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DJIBRILL BASSOLÉ, MINISTRE EN CHARGE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU BURKINA : « La phase opérationnelle du déploiement militaire sera exécutée en liaison avec les autorités maliennes »

Publié le lundi 7 mai 2012 à 01h20min

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Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Yipènè Djibrill Bassolé est l’une des personnalités burkinabè les plus impliquées dans la recherche de solutions dans les crises qui secouent la sous-région, notamment au Mali et en Guinée-Bissau. De retour de Dakar où il a pris part, le jeudi 3 mai 2012 au sommet extraordinaire de la CEDEAO sur la question, le chef de la diplomatie burkinabè se prononce sur le cas du Mali.

Sidwaya (S.) : Comment se déroule le processus de sortie de crise au Mali où vous êtes impliqué en tant que représentant du médiateur de la CEDEAO, le Président du Faso Blaise Compaoré ?

Yipènè Djibrill Bassolé (Y.D.B.) : Le processus de normalisation se déroulait normalement lorsque deux évènements majeurs se sont produits. Le premier concerne une réaction négative, c’est-à-dire, le rejet par la junte militaire de la décision que les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO ont prise à l’occasion de leur sommet du 26 avril 2012 à Abidjan. Le deuxième évènement a été les affrontements militaires entre les composantes des forces armées maliennes.

Naturellement, face à ces deux évènements qui ont porté un coup au processus, les chefs d’Etat ont décidé de se ressaisir à nouveau du dossier. Ils ont réitéré leur confiance dans le processus mené par le médiateur, le président du Faso. Ils lui ont demandé de continuer les consultations nécessaires avec les militaires de la junte de Kati qui sont signataires de l’accord-cadre pour que les décisions prises par les chefs d’Etat puissent être bien comprises, acceptées et mises en œuvre. Ce qui pourrait aider les Maliens à stabiliser d’abord les institutions républicaines de Bamako, puis à gérer efficacement la crise dans la république.

S. : Peut-on penser que le processus va continuer normalement ?

Y.D.B. : C’est le but des efforts que le médiateur déploie. Une délégation de la junte militaire séjourne actuellement à Ouagadougou (Ndlr : la délégation du Comité national de redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat (CNRDRE) a séjourné à Ouagadougou du 2 au 4 mai 2012). Nous avons bon espoir que cette concertation permettra de poser les jalons d’une stabilisation des institutions à Bamako. Il y a toujours des incidents de parcours dans ces genres de processus. Il n’y a jamais de processus définitivement acquis. Pour ce faire, il faut demeurer vigilant et rester en permanence à l’écoute des parties pour toujours les assister et les aider à avancer dans la bonne direction.

S. : Qu’en est-il finalement du déploiement des forces militaires en attente de la CEDEAO ?dans les deux pays, à savoir au Mali et en Guinée-Bissau ?

Y.D.B. : En Guinée-Bissau, l’intervention est immédiate. Notre compatriote, le colonel Barro est le commandant de troupe. Les dispositions sont prises pour qu’immédiatement, en accord avec les autorités guinéennes, le déploiement puisse se faire. Au Mali aussi, le processus de déploiement est en cours. L’on doit savoir que lorsqu’on veut intervenir efficacement dans un pays, surtout quand il s’agit d’intervention militaire, il y a lieu de se préparer au moins sur le plan logistique, longtemps en avance. Cette préparation est en cours, les financements, les contributions, l’acquisition des matériels, les entraînements sont déjà programmés. C’est ce processus que les chefs d’Etat ont validé. Maintenant, la phase opérationnelle du déploiement effectif sur le terrain sera exécutée en liaison avec les autorités maliennes.

S. : La rébellion au Nord-Mali n’est-elle pas un peu oubliée au profit de la situation dans la capitale Bamako ?où tout est actuellement focalisé ?

Y.D.B.? : Pas du tout. C’est effectivement une impression qu’on peut avoir, mais qui ne reflète pas la réalité. Depuis ces dernières semaines, nos efforts sont concentrés sur la normalisation des institutions à Bamako, mais la CEDEAO ne peut pas en aucune manière, oublier se qui se passe au Nord du Mali. Nous voulons précisément que Bamako se dote d’institutions régulières pour pouvoir coopérer efficacement avec la CEDEAO et avec la communauté internationale. C’est fort de cette coopération que nous pourrons efficacement, ensemble, faire face à la situation du Nord, dans la recherche d’une solution globale de paix.

Propos recueillis par Alban KINI

De retour de Dakar

Sidwaya

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