.

Porté à la tête de cette structure le 26 septembre 2011, André Batiana a du pain sur la planche quant à l’amélioration des conditions de vie des étudiants. La cité universitaire de Kossodo présente un état peu commode, voire délabré. Parce qu’il y va de la sécurité des occupants de cette bâtisse, le minimum de précautions nécessaires d’usage devrait être pris avant d’y loger des étudiants qui ne demandent que ce minimum. Il s’agissait surtout pour les responsables du CENOU de s’assurer que tout est fin prêt avant d’y loger des gens, que l’état des bâtiments ne présente nullement de risque en termes de sécurité pour leurs occupants.

En sus, une question taraude l’esprit de plus d’un : pourquoi avoir logé des étudiants dans un bâtiment qui a l’air inachevé ? « Devant l’urgence, les responsables du CENOU n’avaient pas le choix que de loger des étudiants dans une cité qui était approximativement finie », explique le nouveau DG du CENOU. André Batiana fait allusion à la décision de sa hiérarchie suite à la crise qu’a connue le pays, avec la fermeture de la cité sur le campus universitaire de Ouagadougou. Il urgeait donc à l’époque de déloger les étudiants pour les caser dans d’autres sites à en croire le premier responsable du CENOU. Nous sommes encore à un pas de l’hivernage et les étudiants de cette cité sont dans l’angoisse et ont le regard tourné vers l’administration des cités. Il va falloir parer au plus urgent, en repensant un système qui permettra d’avoir des ouvertures à même d’empêcher l’eau de descendre dans les chambres des étudiants. « Nous avons interpellé l’entrepreneur en lui disant de revenir voir son travail », indique le CENOU qui dit avoir pris contact avec le chef de projet.

Celui-ci aurait laissé entendre à son tour qu’il a pris langue avec le cabinet d’architecture qui a fait le plan de cette cité. Doit-on négocier avec la qualité d’un ouvrage qui se révèle déficient ? Visiblement remonté par cette démarche protocolaire, le DG du CENOU reste ferme : « Nous n’allons certes pas négocier avec la qualité de l’hébergement des étudiants mais je suis venu trouver cette situation que nous déplorons .Voulez-vous que j’aille demander à qui de faire quoi ? », fustige André Batiana.

Le cas de la cité universitaire de Kossodo n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, s’agissant de l’état de certains travaux de construction relevant des structures publiques. Tout laisse croire qu’il y a un laisser-aller, à telle enseigne que des entrepreneurs à qui on confie le travail le bâclent souvent sans être inquiétés. Autres préoccupations, c’est la qualité des repas servis aux étudiants dans les restaurants universitaires (RU) qui, à entendre les étudiants, demande à être revue. Y a-t-il des difficultés à augmenter la quantité et la qualité du plat de l’étudiant au RU ? « Là-dessus, je ne suis pas bien placé pour en parler mais je peux vous rassurer que nous avons pris comme mesure, de demander au laboratoire national de faire des prélèvements inopinés dans les différents restaurants et d’en faire une analyse à la fois chimique et nutritionnelle. C’est dans le but de nous rassurer que ce que nos étudiants mangent dans leurs restaurants ne présente aucun danger pour leur santé », a dit M. Batiana.

Et de poursuivre, « autrement dit le nombre croissant des étudiants entraîne l’augmentation de la quantité dans les marmites donc la diminution de la qualité et la quantité dans les plats, mais nous nous attelons à résoudre ce problème ». Le réseau internet est quasi absent dans cette cité résidentielle malgré l’importance de cet outil technologique du XXIe siècle dans ce milieu. Le CENOU qui dit faire des préoccupations de ces pensionnaires les siennes, nourrit d’énormes ambitions pour faire de cette structure, un instrument au service des étudiants. C’est ainsi que André Batiana et son équipe disent travailler d’arrache-pied pour multiplier les résidences universitaires aux fins de satisfaire au mieux la demande croissante. De nos jours, seulement 29% des étudiants sont logés par le CENOU et les questions de sécurité, de restauration, de la pratique du sport, de l’hygiène et de l’accès aux TIC demeurent, selon ce service, une préoccupation qui n’est pas des moindres.

Armel ILBOUDO

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 11 mai 2012 à 13:35, par manille En réponse à : CITES UNIVERSITAIRES DU BURKINA : Le calvaire des étudiants

    bonjour. Merci pour cet article qui relate des faits. Seulement si on prend le cas de la cité kossodo et de sa construction il est bon de savoir que le CENOU n’a rien a voir depuis sa conception a sa réalisation. Les constructions des citées universitaires relèvent du projet cité universitaires logé au ministere des enseignements sécondiares le CENOU n’est que bénéficiaire a la fin des travaux. Le DG assiste impuissant a la réalisation des travaux dont les décisions sont prises au ministère par le directeur du projet cité. c’est après coup que le CENOU est mis sur les faits accomplis et doit faire face aux difficultés dont l’article fait cas. MERCI

    • Le 11 mai 2012 à 14:58 En réponse à : CITES UNIVERSITAIRES DU BURKINA : Le calvaire des étudiants

      tu as raison mais personne n’incrimine le cenou car nous sommes tous où se trouvent les dealers et c’est toujours la meme chose avec les édifices publics,on donne le marché à sa belle mère ou je ne sais qui et à l’arrivée,c’est de la merde qui est livrée. dommage

  • Le 11 mai 2012 à 14:33, par La verité En réponse à : CITES UNIVERSITAIRES DU BURKINA : Le calvaire des étudiants

    J’ai bcp de respect pour le quotidien Le Pays mais aujourd’hui l’auteur de cet article est un pyroman.Pourquoi le journal laisse en pleins jeux universitaires pour balancer un tel article. Ces jeux visent à apaiser le campus et ce article vise à détruire la paix et le CENOU. C’est vrai qu’il y a des problèmes de logement mais quand même pour la restauration d’énormes efforts qui sont faits.Cet article peut permettre de mobiliser davantage de ressources pour les étudiants mais n’oublions pas tout est prioritaire dans ce pays. Cela m’amène à me poser la question de la responsabilité sociale du journaliste et du média. C’est votre droit d’informer mais également votre devoir de contribuer à l’apaisement.

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