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Citoyenneté, dialogue et paix

Publié le jeudi 26 avril 2012 à 00h51min

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L’actualité nationale est marquée par la gestion de la crise alimentaire. Dans le sillage de cette crise, le Burkina Faso a " célébré ", chacun à sa façon, le premier anniversaire de l’arrivée de Luc Adolphe TIAO à la primature. Les appréciations et le bilan des douze mois sont divers mais il reste une constance qui est que le Premier ministre a apporté un nouveau souffle à la marche de la société burkinabé. Devant l’opinion nationale, il avait pris des engagements multiples : subvention des prix de certains produits de base, apurement de toutes les corrections des avancements de 2008 et antérieurs, jugement de l’affaire Justin Zongo, réduction de l’UITS de 10%, suppression de la Taxe communale de développement, suspension de la tarification des actes médicaux, la suspension des pénalités sur les factures d’électricité, la levée de la police universitaire et l’arrêt des lotissements.

Au bout du compte, on peut dire que Luc Adolphe TIAO a fait un chemin et il est évident que ce qui reste est encore un Everest. Mis à part le défi énorme de l’amélioration des conditions existentielles du Burkinabè, il y a cette paix qu’il faut construire car c’est justement une crise qui a occasionné l’arrivée de l’actuel Premier ministre à son poste. Ainsi peut-on le surnommer " le Premier ministre de la paix ". Il doit en prendre conscience et travailler pour !!!!

La culture de cette paix passe par le combat contre tout ce qui a entrainé le Burkina Faso dans les affrontements l’année dernière. Les organisations du 11 décembre en donne une idée.

En 2011, la célébration de la fête nationale aurait dû se tenir dans la ville de Koudougou, capitale de la région du Centre-Ouest. Mais l’urgence des évènements avait commandé de surseoir aux festivités. La crise passée, le Burkina Faso revient à ses moutons. Pour l’édition 2012, de la commémoration de la proclamation de la République et celle de l’indépendance du pays, le ministre de l’Administration Territoriale de la Décentralisation et de la sécurité a identifié un thème de contexte : " Citoyenneté, dialogue et paix : socles d’une Nation solidaire et prospère ". Un thème de contexte en ce sens que si la crise de 2011 n’avait pas eu lieu, la thématique aurait été autre. Pour ceux qui ont opéré ce choix, les substrats ne peuvent pas échapper au contexte de crise où la paix, le dialogue et la citoyenneté ont été durement éprouvés.

Contexte pour contexte et opportunité pour opportunité, le thème tombe bien, étant donné que c’est précisément de Koudougou que la folie des affrontements, des manifestations et des atteintes aux droits de l’homme s’est propagée dans presque tout le pays.

La thématique proposée vaudrait peut-être de marquer une nouvelle ère à l’opposée de celle où l’Etat avait pratiquement perdu le contrôle de la situation nationale et où les citoyens ont puisé une forme de "djiadisme" pour exprimer leur mécontentement. Si cette logique devrait continuer, on risquerait une anarchie nationale qui conduirait indubitablement à d’autres formes de conflits et d’expression.

Il est évident aujourd’hui que les Burkinabé dans leur ensemble et leur diversité trouveront du plaisir et de la fierté pour s’inscrire dans la nouvelle dynamique de citoyenneté, de dialogue et de paix. Cependant, cette dynamique nouvelle ne saurait être observée et respectée que quand à tous les niveaux et secteurs de la société, on s’accorde, pour toujours, à faire disparaître l’impunité, la corruption, le favoritisme, la pauvreté, les injustices de tout genre, entre autres. C’est dire que si l’on veut que la citoyenneté, le dialogue et la paix soient et demeurent les fondements d’une nation solidaire et prospère, cela signifie qu’il faut agir sur les déterminants de la paix, de la citoyenneté et du dialogue. L’urgence actuelle le commande.

Le Burkina ne saurait être un îlot de paix dans une région troublée qu’est l’Afrique de l’Ouest. Pour preuve, on a eu des sueurs froides l’année dernière à la même époque. Togo, Côte d’Ivoire, Guinée Conakry et actuellement Mali.., un certain cercle de crise gravite autour de notre pays. Le Burkina a d’ailleurs dû jouer au pompier pour que ces foyers de tensions s’éteignent. On espère que le cas malien ne dérogera pas à la règle.

Cette situation doit nous faire réfléchir et orienter nos actes, nos agissements et nos pratiques au quotidien. A partir de nos expériences et celles des autres, nous pouvons et devons tirer nos propres conclusions qui peuvent constituer les socles de la citoyenneté affirmée, de la paix gardée et du dialogue permanent, toute chose qui devrait permettre au Burkina d’aller vers le développement en surmontant les handicaps géographiques, physiques et humains. Mais en cela, il faut des leaders visionnaires.

Le Premier ministre donne l’assurance qu’il s’inscrit dans une vision lointaine de la Nation ; quels que soient les obstacles sur le chemin, il doit continuer à pédaler comme un cycliste entre deux précipices. Le Burkina Faso doit rompre avec ses pratiques anciennes, quoi qu’il lui coûte ou se préparer à vivre des situations dramatiques comme ses voisins.

Par Bendré

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