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COMMUNE DE PILIMPIKOU : Des querelles autour d’une adduction d’eau

Publié le mardi 8 mai 2012 à 01h26min

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L’adduction d’eau potable simplifiée (AEPS) demeure un mirage à Pilimpikou. Pourtant, les populations de cette commune rurale de la province du Passoré ont fait le constat de l’achèvement des travaux du système de desserte depuis fin 2009. Une banale querelle d’implantation bloque le jet d’eau salvateur.

Tout est parti, de la non implantation de bornes- fontaines à Kitoogo, ce quartier de Pilimpikou qui abrite la source principale d’eau. Entre intransigeances et recherche de solutions de sortie de crise, c’est un ouvrage précieux hydraulique qui tarde à être opérationnel.
Pilimpikou se situe à quelques encablures de Nanoro à une centaine de kilomètres de Ouagadougou. Une distance parcourue en deux heures et demie à moto. Notre premier interlocuteur, Tandaogo Séogo, maire adjoint de cette circonscription territoriale.

Habitant au milieu de plusieurs collines, le maître des lieux est en train de glaner de minces tiges de mil sèches qu’il entasse sur un hangar. Une occupation qui préoccupe bien moins cet élu local que la situation conflictuelle engendrée par le projet d’installation de bornes-fontaines au quartier Kitoogo, rattaché à Pilimpikou à la faveur de la communalisation intégrale. La population de cette commune rurale éprouve d’énormes difficultés pour se ravitailler en eau.

Naturellement, à notre arrivée, une horde de gamins aux côtés de leurs mamans se bousculent autour d’un puits pour obtenir l’eau, l’unique pompe de la localité étant, elle aussi, débordée de monde. Kitoogo, l’un des vingt quartiers de Pilimpikou, est à cinq kilomètres environ du chef-lieu de la commune. En cette matinée du lundi 13 février 2012, hormis quelques bambins qui s’amusent tranquillement à la pompe, aucun adulte n’est visible dans les ruelles du village. Préoccupés par les funérailles d’un des leurs ayant rendu l’âme la veille, les habitants de ce quartier se recueillaient au domicile du défunt. Malgré cette affliction apparente, les causeries de routine vont bon train autour d’un canari de dolo.

Après les salutations d’usage, Boukary Séogo, habitant du village, accepte de parler, après moult tergiversations, des problèmes de l’Adduction d’eau potable simplifiée (AEPS) de Pilimpikou. Pour lui et les autres, Kitoogo serait maudit par les « dieux des eaux ». Toute la population s’accorde à dire que c’est grâce aux fétiches que le quartier a eu de l’eau. Les habitants de Kitoogo avancent même que deux notables se sont sacrifiés pour la circonstance.

L’un d’eux, un centenaire, aux dires de Boukary Séogo, aurait découvert que les nappes souterraines de Kitoogo n’ont jamais regorgé d’eau, et il a fallu implorer les ancêtres pour avoir le précieux liquide. Une version largement partagée par l’ensemble de la population qui loue le succès des sacrifices réalisés. « Nous avons immolé des bœufs, des poulets et des moutons pour nos ancêtres pour que l’eau vienne dans le village », se félicite Boukary Séogo. Au moment des sacrifices, ajoute-t-il, les deux vieux ont communiqué avec les ancêtres en leur disant qu’ils acceptaient mourir si un jour on parvenait à disposer de l’eau dans leur quartier. « Effectivement, ils sont tous morts quand l’eau a jailli dans le village », rassure-t-il.

Décriant la politique de répartition des bornes-fontaines dans la commune de Pilimpikou, la population de Kitoogo s’oppose vigoureusement à l’exploitation de l’AEPS dans les conditions actuelles. Boukary Séogo, tout dépité, se rappelle encore la misère vécue par les habitants de son quartier avant l’implantation de l’ouvrage : « Depuis longtemps, on dit qu’il n’y a pas d’eau dans notre village. Chaque fois, l’exploration se fait à Pilimpikou. Lorsqu’on creusait sans succès, les responsables du projet repartaient avec leurs machines, abandonnant notre village. Nos supplications restaient vaines. Nous avons bu l’eau du barrage de Nanoro, jusqu’à ce qu’un instituteur nous aide à avoir un forage ».

