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Ouaga : Ces dépotoirs sources de multiples nuisances

Publié le vendredi 11 mai 2012 à 01h24min

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Dans de nombreux quartiers de la capitale Burkinabè se posent encore avec acuité les problèmes d’assainissement, notamment la gestion des déchets solides. Ainsi, il n’est pas rare de voir dans de zones d’habitation des décharges publiques mal entretenues voire délaissées et qui empoisonnent quotidiennement la vie des populations riveraines. La décharge publique de Nonsin, au secteur 19 de Ouagadougou, où nous avons fait un tour ce jeudi, en est une parfaite illustration.
En effet, ce dépotoir à ciel ouvert, situé à proximités des maisons des quartiers Nonsin et Rimkièta ne laisse, à en croire nos interlocuteurs, aucun répit aux habitants.

« Au moindre vent, les sachets noirs et autres éléments volants envahissent nos cours. Et quand certains décident de brûler ces matières, l’air dévient irrespirable. Il y a aussi de ces odeurs nauséabondes qui vous coupent tout appétit. Et cela est souvent source de maladies pour les enfants de bas âge. Vraiment, nous ne savons plus à quel saint nous vouer tant la situation perdure », nous explique, désemparée, une riveraine des lieux. ‘’Nous avons de sérieuses difficultés avec ces ordures. Généralement, c’est la nuit que les gens viennent les déverser et ça nous pollue la vie.

Il y a quelques jours de cela, les gens de la mairie, suite à nos interpellations, sont venus arranger un peu le coin mais le problème demeure. Regardez vous-même’’, a renchéri Mathias Kinda. Sur ce site tant décrié, l’on trouve toutes sortes d’immondices : sachets noirs, bouteilles de cannettes, capsules, ferraille, morceaux de tissus, débris de divers objets. Malgré les risques évidents, notamment sanitaire que représente un tel endroit, certains en ont fait un centre d’affaires. C’est par exemple le cas de cette dame, la cinquantaine passée, qui vient souvent y passer le plus clair de son temps à la recherche de ferraille, histoire de s’occuper utilement. « Je ne fais pas ce travail pour nourrir mes enfants. Ils sont déjà grands et n’ont plus besoin de moi. Mais, je ne suis pas du genre à rester à la maison à ne rien faire.

Alors, c’est pourquoi, je viens ici quand j’ai le temps », se justifie t-elle. A quelques mètres de la dame, un élève de CE2 et deux fillettes non scolarisées s’activent aussi pour les mêmes objets qu’ils vont revendre juste à côté. Là c’est Monsieur Moumouni Kaboré qui officie. Installé depuis deux ans aux abords de la décharge, c’est lui qui achète la ferraille trouvée sur le site. Il achète le kilogramme à cent francs et le revend à cent vingt cinq francs. Chez lui, les affaires vont plus ou moins bien et il ne se plaint pas. En revanche, c’est loin d’être le cas de sa voisine qui tient un cabaret. Ses clients et elle sont soumis au même régime que les riverains : invasion intempestive de sachets noirs, air irrespirable, risques de maladies. Face à la situation, Ousmane Mahamane, un Nigérien vivant au Burkina Faso depuis 1969 semble se résigner : « Même en plein midi des gens viennent déverser leurs vidanges dans le dépotoir. Ca ne nous plaît pas, mais qu’est-ce qu’on peut faire à ces gens. L’endroit ne nous appartient pas. Peut-être eux aussi ils se cherchent comme nous ».

Qu’à cela ne tienne, il est temps que tous les acteurs, à commencer par les autorités municipales se mobilisent pour assurer une meilleure gestion des déchets dans la ville, notamment dans les quartiers périphériques. Nonsin n’est qu’un exemple, certainement que d’autres zones de la capitale rencontrent le même problème d’assainissement du cadre de vie. Et si rien ne fait pour améliorer la situation avant l’installation des pluies, les conséquences sanitaires risquent d’être désastreuses dans quelques mois avec des centres de santé bondés de malades du paludisme. Mieux vaut prévenir que guérir.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 11 mai 2012 à 09:23, par Hum ! En réponse à : Ouaga : Ces dépotoirs sources de multiples nuisances

    J’aimerais bien entendre tous ceux qui soutiennent à longueur de journée qu’un certain Simon travaille.
    On ballait les rues centrales tandis que les six mètres sont un dépotoir de la pire des immondices.
    Vous me direz que la mairie ne peut pas tout faire, alors qu’elle assermente des agents qui vont veiller à ce que les populations ne répandent pas tant de saletés autour des maisons d’habitation.
    Il y a un tel laisser aller qu’on se demande souvent si une autorité préside à la destinée de cette ville.
    Quand nous étions tout petit, on voyait passer régulièrement dans les cours et concessions des agents communaux qui dressaient PV lorsqu’il est constaté des flaques d’eau ou des immondices susceptibles de nuire à la santé publique.
    Alors, pourquoi ne pas embaucher, former des agents qui vont veiller à l’application des consignes de salubrité publique ?
    Ce manque d’initiative va détruire pour longtemps le peu d’espoir qu’on avait de voir s’installer un peu plus de civisme au sein de ce pays.

  • Le 11 mai 2012 à 14:21 En réponse à : Ouaga : Ces dépotoirs sources de multiples nuisances

    Bonjour
    Merci beaucoup dabi
    Il faudra que les autorité fasse quelque chose. Je suis habitante du secteur 30. Nous avons aussi un dépotoir derrière notre concession mais je vous avoue que ce n’est pas du tout agréable quelque soit la saison. Le matin mes enfants balayent la devanture de la cour mais quand tu arrives à midi on dirait que quelqu’un est allé ramasser les ordure pour les mettre devant la porte. A notre niveau c’est très simple. il suffit de faire venir un caterpillard qui va pousser les ordures et les mettre dans le trou et le tour est jouer. Figurer vous qu’un des riverain à payer les service d’un caterpillard qui a nettoyé de cher lui jusuq’au trou. Des gens immoraux jettent les ordures la nuit au même lieu. Donc cette famille a fait un travail inutile. Et aussi c’est un lieu très dangereux

    • Le 11 mai 2012 à 18:46 En réponse à : Ouaga : Ces dépotoirs sources de multiples nuisances

      Le service d’hygiène de la mairie avec les policiers devraient faire des sorties nocturnes auprès de ces dépotoirs pour amender les gens qui déversent leurs ordures.
      Il faut sensibiliser c’est vrai, mais, comme le citoyen burkinabè est devenu indiscipliné, il faut le toucher là où cela fait mal : le portefeuille.

  • Le 11 mai 2012 à 16:49 En réponse à : Ouaga : Ces dépotoirs sources de multiples nuisances

    Ah ! Quel soulagement ! Je le serais d’avantage quand la mairie et Sitarail vont viabiliser cette zone qui est source de beaucoup de problèmes pour les riverains. Merci Grégoire pour cet article.
    En effet ça n’a que trop duré. Nous invitons les autorités municipales et le gouvernement à statuer sur le cas de ces dépotoirs sauvages dans la ville.
    Comme l’a si bien mentionné l’auteur de l’article, nous les riverains, nous vivons un calvaire.
    •les mouches foisonnent dans nos maisons longueur de la journée et même la nuit.
    •au moindre petit vent la cour est envahie de sachets,
    •nous avons fréquemment le rhume et autres maladies respiratoires lié aux effets des gaz et autres nuisances que nous vivons à longueur de journée.
    •nous respirons en outre les odeurs des animaux morts qui y sont déposés
    •les déchets des sociétés de nettoyage y sont déversés
    •les pneus usager y sont brulés à longueur de journée
    •c’est également le lieu de vidange de tout type de déchets
    Il aurait fallut que tu passe avant le semblant de nettoyage effectué par la brigade. Ce jour toute la zone était en fumé durant toute la journée car, ils ont brulé les sachets et autres déchets.
    Le nettoyage de la ville ne doit pas se limité au centre ville. Les zones périphériques ont besoin d’un suivi.
    Un autre phénomène : le retrait des sacs
    Je profite signaler un autre phénomène qui se développée ans la zone pour que la police puissent prendre des mesures dans ce sens.
    Deux fois de suite en ce mois de mai particulièrement les femmes sont victime du retrait de leur sac par des briguant à moto.

  • Le 14 mai 2012 à 16:39, par Nandoby En réponse à : Ouaga : Ces dépotoirs sources de multiples nuisances

    moi je suis du quartier Bellevue juste derrière les railles à tanghin làba c’est le maire qui veux nous tuer. il a transformer le centre enfouisseur en un centre incinérateur à ciel ouvert (tous nos enfants toussent et ont des alergies) nous sommes en train de rassembler les preuves pour une action collective devant la justice puisque le diallogue, nos autorités connaissent pas. dites moi comment faire pour vous envoyer des clichez, sur ces clichets vous verrez les femmes en vert en train de bruller les ordures

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