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BERTRAND MBATCHI, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU CAMES : « Il faudrait qu’on ait une stratégie de contrôle par rapport aux universités et instituts privés supérieurs »

Publié le lundi 16 avril 2012 à 10h18min

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Ouagadougou abritera du 16 au 20 avril, la 29e session ordinaire du Conseil des ministres du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES). En prélude à cette session, le Secrétaire général (SG) du CAMES, le Pr Bertrand Mbatchi, présente son institution et dévoile les péripéties des travaux de la session.

Sidwaya (S) : Pouvez-vous nous présenter brièvement le CAMES ?

Bertrand Mbatchi (BM) : Le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES) est une organisation panafricaine qui a été créée depuis 1968 et a pour mission d’intégrer et de faciliter tous les aspects liés à l’enseignement supérieur. C’est donc une structure d’harmonisation. Cette structure assure notamment : la promotion des enseignants, de la recherche sous forme thématique et la reconnaissance des diplômes. Elle permet également de rassembler et de diffuser tous les documents universitaires ou de recherche. C’est-à-dire les thèses, les statistiques, les informations sur les examens, les annuaires, etc., au niveau de tous les pays.

S : L’absence de contrôle amène certaines universités et instituts supérieurs privés à véhiculer la publicité mensongère, selon laquelle leurs diplômes sont reconnus par votre institution. Ce qui n’est pas le cas, en réalité. Quel est votre avis sur ce sujet ?

BM : C’est vrai qu’il faudrait qu’on fasse attention, qu’on ait une stratégie de contrôle par rapport à tous ceux (NDLR : universités et instituts supérieurs privés) qui prétendent être reconnus par le CAMES, à travers les diplômes qu’ils délivrent, alors que vraisemblablement ces derniers ne sont pas reconnus. Il reste que les pouvoirs publics peuvent agir, en s’approchant de nous pour connaître les établissements dont les diplômes sont reconnus, de sorte qu’ils puissent agir en tant que protecteurs de la population. Donc, nous pouvons travailler ensemble de manière à mutualiser nos informations pour réprimer ceux qui agissent de façon maladroite.

Du 16 au 20 avril 2012 se tiendra à Ouagadougou, la 29e session ordinaire du Conseil des ministres du CAMES. A quel souci répond cette rencontre ?

BM : Cette session est un conseil d’administration. Le Conseil des ministres du CAMES, c’est l’organe de décision et politique de l’institution. Son rôle est de donner des impulsions nécessaires, après le bilan des activités de l’institution. Les ministres vont se retrouver ici à Ouagadougou pour faire, le point des forces et les faiblesses de ce qui a été fait en termes d’activités. En plus du bilan, c’est tout à fait normal qu’avec l’arrivée d’un nouveau secrétaire général cette année à la tête de la structure (NDLR : il a pris fonction en août 2011), il y a l’ambition de faire passer un certain nombre de résolutions et de projets pour imprimer une nouvelle dynamique au CAMES.

S : Quels sont ces projets et résolutions ?

BM : Il s’agit notamment de faire passer la gouvernance du CAMES en une gouvernance numérique, à travers le programme silhouette ou virtuel du CAMES, de proposer à l’appréciation du conseil d’administration, le plan stratégique de l’assurance qualité initié par le CAMES, pour le développement de ses différents espaces sous-régionaux. En somme, il s’agira de proposer notre réflexion de base sur le plan stratégique de développement de l’institution.

S : Comment vont se dérouler les travaux ?

BM : Les travaux se dérouleront en deux temps. Durant les trois premiers jours, les experts venus de tous les pays membres de l’espace CAMES examineront tous les dossiers inscrits à l’ordre du jour. Les travaux seront assortis d’un rapport adopté par les participants avec bien sûr, des propositions. Le deuxième temps fort concernera la rencontre des ministres, à travers une plénière où il y aura la présentation de trois sujets à savoir : les Technologies de l’information et de la communication (TIC) appliquées à l’enseignement supérieur et à la recherche, la violence en milieu universitaire et la place stratégique du CAMES dans la construction de l’université panafricaine.

Paténéma Oumar OUEDRAOGO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 16 avril 2012 à 10:01, par un jeune chercheur En réponse à : BERTRAND MBATCHI, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU CAMES : « Il faudrait qu’on ait une stratégie de contrôle par rapport aux universités et instituts privés supérieurs »

    Vivement que le CAMES retrouve son originalité et son objectivité. Que ce soit la promotion des enseignants chercheurs que de la reconnaissance des diplomes delivrés surtout par les universités privés, il y a du clientelisme. Des réseaux d’individus au sein du CAMES ont vie et mort sur les enseignants chercheurs qui présentent leurs dossiers. Si tu es ciblé, tu croule. J’en ai des temoignanges au Burkina, au Benin et au Cameroun.

