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SITE D’OR DE KARENTENGA : Le clan adverse répond

Publié le lundi 16 avril 2012 à 02h03min

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Dans notre édition du vendredi 5 avril 2012, nous publions un écrit sur la polémique engendrée par la gestion des rejets du site d’or de Karentenga. L’auteur du texte ci-dessus qui y avait été mis en cause donne ici sa version des faits.

Monsieur le directeur des Editions « Le Pays », Suite à votre livraison du 05/04/2012 sous la rubrique« opinions plurielles » vous avez fait écho de la correspondance d’un groupe d’individus adressée à Monsieur le ministre des Mines, des carrières et de l’énergie. Nous venons, par la présente, vous apporter un droit de réponse sur cette affaire.

Monsieur le ministre, vous avez certainement reçu et/ou lu l’écrit d’un groupe d’individus non identifiés se réclamant de la commune de Guibaré dans vos services ou dans les colonnes du journal « Le Pays ». Avant tout propos, nous remercions par avance monsieur le ministre, de nous prêter une oreille attentive. Ainsi, nous avons voulu par cette lettre ouverte vous apporter un certain nombre d’informations à même de constituer un début de solutionnement du problème, mais aussi apporter un droit de réponse à l’écrit suscité.

Des signataires de l’écrit

Notre devoir moral en tant que CVD est de vous éclairer et par la même occasion éclairer l’opinion nationale sur les propos de ce groupe qui ne jure que sur son intérêt égoïste tout en refusant d’assumer sa responsabilité. Toutes ces manœuvres sont l’œuvre du maire de la commune rurale de Guibaré. Alors, vous comprenez aisément d’ores et déjà les soubresauts teintés de népotisme sur la gestion du site d’or de Karentenga (leur appât commun) dans la commune où il est présentement maire. Permettez-nous d’abord de faire la lumière sur les prétendues signatures d’une centaine de personnes. M. Ousséni Vincent Sawadogo, maire de Guibaré et ses acolytes, voyant leur désaveu s’amplifier dans la commune et leur incapacité d’accomplir leur forfait face aux innocentes populations qu’ils voulaient torpiller. Tous les moyens étaient alors bons pour atteindre leurs objectifs communs même s’il faut mettre les villages à feu et à sang. C’est ainsi que l’idée d’associer les autres villages au problème est venue afin de les rassembler et de les mettre en conflit avec le village de Karentenga. Et qu’est-ce qu’ils ont fait ?

Le maire de Guibaré et ses acolytes ont honteusement et malhonnêtement usé de l’ignorance des populations pour leur arracher des signatures en leur disant ceci : « Monsieur le, ministre des Mines et des carrières a besoin de dix (10) signatures par village pour la mise en place d’une structure syndicale dans notre commune ». Se soumettant au « roi » et ne connaissant pas la portée d’une signature, ces derniers ont accepté naïvement parapher sur des feuillets (sans en-tête ni signature de l’autorité) sans se rendre compte que leurs signatures allaient servir aux mensonges et aux intérêts personnels et égoïstes. Est-ce que les auteurs de cette manœuvre dolosive ont au moins une fois pensé que ces pratiques d’un autre âge étaient révolues ? Non certainement. Mais, ils se voient toujours dresser contre eux, une population qui refuse d’être torpillée, une population qui refuse d’être sacrifiée sous l’autel des intérêts égoïstes des individus lugubres qui cogitent déjà sur la prochaine manœuvre.

Des rejets de l’orpaillage

Les prétendus signataires de l’écrit en question affirment que : « ... disons-nous, avec force, que ces rejets d’orpaillage ne sont pas le fruit des efforts du seul village de Karentenga, mais de tous les treize villages du département, et des orpailleurs venus de tous les horizons. C’est ainsi qu’il est inconcevable pour l’ensemble des populations des autres villages de la commune que le seul CVD du village de Karentenga puisse s’arroger le droit de vendre ces rejets, fruits des labeurs, sueurs et sacrifices communs, à son seul profit, sans concertation aucune avec les autres CVD », et plus loin, ils poursuivent en disant : « il a fallu que le CVD de Karentenga apprenne que celui de Sindri a vendu les rejets d’un site sauvage à sept millions (7 000 000) de F CFA, ». Montant d’ailleurs erroné et nous invitons quiconque à investiguer. Vous voyez, les rejets d’orpaillage en question, ne sont pas effectivement fruit des efforts du seul village de Karentenga, qu’avez-vous dit au moment où le CVD de Sindri vendait ses rejets ? Leur rejet relève-t-il des efforts du seul village de Sindri ? Les rejets du site de Alga, de Banfora, de Gaoua, de Poura, de Koudougou et même de Gogo dont Mme Guembre était concessionnaire ont tous été vendus. Est-ce pour autant qu’ils sont des sites sauvages ?