La paternité du forage âprement disputée

Poursuivant la genèse du projet, Boukari Séogo se rappelle la mobilisation de la population pour apporter sa contribution financière à la concrétisation de l’initiative de l’instituteur. « Les uns et les autres se sont cotisés à hauteur de 150 000 francs CFA, pour appuyer la demande d’implantation du forage. Cinq années plus tard, le forage est arrivé… ». Preuves à l’appui, le directeur provincial de l’Agriculture et de l’Hydraulique du Passoré, Alamissi Sawadogo, exhibe des copies de reçus de versement, confirmant ainsi que la somme collectée a été effectivement déposée, avec la demande à Ouahigouya.
Difficile pour lui de comprendre qu’à ce jour, la paternité du forage de Kitoogo soit âprement disputée entre les habitants et les responsables du projet. « La question est de savoir si le forage est celui réalisé sur l’initiative de la population ou celui prévu dans le cadre de l’AEPS ? », s’interroge-t-il. M. Sawadogo affirme par la suite que la population aurait usurpé le forage de l’AEPS pour installer sa pompe, avec la complicité des techniciens formés par le ministère de l’Agriculture.
L’autre son de cloche vient toujours du directeur provincial de l’Agriculture du Passoré, installé dans ses fonctions en 2010. Selon sa version, c’est le 23 février 2010 qu’il a eu connaissance du dossier, suite à la visite d’une délégation des habitants de Kitoogo à son bureau.

« Nous nous sommes rendus sur le terrain pour faire l’état des lieux. Evidemment, nous avons constaté que les canalisations ont été faites depuis la source de Kitoogo jusqu’à Pilimpikou, mais il n’y avait aucune borne-fontaine dans ce quartier », indique-t-il. « En tout cas, une borne-fontaine était capitale. Si on tire de l’eau dans votre village pour l’amener à 5 km, vous vous attendiez au moins à une borne-fontaine », argumente-t-il.

De son côté, le maire adjoint de Pilimpikou, Tandaogo Séogo, soutient que les 20 quartiers de la commune, y compris Kitoogo, ont contribué chacun avec un montant de 20.000 FCFA pour la demande adressée à l’AEPS. Chose que la population de Kitoogo dément catégoriquement. « Au moment où on parlait de ces contributions, notre forage était déjà fonctionnel. Nous nous sommes abstenus de ces cotisations », protestent certains habitants. Et Boukary Séogo d’avancer que c’est parce que la source d’eau a un grand débit que les responsables du projet ont tenu à installer les équipements de l’AEPS.

Pour lui, les notables avaient marqué leur accord pour partager l’eau du forage avec les habitants des autres quartiers de Pilimpikou, mais leurs réticences viendront du fait qu’au fil du temps, ils se sont rendus compte du supposé « stratagème » de l’administration pour « confisquer » leur forage. D’où leur refus. « Les notables ont dit aux autorités d’arrêter leur projet car ils connaissent les difficultés liées à la gestion d’un château d’eau, et celles-ci ont préféré poursuivre les travaux », raconte Boukary Séogo. Cependant, martèle-t-il, comme les autorités insistaient, les vieux ont donné un avis favorable, revendiquant au minimum deux bornes-fontaines, dont l’une réservée à l’abreuvage des animaux et l’autre pour la consommation des hommes.
Boukary Séogo se rappelle en outre qu’il avait été convenu au départ que la population ne paierait pas l’eau comme en ville parce qu’étant démunie. « Les autorités nous ont fait savoir qu’il n’y aura plus de bornes-fontaines à Kitoogo car elles ont été entièrement implantées à Pilimpikou. C’est en ce moment que certains habitants ont juré de ne plus accepter l’installation du matériel de l’AEPS sur le forage du village », souligne-t-il avec amertume : « Les autorités nous ont flattés, sinon les vieux étaient d’accord au début ».

