LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Guinée- Bissau : Ingérable armée

Publié le mercredi 2 mai 2012 à 02h04min

PARTAGER :                          

Rarement la CEDEAO aura été confrontée à une telle situation. Deux fronts presque simultanés obligent en effet Alassane Ouattara et ses pairs à multiplier les concertations et autres sommets d’urgence. Et malgré la diligence des uns associée à la poigne des autres, de Bamako à Bissau, le climat est loin d’être au beau fixe.

Il faut dire qu’à peine entrés dans la période de transition, voilà que les Maliens doivent désormais faire face à une situation de plus en plus confuse avec cette fois ce que l’on pourrait qualifier de putsch dans le putsch. Une nouvelle donne venue compliquer davantage une situation qui l’était déjà suffisamment.

Autre cauchemar des diplomates ouest-africains, la Guinée-Bissau, qui, à l’instar du Mali, a maille à partir avec sa grande muette. Tout semblait pourtant être sur le point de rentrer dans l’ordre après le coup d’Etat du 12 avril dernier. La preuve, jeudi dernier à l’issue du sommet d’Abidjan, les représentants de la junte avaient donné suffisamment de gages de leur bonne volonté, autorisant notamment la libération du président intérimaire, Raimundo Peireira, et de l’ex-Premier ministre Carlos Gomes junior, tous deux arrêtés au moment du putsch.

Ils avaient aussi accepté le principe d’une transition de 12 mois au lieu des 24 précédemment envisagés ainsi que l’envoi d’une force militaire de la CEDEAO censée remplacer le contingent angolais tant décrié. Il n’en fallait pas plus, croyait-on alors, pour mettre la transition bissau-guinéenne sur les rails.

Hélas, il a suffit d’un week-end pour que les choses, pourtant si bien parties, basculent. Le casus belli, le nom de la personnalité censée conduire le processus, en l’occurrence l’ex- président Raimundo Peirera, et la tenue d’élections dans les 6 mois.

Dans ces conditions, l’organisation sous-régionale n’avait pas d’autre alternative que de laisser choir sur le général Antonio Indjai et sa junte l’épée de Damoclès qui, jusque-là, planait sur eux. Désormais, les choses sont claires : « le rejet de la position du groupe de contact signifie l’imposition des sanctions diplomatiques, économiques et financières ».

Mais quel est ce grain de sable qui a grippé la machine, poussant les militaires de Bissau à faire volte-face ?

Le fond du problème, c’est l’épineuse mais non moins incontournable question de la réforme de l’armée qu’avaient tenté de mettre en œuvre l’ex- président intérimaire et son Premier ministre. Une mise au pas que ne peut tolérer une troupe aux effectifs plus que pléthoriques habituée à barboter allègrement dans toutes sortes de trafics et n’hésitant pas, comme cela a souvent été le cas, à prendre les armes pour peu que ses intérêts soient menacés. Ainsi, au pays d’Amilcar Cabral, la grande muette donne le ton et la république s’incline. Dès lors, on ne compte plus le nombre de coups d’Etat réussis ou avortés dans ce pays miné par une instabilité chronique.

Entre la CEDEAO et la junte de Bissau, le bras-de-fer est donc engagé… pour combien de temps et surtout à quel prix ?

H. Marie Ouédraogo

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 2 mai 2012 à 17:09, par VP En réponse à : Guinée- Bissau : Ingérable armée

    Envoyez moi tous les Bissa militaires du Burkina gérer cette situation.Le pluriel de Bissa c’est Bisseaux comme Guinnée Bisseau.Excusez moi.C’est quel pays et quelle armée comme çà ?Moi j’ai honte d’etre africain à cause de ces gens là.

    • Le 4 mai 2012 à 12:17, par cool En réponse à : Guinée- Bissau : Ingérable armée

      Cher Ami, nous n’avons pas encore échappé, je veux dire chez nous au Faso !
      Rapellez-vous de l’adage concernant la traversée de la rivière et la noyade. l’Occident continue de nous niquer au bonheur de nos dirigeants qui favorisent ces situations.
      A bon entendeur, ...

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique