MEDIATIONS DE BLAISE COMPAORE : Que gagne le Burkina ?
Après la Côte d’Ivoire, voilà Blaise Compaoré sur un autre front pour ramener la paix dans un pays voisin, en l’occurrence le Mali. Après l’irruption de la bande du capitaine Sanogo dans une République qui s’apprêtait à vivre des élections démocratiques, le président du Faso a été prié par ses pairs de la CEDEAO de jouer les médiateurs. Et qui n’a pas été fier (parce que les choses ne semblaient pas aussi simples) d’être Burkinabè quand un accord a été trouvé avec la junte malienne pour le retour à l’ordre constitutionnel ? Les prouesses de Blaise Compaoré ne remplissent certes pas le ventre des Burkinabè mais ils sont fiers quelque part que leur pays ait un tel rayonnement international. Aujourd’hui, le Burkina Faso est un pays qui compte parmi les autres.
Petit pays enclavé aux ressources limitées, le Burkina ne peut prétendre jouer dans la cour des grands que par ses réseaux et sa renommée. Et Blaise Compaoré l’a bien compris, lui qui, en 20 ans de pouvoir, a lu et relu Machiavel. Il faut aussi dire que la récurrence des crises dans la sous-région a été pour beaucoup dans les motivations du « beau Blaise ». Au-delà des retombées personnelles, le président du Faso pouvait-il rester insensible aux difficultés de pays voisins ? Dans un même espace économique, l’inaction face à une crise se retourne contre soi parce que la paix et la stabilité sont les conditions premières du développement.
Blaise Compaoré a donc un devoir moral quand la paix sociale est menacée dans un pays voisin. D’ailleurs, la sagesse africaine enseigne qu’il ne faut pas rester les bras croisés quand la case du voisin brûle. Au total, Blaise Compaoré a hissé haut le drapeau du Burkina et il a fait des médiations en Afrique, une marque déposée burkinabè. De fait, cet atout est très important quand il s’agit de capter des financements pour le développement de son pays. Seulement, on se demande bien souvent si le Burkina a les moyens d’affréter des avions pour faire venir des protagonistes, de les loger et d’assurer leur sécurité. Si la facture est payée par la CEDEAO ou la communauté internationale, alors il faut le dire et jouer la transparence jusqu’au bout. Mieux, si les Burkinabè se posent des questions sur les retombées des médiations de Blaise Compaoré, c’est que bien souvent, ils ont l’impression d’être oubliés par un président plus préoccupé par les problèmes des autres. Combien de fois des crises internes, politiques ou sociales, ont trouvé le « médiateur » hors de son Faso, laissant ses ministres gérer les angoisses comme ils pouvaient ? Combien de fois des Burkinabè se sont demandé finalement qui avait élu leur président et de qui il tenait sa légitimité ? Sans nier le bien-fondé de sa médiation en Côte d’Ivoire par exemple, de nombreux concitoyens ont gardé de lui, l’image d’un chef d’Etat « papa Noël » ou « sauveur » à l’étranger et apathique ou presqu’absent pour les problèmes de ses concitoyens.
Il n’y a qu’à analyser le déficit de gouvernance sur le plan social et économique au Burkina, qui fait le lit de la corruption généralisée et de la paupérisation des populations. Le sentiment du Burkinabè devant cette situation, c’est que Blaise Compaoré doit absolument résoudre les problèmes chez lui s’il veut donner des leçons aux autres. Une autre question importante est la conséquence de ces succès diplomatiques sur l’alternance au Burkina. Blaise Compaoré qui est désormais un sage africain pour de nombreux pays, saura-t-il se mettre au- dessus de la mêlée et renoncer à la présidence en 2015 ?
Pour le moment, des gens parlent à sa place et il faut craindre que son aura ne lui monte à la tête et qu’il choisisse le pouvoir à vie. Dans ce cas, la communauté internationale devra s’apprêter à trouver un médiateur pour le Burkina. La meilleure option, c’est que Blaise Compaoré devienne un jour un ancien président, expert en médiation et qui sera sollicité de par le monde entier. Cela aussi fera la fierté des Burkinabè.