  • Le 16 avril 2012 à 13:27 En réponse à : BERTRAND MBATCHI, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU CAMES : « Il faudrait qu’on ait une stratégie de contrôle par rapport aux universités et instituts privés supérieurs »

    Monsieur MBATCHI, contrôler les établissement disant être reconnu par le CAMES est bien et nécessaire, mais contrôler de manière approfondies les établissements ayant reçu la reconnaissance CAMES et dispensant des cours de bas niveau est encore préférable et plus responsable. des établissements n’ayant pas la reconnaissance du CAMES dispense de très bon cours mais sont délaissés par les étudiants car sans les "diplômes reconnus par le cames impossible de travailler" messieurs les membres du cames, formons nous des élites de demain ou formons nous "des reconnus cames sans niveau" voué à mettre nos pays africains à plat. je vous en prie revoyez vos objectifs.
    A vous Monsieur le ministre de l’enseignement supérieur, réunissez vos conseillers et donnez une valeur aux diplômes d’école de vos pays, signez les Monsieur le ministre et mettez en place des inspecteurs du supérieur.

    • Le 16 avril 2012 à 15:27, par daramouni En réponse à : BERTRAND MBATCHI, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU CAMES : « Il faudrait qu’on ait une stratégie de contrôle par rapport aux universités et instituts privés supérieurs »

      J’espère que nos ministres mettront vraiment ce moment pour réfléchir sur les conditions d’ouverture, de formation et de délivrance des diplomes. Pourquoi autoriser des diplomes maison quand l’état organise des examens aboutissant aux mèmes diplomes ?
      Il y a aussi lieu, surtout du coté du Burkina de voir de très près le cas de la Fondation 2ie. Voila une association de droit burkinabè dont le directeur ne peut ètre proposer que par la france et qui jouit d’un droit de siège du jamais vu à faire palir d’envie beaucoup d’associations. Directeur bénéficiant d’une umunité à vie, les membres achètant presque tout en hors taxe hort douane et sont pas soumis à la TVA ? ou a t on vu ça ? De grace la colonisation est passée, réveillez vous car demain, il sera trop tard pour vous. (voir statut et accord de siège de la fondation 2ie).Une institution d’escroquerie de nos pays.
      PS : NE PAS CONFONDRE 2IE AVEC L’EIER ET L’ETCHER D’ANTANT :

  • Le 16 avril 2012 à 15:54, par constat En réponse à : BERTRAND MBATCHI, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU CAMES : « Il faudrait qu’on ait une stratégie de contrôle par rapport aux universités et instituts privés supérieurs »

    EH bien , je suis d’accord avec ceux qui a été dit plus haut. Beaucoup d’universités et de grandes écoles déjà bien reconnues sont plébiscités par les élèves mais une fois l’autorisation CAMES obtenue, adieu la qualité de l’enseignement. Nous sommes en AFrique réveillons nous, contrôler vos autorisations pourquoi les donner si c’est pour qu’elles deviennent des labels de mauvaise qualité. Quelle honte pour nous de nous faire retrograder dans les pays occidentaux quand nous avons un diplôme made in africa.
    Je tiens aussi à souligner qu’en AFrique les populations ont comprises une chose CAMES égal qualité si tu viens d’ouvrir ton école, débrouille toi, paie tes taxes, sois un bon patriote mais sans cames contente toi de 2 à 5 étudiants, trouve des partenaires de choc sinon tu es voué à l’échec.
    Je me demande si le CAMES n’est pas une mise à mort de note qualité d’enseignement.

    • Le 16 avril 2012 à 20:24, par Emmanuel SAWADOGO En réponse à : BERTRAND MBATCHI, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU CAMES : « Il faudrait qu’on ait une stratégie de contrôle par rapport aux universités et instituts privés supérieurs »

      Je propose une reconnaissance du CAMES sous forme de certification valable 7 ans et non une reconnaissance éternelle. Le CAMES se doit alors de réévaluer les diplômes et se donne le droit de d’octroyer à nouveau sa reconnaissance et de la suspendre en cas d’insuffisance formellement constatées et ce sur la base de règles claires et objectives. Une reconnaissance basée sur la qualité d’un produit ne peut être à vie.

      Il ne faut pas blâmer les gens ou détruire la maison commune : c’est bien d’outils de management nouveau et opératoire qu’il nous faut pour le CAMES. Aussi, la seconde proposition que je ferai est d’inviter les consommateurs (clients(étudiants et parents d’étudiants))à s’organiser : création d’observatoires de l’enseignement supérieur dans chaque pays membre du CAMES ou même porter cette question de veille qualité au sein des Ligues des Consommateurs de chaque pays du CAMES pour apporter ainsi son concours dans la recherche d’un enseignement et une formation de qualité. Seule une formation de haute qualité dans la durée permettra à l’Afrique de disposer d’une véritable Maîtrise d’Ouvrage pour relever les nombreux défis de développement d’aujourd’hui et de demain.

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