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Crise malienne : Conclusions de la rencontre de Ouagadougou

Publié le lundi 16 avril 2012 à 10h29min

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La Conférence des Forces vives de la République du Mali, réunie à Ouagadougou, au Burkina Faso, sous l’égide de Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, Président du Burkina Faso, Médiateur de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans la crise malienne ;

Saluant l’Accord cadre du 6 avril 2012 sur la mise en œuvre de l’engagement solennel du Président du Comité National de Redressement de la Démocratie et de la Restauration de l’Etat (CNRDRE) du 1er avril 2012 sur le retour à l’ordre constitutionnel ;
Déterminée à contribuer à la mise en œuvre de l’Accord cadre du 6 avril 2012 par la mise en place des organes de transition ;
Fermement engagée dans la recherche d’une solution durable au conflit dans le Nord du Mali, adopte la présente Déclaration dont la teneur suit :

1-Sur la situation au Nord du Mali

- exige la restauration immédiate de l’intégrité territoriale de la République du Mali ;

- lance un appel pressant à la CEDEAO et à la communauté internationale, pour apporter une aide humanitaire d’urgence aux populations du Nord du Mali, et les exhorte à leur fournir une assistance humanitaire accrue et à soutenir la création d’un fonds d’assistance humanitaire ;

- recommande au Médiateur d’engager sans délais des pourparlers entre les groupes armés du Nord du Mali et les autorités de la transition dans le but de parvenir à une cessation des hostilités et au retour des réfugiés et des personnes déplacées ;

- en appelle à l’implication de la CEDEAO, pour aider le Mali à restaurer son intégrité territoriale ;

- lance un appel aux groupes armés du Nord du Mali à cesser immédiatement toute violence armée et toutes exactions et à rechercher plutôt les solutions à leurs préoccupations à travers les mécanismes républicains ;

- rappelle aux groupes armés du Nord du Mali l’obligation de la protection des populations civiles et du strict respect des droits humains et les invite à arrêter immédiatement toutes les violences faites aux femmes et aux enfants ;

2 – Sur la gestion institutionnelle de la transition

- recommande, au regard des circonstances exceptionnelles, et dans le souci, d’une part, de la mise en œuvre efficace des organes de la transition conformément à la Constitution du 25 février 1992 et à l’Accord cadre du 6 avril 2012, et d’autre part, de la stabilité des institutions, que la question du Président de la transition soit réglée conformément aux dispositions de l’Accord cadre ;

- prenant acte de la démission du Premier Ministre, recommande la nomination d’un Premier Ministre conformément aux dispositions de l’Accord cadre du 6 avril 2012. L’acte formel de nomination sera pris par le Président de la République par intérim ;

- recommande l’application stricte des dispositions de l’accord cadre du 6 avril 2012 ;

- préconise, dans le cadre de la mise en place du gouvernement d’union nationale de mission prévu par l’Accord cadre du 6 avril 2012, la création de départements ministériels chargés des questions humanitaires et des questions spécifiques à la zone sahélo-saharienne ;

- recommande que la durée de la transition soit déterminée par le Cadre de concertation des forces vives visé au point 3, en tenant compte de la restauration de l’intégrité territoriale et de l’évaluation technique du processus électoral ;

- souligne la nécessité d’établir un fichier électoral sécurisé et accepté de tous, afin de garantir l’organisation d’élections libres, transparentes et démocratiques ;

- recommande que les principaux acteurs de la transition (le Président de la transition, le Premier Ministre, les Membres du gouvernement et les Membres du CNRDRE) ne soient pas candidats à l’élection présidentielle ;

- salue l’engagement renouvelé du CNRDRE à soutenir et à accompagner le processus de normalisation institutionnelle ;

- souligne l’impérieuse nécessité de renforcer les capacités opérationnelles de l’armée pour lui permettre d’accomplir sa mission régalienne de défense du territoire national et de protection des personnes et de leurs biens ;

- salue la contribution de la diaspora malienne aux efforts de recherche de la paix au Mali ;

3 – Sur le Mécanisme de suivi et d’évaluation

- recommande la création d’un Cadre de concertation des forces vives du Mali, placé sous l’égide du Médiateur, et chargé de veiller à la mise en œuvre de l’Accord cadre du 6 avril 2012 et de la feuille de route de la transition, ainsi qu’au fonctionnement régulier des organes de la transition.