SIDZABDA
Le Pays
Vos commentaires
1. Le 17 avril 2012 à 08:39, par ZCS En réponse à : MEDIATIONS DE BLAISE COMPAORE : Que gagne le Burkina ?
Quelle pertinence !! Espérons que votre appel ne tombera pas dans l’oreille d’un sourd !
2. Le 17 avril 2012 à 09:03, par Tamou En réponse à : MEDIATIONS DE BLAISE COMPAORE : Que gagne le Burkina ?
On ne gagne rien dans ces mediations incessantes. Le Blaiso s’epuise personnellement (il n’a plus 40 ans, mais 60), financierement, et le pays avec ! Ceux qui en profitent vraiment et directement, c’est son equipe de mediation (cosmopolite) qui saute litteralement au plafond chaque fois qu’elle apprend qu’un proche pays est en crise et que le Blaiso peut y etre demande comme...mediateur !
3. Le 17 avril 2012 à 09:27 En réponse à : MEDIATIONS DE BLAISE COMPAORE : Que gagne le Burkina ?
La critique est facile mais l’art est difficile.vous les journalistes ne voyés que tout en noir.Le Président du Faso à le soutien de tout le peuple burkinabè pour tous les efforts qu’ils entreprend pour Notre Afrique.
Le 17 avril 2012 à 16:04 En réponse à : MEDIATIONS DE BLAISE COMPAORE : Que gagne le Burkina ?
sans moi stp
4. Le 17 avril 2012 à 11:04, par Nombamba En réponse à : MEDIATIONS DE BLAISE COMPAORE : Que gagne le Burkina ?
En fait on gagne rien.Par contre, lui, il gagne. Méditez bien ce que vous dit Duc de La Rochefoucauld : "Quelque honte que nous ayons méritée, il est presque toujours en notre pouvoir de rétablir notre réputation". No comment !
5. Le 17 avril 2012 à 11:23, par GO En réponse à : MEDIATIONS DE BLAISE COMPAORE : Que gagne le Burkina ?
Je ne pense pas que les Burkinabè se nourrissent de ça. Pour le moment, les Burkinabè sont confrontés à un problème d’essence qui complique plus les choses, les Burkinabè sont confrontés à un problème d’emploi, problème de logement, de santé...
Il faut que le président utilise ce savoir pour mieux lutter contre la corruption et ça sera une belle réputation pour lui.
Ou c’est une campagne pour succéder à Ban Ki-moon ?
6. Le 17 avril 2012 à 12:14 En réponse à : MEDIATIONS DE BLAISE COMPAORE : Que gagne le Burkina ?
Qui vous dis que le burkina est un pays aux ressources limitées ? c’est plutôt un pays aux ressources volées !
Le 17 avril 2012 à 14:03, par GO En réponse à : MEDIATIONS DE BLAISE COMPAORE : Que gagne le Burkina ?
Très bien dit mon frère. On veut toujours en embrouiller en disant qu’on a pas de ressource. Si on ne vous volait pas le peu de richesse, on serait bien loin de ce niveau de vie.
Le 17 avril 2012 à 14:40 En réponse à : MEDIATIONS DE BLAISE COMPAORE : Que gagne le Burkina ?
Je crois que le pays a effectivement des ressources ; mais par rapport au rythme de croissance de la population, aux besoins des populations, celles-ci sont vraiment limitées. Tant que nous n’allons pas arriver à maîtriser la démographie tous les efforts des gouvernants seront comme une goutte d’eau dans la mer. Constatez que c’est souvent ceux qui n’ont pas les moyens de subvenir souvent aux besoins élémentaires de leurs enfants qui en font beaucoup. Qui doit porter le chapeau ici ? A qui la faute ? Les autorités ? Je ne pense pas. Il est donc nécessaire que chaque Burkinabè prenne conscience que les richesses de ce pays ne sont pas extensibles. Les efforts de répartitions qui sont faites sont anéantis par la multiplication rapide des bouches à nourrire, donc des besoins. Prenez l’exemple dans le cercle plus restreint de la famille : quand il y a une naissance les ressources de la famille n’augmentent pas mais les besoins oui. Imaginez que dans ces conditions vous en faites beaucoup. Vos revenus seront insignifiants face aux besoins de votre maison. Et c’est ce que nous vivons au Burkina. Cela se trouve biensûr aggraver par la mauvaise gestion que l’on ne peut nier de la part de plusieurs responsables.
Pour ce qui est de l’implication du PF dans la gestion des crises, je crois que le BF gagne beaucoup. Il ne faut pas voir tout en terme monnetaire. A défaut d’avoir de l’argent le PF à mon avis travaille à ce que les Burkinabè puisse être au moins dans la paix et puisse vaquer librement à leurs activités dans les autres pays. Ce qui au final apporte quelque chose pour le bien être du pays. Rappelons nous la galère des commerçants et des localités frontalières à la Côte d’Ivoire pendant la crise ivoirienne(quel commerçant osait aller en côte d’ivoire pendant la crise ?). Beaucoup de familles en ont souffert. Et si aujourdhui ces familles sont soulager du fait de la normalisation de la situation en RCI, si les gens ont retrouvé leurs petits boulots, je crois que l’oeuvre du PF a apporter quelque chose au pays.
Il en est de même pour la crise malienne, une bonne issue de cette crise va éviter beaucoup d’ennuis au Burkina et c’est déjà cela de gagné.
N’oublions pas que le BF est un pays entièrement enclavé. Et un pays voisin en crise constitue inévitablement une menace.
Quand on n’est pas riche, il faut être malin et intelligent ; et je crois que c’est cela la philosophie du PF.
Le 17 avril 2012 à 16:50 En réponse à : MEDIATIONS DE BLAISE COMPAORE : Que gagne le Burkina ?
Alors il faut commencer à stériliser les Burkinabè.N’importe quoi,j’ai lu ta contribution mais désolé,tu fais partie des court-termistes,à savoir ceux qui ne voient plus loin que le bout de leur nez car,dire que nos malheurs viennent du fait que nous sommes nombreux,c’est un constat mais en même temps de la pure foutaise.Justement c’est que les Blancs mettent dans nos têtes et pourtant c’est faux,le Burkina est sous peuplé car si nos gouvernants étaient à la hauteur,avec 15 millions,on sera même entrain de chercher des mains valides externes pour notre developpement.Mais le problème,c’est le manque de vision politique de nos gouvernants,sinon où vous avez vu un pays se developper sans son acquis humain ?
Prenez notre vache à lait qui est la Chine Taïwan,il a combien :
en superficie
d’habitants ?
Il a du pétrole ?De l’or ?A ces 2 questions,C’est non et pourtant c’est un pays puissant parceque les autorités taiwanaises ont fait confiance à l’intelligence humaine.Il y a même un article qui est passé sur ce site soulignant que plus de 80% des Taiwainais ont le doctorat.Chez nous quel est ce pourcentage ?Surement 0.0005% et donc,aucun pays ne peut se developper avec un peuple médiocre,c’est la triste réalité.Et pourquoi on maintient le peuple dans l’ignorance intellectuelle ?Pour mieux le voler
Alors meme si nous étions 5 ou 3 millions d’habitants,la misère allait être pareille et des gens comme vous,allaient trouver d’autres subterfuges pour expliquer les causes de nos malheurs.Mauvaise foi,quand tu nous tiens !