Ce projet dont le coût s’élève à environ 75 millions FCFA a été financé par la Banque mondiale. Au regard de la complexité du système de desserte, il n’était pas prévu de branchements dans ce quartier. Si bien qu’à la fin des travaux en 2009, témoignent certains habitants, aucune borne-fontaine n’a été installée dans leur quartier. Du coup, les tensions exacerbent entre eux et les responsables du projet. Ruminant leur colère, ils réclament aujourd’hui deux bornes-fontaines et un forage, sans quoi, l’eau salvateur ne jaillira pas dans la commune de Pilimpikou. Toutefois, les responsables du projet multiplient les ronds de jambes auprès de la population en vue de rendre l’ouvrage fonctionnel. Le maire adjoint de Pilimpikou, Tandaogo Séogo, dit comprendre la rage des habitants de Kitoogo. Déplorant néanmoins leur comportement, il affirme que c’est parce qu’ils ont adressé une demande à la direction régionale de l’Agriculture qu’ils désirent s’accaparer le forage. Abondant dans le même sens que le maire adjoint, la responsable du projet, Zourata Koala/Kaboré, estime que la contribution financière des bénéficiaires ne doit pas être un alibi pour eux de prendre en otage des infrastructures d’un projet.

L’impossible devient possible

Techniquement, il avait été démontré que Kitoogo ne pouvait pas bénéficier de bornes-fontaines. De la source principale au château d’eau installé à 5 km de là, pour revenir encore à la source, les techniciens avaient déduit qu’il était impossible d’effectuer des branchements dans ce quartier. Mais au regard de l’intransigeance des habitants, cette considération a été battue en brèche. Nonobstant ces divergences, des équipes de la direction régionale de l’Agriculture et de l’Hydraulique se rendent régulièrement sur le terrain. Leur mission, chercher des moyens pour offrir l’eau aux habitants de Kitoogo. A ce niveau, avec l’accord de la population, un nouveau forage a été réalisé à proximité de l’ancien ouvrage. Malheureusement, son débit étant faible, il est aussitôt boudé par les bénéficiaires qui préfèrent conserver le leur. Le hic, ils vont même jusqu’à proposer aux autorités d’effectuer leurs installations sur ce nouveau puits. Le directeur régional de l’Agriculture et de l’Hydraulique du Nord, Auguste Tapsoba, se défend d’avoir outrepassé les textes en vigueur pour réaliser ce nouveau forage. « Ils ne valent même pas cent personnes et ils réclament un forage. Dans les normes, il faut au minimum trois cents âmes dans un village pour réaliser un forage », lâche-t-il.

Le haut-commissaire de la province du Passoré, Sans Ablassé Soré, contacté, entame les discussions avec eux. A l’avant-dernière mission, les habitants conviennent avec lui, de céder leur forage contre une borne-fontaine. Le 25 janvier 2012, date de la dernière mission, les responsables du projet se rendent une fois de plus à Kitoogo avec la certitude de mettre fin à la discorde. Peine perdue. La directrice des Ressources en eau chargée de piloter le projet, Mme Zourata Koala/ Kaboré, explique : « Nous sommes partis avec les autorités provinciales du Passoré pour remercier les habitants de Kitoogo, et avoir leur confirmation afin d’engager immédiatement une étude de faisabilité en vue de leur donner la borne-fontaine. Au plan technique, c’était pour voir comment amener la borne-fontaine, chercher son emplacement, évaluer les distances et le type de branchement à réaliser. A notre grande surprise, ils réclament au moins 2 bornes-fontaines, exigeant d’abord la construction d’un nouveau forage, alors que celui que nous avons réalisé pour eux a été boudé ». Et de poursuivre : « Nous avons utilisé toutes les voies possibles sans parvenir à les convaincre ».
Après quatre sorties infructueuses, le haut-commissaire du Passoré décide de ralentir le pas, en attendant un éventuel fléchissement des habitants de Kitoogo pour reprendre les négociations. « En tous les cas, les portes de nos services restent grandement ouvertes », relève-t-il désespéré.