4 - Remerciements

La Conférence des Forces vives du Mali exprime sa profonde gratitude et sa haute reconnaissance à Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, Président du Burkina Faso et Médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne, pour sa disponibilité, son hospitalité et pour ses efforts inlassables visant à ramener la paix au Mali et lui réitère ses encouragements pour la poursuite de ses efforts.

Elle adresse également ses sincères remerciements au Président en exercice de la CEDEAO, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, ainsi qu’à l’ensemble des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté pour leurs efforts continus en faveur de la paix au Mali.

Fait à Ouagadougou, le 15 avril 2012
LA CONFERENCE

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Vos commentaires

  • Le 16 avril 2012 à 16:54, par Franck En réponse à : Crise malienne : Conclusions de la rencontre de Ouagadougou

    Il faut que Mr Blaise Compaoré Président du FASO se penche maintenant sur la vie chère au burkina et laisser mediations.
    La population souffre et lui c’est pas son problème,si rien n’est fait le burkina faso sera aussi divisé d’ici là !.

    • Le 16 avril 2012 à 17:38 En réponse à : Crise malienne : Conclusions de la rencontre de Ouagadougou

      Suis d’accord avec Mr Franck, ce n’est pas en s’adonnant à la résolution des crises d’ailleurs qu’on peut faire passer sous silence les problèmes internes. IL faut surtout prier le Seigneur afin qu’il nous évite le revers de la médaille dans ces situations où nous aimons à fourrer notre nez.

      SVP publier cette fois-ci mon msg

  • Le 16 avril 2012 à 23:35 En réponse à : Crise malienne : Conclusions de la rencontre de Ouagadougou

    Je suis d’accord avec les deux premiers intervenants mais vous devez comprendre une chose, la misère du peuple Burkinabè n’est pas une priorité pour Blaise et il a raison parceque le peuple se plait dans ça. Rappeler-vous après la chute de ATT il a été dit qu’on a retrouvé 40 Millions dans le domicile d’un ministre. Ici sans même faire un coup d’etat on retrouve 2 Milliards chez un DG et vous pensez que c’est tout ? On est là pensant que la peur et les petits avantages que les uns et les autres ont pourront nous sauver ; tant qu’on sera dans cette logique y a fohi.

  • Le 17 avril 2012 à 00:00, par mytibketa En réponse à : Crise malienne : Conclusions de la rencontre de Ouagadougou

    A écouter les participants à la rencontre de Ouagadougou , je suis devenu plus pessimiste sur une réelle sortie de la crise au Mali.Et cela pour plusieurs raisons dont je n’évoquerai que les plus saillantes :
    - On veut des hommes et des femmes pour gérer la transition et qui n’aient pas des ambitions autres que de gerer cette période.Pendant ce temps les politiciens seront ainsi libérés pour préparer un autre coup d’état qui ne dit pas son nom lorsque qu’ils comprendront que démocratiquement ils ne peuvent pas accéder au pouvoir
    - les rebelles sont semblent t-ils prêts pour la négociations. Ceux qui ont leur bases arrières en mauritanie ou en Algérie doivent attendre la voix de leurs maîtres, car ils n’auraient jamais existé si ces deux pays jouaient franc jeu. Il ya aussi les terroristes qui vivent de trafics de drogue et de rançons. Négocier avec eux c’est faire de cette partie un no man’s land chose qu’ATT paye aujourdhui parce qu’il a cru un seul instant que ces gens ont le sens de la parole donnée. Comment peuvent ils vivre de razzia depuis la nuit des temps et subitement découvrir les vertus de la démocratie non. Seule la violence est une reponse à leurs velleités.
    Il ya la médiation du président du Faso.Et les nons dits de son discours traduisent éloquemment la difficlté pour lui de trouver une solution sans froisser la susceptibilité du malien lamda.
    En vérité je ne crois pas à une issue pacifique de cette crise. Sanogo reviendra et autrement.

  • Le 17 avril 2012 à 12:54, par Gandhi En réponse à : Crise malienne : Conclusions de la rencontre de Ouagadougou

    Quand on est dans un trou, le premier signe de sagesse, c’est de ne pas continuer à creuser pour pouvoir s’en sortir. Notre tendance serait plutôt le contraire.

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