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Démocratie burkinabè : Enfin un signe de vie !

Publié le lundi 7 mai 2012 à 01h21min

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Au Burkina Faso, il n’est pas rare d’entendre dire que, la politique, c’est un long fleuve tranquille. Le pouvoir gouverne, et l’opposition essaie de s’opposer. Dans la réalité, l’encéphalogramme politique de notre pays est souvent désespérément plat : exception faite des périodes électorales, rares sont les partis politiques qui ont des activités hors campagne électorales et un siège. Les institutions républicaines fonctionnent aussi, mais sont confinées dans la routine, qui sclérose comme on le sait.

Justement, une des pièces de l’armature républicaine, le Conseil constitutionnel, n’est souvent sous les feux de la rampe que si et seulement s’il y a des élections, ou si elle doit se prononcer sur telle ou telle loi. Sinon, c’est le calme plat. Rarement d’ailleurs elle prend à rebrousse-poil ce que l’Exécutif propose, si fait que les grands juges sont souvent suspectés de ne pas jouir de toute l’impartialité requise en la matière, ou plutôt de ne pas appliquer à leur mandant le devoir d’ingratitude.

Pourtant le 26 avril 2012, les sages de cette grande institution juridique ont pleinement joué leur rôle. Par décision n°2012-008/CC, le Conseil a signifié que la loi n°001-2012/AN du 22 mars 2012, portant modification de l’article 81 de la Constitution, n’était pas conforme à la Constitution.

D’aucuns trouvent cette décision appropriée, estimant que les députés ont mal goupillé le dossier, tandis que d’autres évoquent une "erreur" du Conseil constitutionnel, qui aurait dû préciser que la modification est soumise à la condition de disposer de manière générale et non spécifique.

Sans entrer dans les dédales juridico-casuistiques, on ne peut que se féliciter de ce jeu de rôles des institutions républicaines.

C’est la démocratie qui donne signe de vie, l’Exécutif a agi, le législatif a introduit et le Conseil constitutionnel a tranché.

C’est d’ailleurs dans nos démocraties tropicalisées qu’on s’émeut de si peu, en raison, puisque ce sont des faits rarissimes, sinon par exemple en France, c’est coutumier que le Conseil constitutionnel rejette une loi, qui tient même souvent à cœur au président de la République. On l’a vu récemment avec les lois mémorielles.

Qu’on soit d’accord ou pas avec l’institution que dirige Albert Dé Millogo, on ne peut pas ne pas retenir que, dans le cas d’espèce, chacun des puzzles de la voûte républicaine a joué sa partition. La répartition des pouvoirs ne doit pas être un vain mot. Ce genre de problème est d’ailleurs didactique à plus d’un titre, car il peut servir de jurisprudence sans même porter à conséquence qui plus est, vu que des solutions sont toujours envisageables.

Là où on attend le Conseil constitutionnel, c’est surtout sur des sujets très importants, à propos desquels son silence a souvent intrigué les populations. Mais déjà on est sur une autre histoire.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 7 mai 2012 à 16:55, par damemow@yahoo.fr En réponse à : Démocratie burkinabè : Enfin un signe de vie !

    C’est du théâtre, une mise en scène, c’est pour berner qui ? Nous ne croyons plus à toutes ces institutions.

  • Le 7 mai 2012 à 19:54, par GOIKO Madarne Sidnoma 2 En réponse à : Démocratie burkinabè : Enfin un signe de vie !

    On a l’impression quue ce journaliste n’est pas au burkina ou qu’il essaie de tronquer la réalité. Ce qui s’est passé n’est qu’une farce, la réalité est toute autre. Je demande à Dieudonné Zoungrana de faire une analyse un peu plus philosophique en rapport à son profil car ceci ne convainc pas. Le conseil Constitutionnel avait été saisi par rapport à une décision rendue par le juge Bagoro sur l’irrégularité de la carte d’électeur et que même des émminents juristes avaient reconnu la justesse. Mais contre toute attente, le Cons Const nous a envoyé nous balader en rendant une justice en faveur du Président Blaise. Ce n’est pas une institution sérieuse à mon avis ; elle est pour l’instant aux ordres. Attendoons que des juges comme Bagoro y siègent pour sentir le vraiment changement.Tôt ou tard...

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