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Conclusions du CCRP : AJIR apporte sa réflexion

Publié le lundi 16 avril 2012 à 02h03min

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Le débat sur le Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) sont loin de connaître leur chute. Pierre angulaire de la nouvelle feuille que le Burkina Faso veut désormais se donner, le CCRP n’échappe pas, quand la situation le recommande, à faire irruption sur les tables de discussions surtout dans les milieux intellectuels. C’est dans ce moule dans lequel la société civile est active depuis un certain temps qu’il faut certainement inscrire l’action de l’Association jeunesse instruction et Responsabilité (AJIR). Elle a réuni plusieurs jeunes, essentiellement étudiants autour des conclusions du CCRP, le samedi 24 mars dernier à Ouagadougou, avec pour communicateur, le Pr. Luc Marius Ibriga.

Comme il fallait s’y attendre dans de pareils milieux, le sujet sur le CCRP a divisé les points de vue après que le communicateur de ce thé-débat, le Pr. Luc Marius Ibriga a donné sa lecture sur le cadre et les conclusions issues de celui-ci. Ainsi, si pour une partie de participants les conclusions ont tout leur mérite d’avoir créé le cadre et de discuter de l’avenir du Burkina, pour les autres par contre, « on n’avait pas besoin de ce cadre pour arriver à de telles conclusions ». Pour cette dernière catégorie, « les conclusions auxquelles les participants sont parvenues ne sont pas pertinentes » et n’apprennent rien aux Burkinabè qu’ils ne sachent déjà.

Tout comme M. Ibriga dans ses conclusions, il y a une sorte d’unanimité à reconnaître l’importance de la création d’un espace de dialogue sur les sujets qui engagent la vie de la nation. Mais pour atteindre le but recherché, il faut un véritable cadre qui réunit toutes les sensibilités. « Quand on a une seule sensibilité, il n’y a pas de dialogue. Le dialogue se fait entre personnes qui partagent des points de vue différents », a indiqué le président du FOCAL (Forum des citoyens de l’alternance), référence faite à la composition des membres du CCRP. De nombreuses questions restent toujours dans la foire des grandes préoccupations et méritent de véritables cadres de dialogue dépourvu de toute passion et/ou de position partisane. C’est le cas, prend-il en exemple, de la question de la chefferie traditionnelle dont le problème ne se situe pas sur la constitutionnalisation mais plutôt sur la place que l’on veut donner à cette " institution " dans la société burkinabè.

A l’image du Ghana, l’orateur préconise que ces gardiens des valeurs nationales soient écartés de toute sphère susceptible d’entamer sa crédibilité portant ainsi un coup dûr à la société au regard du rôle de la chefferie traditionnelle dans l’apaisement des tensions sociales. Pour une activité d’intérêt, c’en était une au regard du public mobilisé, des réactions des participants et du communicateur qui a su captiver l’auditoire par la maîtrise de son sujet. En cette soirée, autant que les participants venus de divers horizons, l’enseignant de droit à l’Université de Ouagadougou à jouer son " rôle " d’animateur de la vie citoyenne nationale en composant avec le cadre qui lui a été offert.

A l’air libre et dans une ambiance créée par des passants étrangers au débat. Les participants de cette soirée de débats n’ont pas senti le temps passer, à écouter la réaction de nombre de participants à la fin de l’activité. Pour le président de l’AJIR, Evan Issa Bado, l’objectif recherché à travers ce thé-débat est largement atteint. Créée en 2009, AJIR s’est donné pour missions l’éducation, la formation au civisme, la responsabilisation et la conscientisation autour des valeurs républicaines et de démocratie. Cela se traduit par la création de cadres d’échanges mensuels entre jeunes sur des sujets d’intérêt général autour des activités de thé-débat. A en croire le président, la finalité est de contribuer aux débats citoyens de façon à amener les jeunes à compter au rang des acteurs de développement de leur pays.

Kader PALENFO

Journal Le Progrès, bimensuel d’informations générales

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