En dépit de cette bonne volonté des responsables du projet pour dénouer le litige, un climat de méfiance demeurait. Evidemment, les autorités confessent avoir quitté les lieux sur la pointe des pieds, le climat étant devenu délétère au moment des discussions.
« Ce jour-là, ils nous ont menacés. Néanmoins, je leur ai dit la vérité. L’administration ne pourra pas leur attribuer deux à trois bornes-fontaines », martèle Mme Koala. A l’image des autorités, le maire adjoint de Pilimpikou est aussi attaqué par les habitants de Kitoogo. Selon lui, une première visite inopinée de 18 personnes, suivie quelques jours plus tard du passage d’un groupe de 38 personnes en provenance de ce quartier commencent à l’angoisser, quand bien même il s’efforce de garder son calme. « Ils ont dit qu’ils vont enlever mes yeux. Pourtant, nous sommes tous de la même famille. Je leur ai fait savoir que j’ai été plusieurs fois à Ouahigouya dans l’intention de régler le conflit », déplore-t-il.

Au-delà de ces bisbilles entre autochtones et autorités, c’est l’ignorance des habitants de Kitoogo qui est à l’origine de cette situation. En effet, disent les autorités, ils ne savent pas qu’une seule borne-fontaine peut approvisionner tout le quartier avec des robinets dans les ménages. Conspuées à plusieurs reprises au cours des rencontres avec la population de Kitoogo, les autorités disent être déçues du comportement des habitants qui, en dépit du manque d’un minimum de considération à leur égard, remettent perpétuellement leurs décisions en cause.

Le soutien du ministère de tutelle exigé

Conscients que les fonds alloués à ce projet ont été complètement utilisés, les responsables du projet demandent l’aide du ministère en charge de l’Agriculture pour sortir de cette turpitude. Mme Zourata Koala/ Kaboré s’explique : « On avait pris le reliquat de 2011 pour leur réaliser la borne-fontaine. Mais comme ils sont versatiles, cet argent a été déjà investi ailleurs ». Auguste Tapsoba rassure : « Le projet est terminé en 2009. Nous allons demander un délai supplémentaire pour parfaire certaines opérations avant de faire la réception ».
A l’entendre, il a effectué pas moins de 20 sorties sur Pilimpikou sans parvenir à un consensus. « Vraiment, aidez-nous parce que les bailleurs de fonds suivent attentivement leur argent », supplie-t-il. Appelant à la rescousse, il souhaite que les premiers responsables du ministère de l’Agriculture et de l’Hydraulique accordent une faveur à la direction régionale du Nord afin qu’elle fasse des ajustements internes sur les réalisations de 2012 en vue de rendre fonctionnel cet ouvrage. « Là où c’est 20 forages, on peut sacrifier 2 ou 3 pour pouvoir achever cette AEPS de Pilimpikou », suggère-t-il. Visiblement désemparé, Auguste Tapsoba compte s’investir à fond dans la résolution pacifique de cette crise. « Nous voulons que les habitants s’entendent pour donner une position claire sur leurs décisions avant de les rencontrer à nouveau. Sinon, le problème à notre niveau, c’est la remise en cause perpétuelle de leurs décisions », déclare-t-il.