7. Le 17 avril 2012 à 13:19, par gandhi En réponse à : MEDIATIONS DE BLAISE COMPAORE : Que gagne le Burkina ?
bonjour à toutes,
merci pour cet article. la vraie bataille pour la paix et la sécurité en Afrique commence par la prise en compte des doléances du peuple. tant que certains se croiront invincibles et intouchables, la surprise sera toujours là pour les ramener à l’ordre. tant que une parie du peuple sera abandonnée à elle même sans soutien de la part de ceux qui doivent le faire, il y aura toujours des révoltes. la vraie bataille pour la paix se passe d’abord à l’intérieur de chacun de nous et dans nos pays. tant que le peuple sera dans la précarité, avec le chômage, la vie chère, la pauvreté et la non tenue des promesses électorales, il y aura jamais de paix. la paix de façade est une paix voilée. le jour que ça va exploser ça sera grave. c’est bien d’aller au secours des autres mais il ne faut pas oublier de résoudre les problèmes chez soi pour ne pas être la prochaine cible. le travail de sage en Afrique c’est de réconcilier les cœurs et les esprits, donner confiance et susciter le travail bien fait. c’est aussi de faire savoir que le chemin que l’on prend va nous amener à bon port ; sinon il est judicieux et sage de reconnaitre ces erreurs et de prendre le bon chemin pendant qu’il est temps.les grands détours nous font perdre les moyens et le temps. nous devons être des vrais burkinabé et être digne et fier de porter ce nom. il est temps de résoudre les problèmes auxquels le Burkina est confronté depuis deux décennies : le manque de classe, des effectifs pléthoriques à l’université, l’abandon des écoles et universités aux mains du privé,.... si chaque exploitant de nos mines avait dans leur cahier de charge la construire en deux ans des infrastructures pour les grandes écoles, des collèges et des lycées ainsi que des internats pour accueillir les élèves et étudiants, en 10 ans nous allons avoir la ressource humaine digne de ce nom.et si un pour cent du chiffre d’affaire des exploitants était reversé à l’État et utilisé pour la santé et l’agriculture nous allons être un pays émergent. merci de regarder dans ce sens et donner la paix individuelle et collective au peuple. gandhi
8. Le 17 avril 2012 à 13:54, par gandhi En réponse à : MEDIATIONS DE BLAISE COMPAORE : Que gagne le Burkina ?
bonjour à toutes,
merci pour cet article. la vraie bataille pour la paix et la sécurité en Afrique commence par la prise en compte des doléances du peuple. tant que certains se croiront invincibles et intouchables, la surprise sera toujours là pour les ramener à l’ordre. tant que une parie du peuple sera abandonnée à elle même sans soutien de la part de ceux qui doivent le faire, il y aura toujours des révoltes. la vraie bataille pour la paix se passe d’abord à l’intérieur de chacun de nous et dans nos pays. tant que le peuple sera dans la précarité, avec le chômage, la vie chère, la pauvreté et la non tenue des promesses électorales, il y aura jamais de paix. la paix de façade est une paix voilée. le jour que ça va exploser ça sera grave. c’est bien d’aller au secours des autres mais il ne faut pas oublier de résoudre les problèmes chez soi pour ne pas être la prochaine cible. le travail de sage en Afrique c’est de réconcilier les cœurs et les esprits, donner confiance et susciter le travail bien fait. c’est aussi de faire savoir que le chemin que l’on prend va nous amener à bon port ; sinon il est judicieux et sage de reconnaitre ces erreurs et de prendre le bon chemin pendant qu’il est temps.les grands détours nous font perdre les moyens et le temps. nous devons être des vrais burkinabé et être digne et fier de porter ce nom. il est temps de résoudre les problèmes auxquels le Burkina est confronté depuis deux décennies : le manque de classe, des effectifs pléthoriques à l’université, l’abandon des écoles et universités aux mains du privé,.... si chaque exploitant de nos mines avait dans leur cahier de charge la construire en deux ans des infrastructures pour les grandes écoles, des collèges et des lycées ainsi que des internats pour accueillir les élèves et étudiants, en 10 ans nous allons avoir la ressource humaine digne de ce nom.et si un pour cent du chiffre d’affaire des exploitants était reversé à l’État et utilisé pour la santé et l’agriculture nous allons être un pays émergent. merci de regarder dans ce sens et donner la paix individuelle et collective au peuple. gandhi
9. Le 17 avril 2012 à 18:50, par Burkinabè En réponse à : MEDIATIONS DE BLAISE COMPAORE : Que gagne le Burkina ?
Et si vous vous mettiez au travail au lieu de perdre du temps inutile sur le net à faire trainer les dossiers des gens messiseurs les politologues avertis... Blaise travail, laissez le tranquille et faites le votre ! Salam !
Le 17 avril 2012 à 23:53 En réponse à : MEDIATIONS DE BLAISE COMPAORE : Que gagne le Burkina ?
Il gagne, le Fantoche de Ouagadougou, son galon de caporal aux yeux de la Françafrique et de la Coloniale. Ainsi va dans les néocolonies de la CEDEAO !