LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Autant le dire… : C’est une question de bonne gouvernance

Publié le vendredi 27 avril 2012 à 01h46min

PARTAGER :                          

Le nombre de députés à l’Assemblée nationale passe de 111 actuellement passe à 127 à partir de la prochaine législature. Soit 16 députés en plus. Ainsi en ont décidé les toutes dernières assises nationales sur les réformes politiques et institutionnelles. Et cela s’explique par le fait qu’il faut que l’ensemble des provinces du pays soit également représenté. Dès que les députés ont voté la loi, ce fut la « levée des boucliers ». Pour rallumer et remettre au goût du jour un débat qui est sensé clos et qui devrait nous permettre de progresser sur d’autres chantiers.

Dans la même dynamique des mêmes décisions consensuelles du CCRP, il est décidé de la création d’un Sénat. Quelques raisons avancées sont qu’il faut multiplier les cadres de dialogue, de concertation et de prise des décisions. Afin de concerner au maximum tous les Burkinabè. Ou du moins, tous ceux qui doivent l’être. Car, tout le monde ou presque, était unanime à dire que la crise que nous avons connue au premier semestre de 2011 avait, entre autres, ses origines dans le manque de dialogue, de concertation dans la prise des décisions.

On s’inscrit dans cette dynamique. Et paf !!! Des voix s’élèvent pour condamner la création d’un Sénat. Faut-il revenir sur les premiers engagements qui ne sont même pas encore mis en œuvre ? Polémique stérile ? Les Burkinabè aiment sans doute revenir, par plaisir ( ?) sur ce qu’ils ont déjà décidé. Pour rallumer et remettre au goût du jour un débat sensé clos et qui devrait leur permettre d’avancer sur d’autres chantiers.

On crie à l’insécurité physique et routière. On met la police municipale dans les artères de nos villes. Pour réguler la circulation, sensibiliser et arrêter au besoin tous les usagers qui ne respectent ni arrêts au stop, ni feux tricolores, ni sens giratoires ou uniques. Nous sommes les premiers à crier à la présence des « poulets » dans les rues. A la limite, certains se donnent le plaisir de les provoquer. Juste pour créer des troubles. Et pourtant, nous en avons besoin pour notre propre sécurité. En matière de sécurité routière sur les axes interurbains, quand les services de l’Office national de sécurité routière sortent régulièrement, les usagers sont les premiers à se plaindre des « rackets ». Alors que, quand on y regarde de près, la plupart des plaignants ne sont jamais en règle vis-à-vis des services du contrôle des véhicules automobiles et des assurances… et ils sont les premiers à crier et à dénoncer l’absence des pouvoirs publics en matière de sécurité routière.

Il est convenu de constitutionnaliser la chefferie coutumière parce que ses intrusions dans les débats politiques, et surtout dans la « politique politicienne » sapent sérieusement les bases du jeu. Aussi, a-t-on estimé qu’il est plus judicieux de donner aux gardiens de nos coutumes et traditions, symboles de sagesse, une place pour qu’ils se mettent davantage au service de l’ensemble des Burkinabè à travers les valeurs qu’ils incarnent. Avant même d’avoir essayé, on remet déjà en cause ce qui est décidé.

Finalement, il est assez difficile de déterminer au juste ce que veulent les Burkinabè. Car tout porte très souvent à croire qu’on veut d’une chose et de son contraire. A peine est-on d’accord, souvent même unanimement sur une décision, que le lendemain, les positions changent avant même que la décision ne soit mise en œuvre. C’est sans doute le dynamisme de la société burkinabè qui favorise cela. Mais, en plus, il faut également prendre en compte cette habitude, qui consiste effectivement à prendre des décisions, mais quand il s’agit de les mettre en œuvre, tout le monde oublie les principes. Ce qui explique sans doute ce « volte-face » qui pourrait s’apparenter à de la méfiance. Un peu comme le dit l’adage : « en politique, on ne résout pas les problèmes, on les déplace ». N’est-ce pas qu’il faut véritablement que la bonne gouvernance soit une réalité dans notre pays ? Si on veut conquérir pour longtemps la confiance des Burkinabè ?

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?
Sénégal / Diomaye Faye président ! : La nouvelle espérance