En tous les cas, plusieurs pistes sont explorées actuellement pour mettre fin à la dissension malgré les divergences. « On va chercher un bureau compétent qui fera le diagnostic dans l’optique de trouver une nouvelle source à haut débit, déterrer nos conduites de Kitoogo et les déplacer jusqu’à ladite source pour effectuer les branchements. Nous savons que ce sera coûteux, mais nous n’avons pas le choix. Nous allons laisser la population de Kitoogo avec son forage et sa pompe et alimenter les autres quartiers », propose Mme Zourata Koala/Kaboré. Quant au directeur régional de l’Agriculture et de l’Hydraulique du Nord, Auguste Tapsoba, il opte pour la sensibilisation de la population sur les vertus de ce projet. « Il n’y a pas de temps à perdre. Nous allons poursuivre la sensibilisation de la population pour l’amener à comprendre. Si la situation n’évolue pas positivement, c’est comme si nous avons failli à notre devoir », fait-il remarquer. Et de rassurer : « Nous allons utiliser toutes les voies possibles pour résoudre le problème ». En attendant une solution miracle, ce sont les femmes et les enfants qui en pâtissent fortqement, car, contraints de parcourir toujours de longues distances pour chercher l’eau. Vivement que le projet d’adduction d’eau potable simplifiée de Pilimpikou ne soit pas une chimère pour ses habitants.

Ouamtinga Michel ILBOUDO (Omichel20@gmail.com)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 8 mai 2012 à 10:59, par NOPOKO En réponse à : COMMUNE DE PILIMPIKOU : Des querelles autour d’une adduction d’eau

    Vivement il faut une sensibilisation de la population de Kitoogo. Où sont passés les intellectuels ou lettrés de Kitoogo pour venir en aide à leurs parents qui ignorent l’importance de ce projet ? où bien n’existe-t-il pas un seul cadre issu de ce quartier de Pilimpikou. Cadres de Pilimpikou, faîtes quelque chose pour amener la population de Kitoogo à accepté cette borne afin de sauver les efforts de ce projet. CADRES DE PILIMPIKOU A VOS MARQUES POUR SENSIBILISER VOS FRERES

  • Le 8 mai 2012 à 12:18, par tièkadiyé En réponse à : COMMUNE DE PILIMPIKOU : Des querelles autour d’une adduction d’eau

    Tous des faux-types. Pourquoi vous voulez que les habitants soient corrects ? Vous leur avez plus que fait des foutaises en refusant dans un premier temps de les en attribuer une borne. En son temps c’est sûr qu’ils s’en serait contenté. Mais maintenant que vous les avez trop humiliés comme s’ils n’étaient pas aussi des vôtres, ils ont compris qu’eux aussi ont une force. C’est ça la mauvaise gouvernance. Prendre l’eau chez eux pendant que eux ils vont au barrage de Nonoro ou dans les autres quartiers pour s’approvisionner ? Non, non et non.

    Et puis vous voyez comment les gens raisonnent ? Dire qu’ils ne sont qu’une centaine d’individus c’est rien d’autre que du mépris. C’est clair que ce sont ces genres de langages orduriers et pleins de suffisance qui ont radicalisé les habitants.

  • Le 8 mai 2012 à 12:58, par tièkadiyé En réponse à : COMMUNE DE PILIMPIKOU : Des querelles autour d’une adduction d’eau

    Tous des faux-types. Pourquoi vous voulez que les habitants soient corrects ? Vous leur avez plus que fait des foutaises en refusant dans un premier temps de les en attribuer une borne. En son temps c’est sûr qu’ils s’en serait contenté. Mais maintenant que vous les avez trop humiliés comme s’ils n’étaient pas aussi des vôtres, ils ont compris qu’eux aussi ont une force. C’est ça la mauvaise gouvernance. Prendre l’eau chez eux pendant que eux ils vont au barrage de Nonoro ou dans les autres quartiers pour s’approvisionner ? Non, non et non.

    Et puis vous voyez comment les gens raisonnent ? Dire qu’ils ne sont qu’une centaine d’individus c’est rien d’autre que du mépris. C’est clair que ce sont ces genres de langages orduriers et pleins de suffisance qui ont radicalisé les habitants.

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