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OTAGES ALGERIENS AU MALI : L’ironie du sort

Publié le jeudi 10 mai 2012 à 01h51min

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Quinze millions d’euros ! C’est le montant de la somme qu’exige le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) pour libérer les sept Algériens enlevés début avril à Toubouctou, cette ville culturelle depuis fort longtemps, devenue subitement un sanctuaire de djihadistes. Un coup de semonce pour ne pas dire une ironie du sort si l’on sait que l’Algérie s’est toujours montrée hostile à tout paiement de rançon pour libérer tout otage. En loup solitaire, puisque puissance régionale, elle n’a jamais non plus blairé une présence militaire étrangère dans la bande sahélo-saharienne où règnent en maîtres incontestés les « fous d’Allah ». Et la voilà aujourd’hui face à un dilemme qui l’oblige d’une manière ou d’une autre à collaborer avec d’autres pays, si tant est qu’elle veuille se dépêtrer de cette situation malaisante.

En tout cas, de deux choses l’une. Soit l’Algérie accepte de payer la rançon imposée par les djihadistes pour libérer les siens ; soit elle se claquemure dans ses principes en refusant de céder à toute forme de pression en privilégiant toujours le dialogue. A cet effet, elle pourra d’ailleurs, si besoin est, recourir aux talents du docteur burkinabè ès médiation, Blaise Compaoré qui, en la matière, s’est taillé une renommée internationale. Toute chose qui pourra inversément permettre la normalisation des relations entre le Burkina et l’Algérie, si l’on sait que depuis l’enclenchement de la crise malienne, le gouvernement algérien n’a jamais vu d’un bon oeil ce que d’aucuns ont appelé « l’intrusion du pays des Hommes intègres ».

On attend de voir. Peut-être, et ce n’est pas absurde de le penser, que l’Algérie bandera les muscles face aux islamistes en leur livrant une guerre sans merci dans les jours à venir surtout qu’en sus de la rançon, le MUJAO exige la libération de tous les islamistes détenus sur le sol algérien. Et pareille bataille, si elle devrait avoir lieu, requierrait nécessairement une synergie d’actions entre les différents pays de la bande sahélo-saharienne d’autant que, à ce qu’on dit, des djihadistes venus de toutes parts, voire de l’Afghanistan, y ont étalé leurs tentacules. Toute aventure solitaire risque être vouée à l’échec puisqu’en posant de telles revendications, le MUJAO a sans doute pris le temps de se préparer, convaincu qu’il est en train de provoquer un lion qui dort. Mais quoi qu’il en soit, les sept pauvres otages dont la vie est menacée, ne demandent qu’à être libérés, eux qui sont devenus des objets de marchandage.

Il faut donc agir pour ne pas donner l’impression à tous les déflatés du monde entier que le seul commerce du temps qui prospère et qui ne connaît pas de faillite est l’enlèvement et la vente d’otages. Car ce serait dommage pour toute l’humanité puisqu’ils risquent de se faire tous enrôler.

Boundi OUOBA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 10 mai 2012 à 13:59 En réponse à : OTAGES ALGERIENS AU MALI : L’ironie du sort

    Ce n.est pas un probleme ! Faites appel a notre Compaore National, et il vous liberera sur le tarmac de la base aerienne 511 (comme d.habitude...) moyennant sa commission politique qu.est la revision de l.article 37 !

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