A notre connaissance, non. Revenons à Sindri, Quel article ou code minier, vous avez utilisé pour légitimer cette vente au profit de leur seul village pendant votre mandat de maire, et président de tous les CVD ? Nous voudrions comprendre, quand il s’agit du déguerpissement sauvage des riverains du site, ça concerne le seul village de Karentenga ? Quand il s’agit de la déforestation du paysage voisin du site, ça concerne le seul village de Karentenga. Quand il s’agit de l’expropriation des terrains de culture jouxtant le site sans mesures d’accompagnement, ça aussi concerne le seul village de Karentenga ? Ou quand il s’agit des autres conséquences directes sanitaires, sociales, environnementales, etc ça concerne le seul village de Karentenga ? Maintenant qu’il est question de rejets d’orpaillage, ou le maire et sa belle-sœur, et autres acolytes comme Sawadogo Lassané Naguédaga, ils rusent et usent de subterfuges pour réclamer une quelconque paternité (Nous y reviendrons). Nous disons non à cette pratique de deux poids, deux mesures. On les comprend, la fin justifie les moyens. Mais nous refusons encore, refuserons demain d’être torpillés, d’être sacrifiés sous l’autel des intérêts égoïstes des individus malhonnêtes.

De la gestion du site par le SVMO

Le groupuscule auteur de l’écrit et visiblement acquis à la cause de Mme Guembre, ne peut que faire des éloges des réalisations de la SVMO à l’endroit du village, de la commune et de la province. Mais soyons sérieux, c’est vrai que la société SVMO a contribué à la construction de trois classes complémentaires à l’école primaire publique de Koundoula 1 , école située à Karentenga et qui n’accueille pas exclusivement les élèves dudit village. Nous profitons démentir l’exclusion d’élèves de ladite école par des habitants du village et lançons un appel aux autorités compétentes pour faire la lumière sur de telles allégations. La société a fourni les ouvertures, le ciment et le fer. Le reste, c’est-à-dire la main-d’œuvre, les agrégats, et la restauration des ouvriers étaient à la charge des villages. Nous profitons encore au passage, lui rendre hommage au nom de tous les enfants de tous les villages qui en profitent.

Mais nous nous insurgeons contre d’abord l’exploitation de cette réalisation commune à des fins inavouées. Nous n’avons pas vendu notre âme au diable. Nous sommes toujours libres d’apprécier toute situation en toute objectivité. Nous nous insurgeons aussi contre cette exploitation qu’un prétendu « dynamisme qui a valu que l’Etat, l’UNICEF et Plan international financent une garderie- « Bissongo » à Karentenga pour garder les enfants et éviter que les mères n’entrent avec eux dans la mine ». Ici, nous perdons notre latin, à notre connaissance, la Politique Sociale du Burkina n’est pas taillée sur la mesure de Mme Guembre Maïmouna, à tel point que c’est elle qui est l’apanage de toute réalisation au profit du village. Nous pensons, que le ministère de l’Action sociale et de la solidarité nationale a sa politique, ses stratégies, ses objectifs, ses activités qu’elle met en œuvre. Si le villlage de Karentenga ne répondait pas aux critères objectifs, la garderie « Bissongo » n’allait jamais être implantée. Nous profitons aussi remercier le gouvernement pour cette clairvoyance dans le domaine social. Evitons d’idéaliser les choses et de les exploiter à des fins propagandistes parce que Mme Guembre, n’est pas l’ordonnateur de toutes les organisations, de même que l’Etat que vous citez. On vous comprend, puisque la fin justifie les moyens.

Mais nous refusons encore, refuserons demain d’être torpillés, d’être sacrifiés sous l’autel des intérêts égoïstes des individus malhonnêtes.

Du permis d’exploitation

Permettez-nous, Monsieur le ministre, de revenir sur le permis d’exploitation semi-mécanisé octroyé à Madame Guembré. Nous avons l’impression que la procédure de l’enquête commodo incommodo pour la mine semi-mécanisée n’a pas suivi les règles en la matière. En effet, voyant qu’il y a discorde avec la population, Madame Guembré s’est empressée d’obtenir son permis pour légitimer son hold-up. L’enquête menée par son beau-frère, le maire de Guibaré, ne semble pas conforme aux dispositions du code minier. Le problème des rejets a commencé en avril 2011, Mme Guembre a introduit sa demande le 12 août 2011 au ministère des Mines. Et pour l’aider à obtenir rapidement le permis, le commissaire enquêteur devrait s’empresser. Dans le document intitulé ENQUETE DE COMMODO ET INCOMMODO de la Direction de la sécurité industrielle, minière et environnementale ayant pour objet un projet d’exploitation artisanale semi-mécanisée d’or dans le village de Niangouèla (village du maire), l’enquête devait prendre fin le 27/10/2011. Ce qui n’a pas été le cas puisque la synthèse a eu lieu le 26/10/2011 à Niangouèla en présence même d’une mission du ministère des Mines. Pourquoi tordre le cou à la réglementation ?

Selon toujours le même document adressé à tous les présidents CVD de tous les villages de la commune," tout avis, pour ou contre, relatif au projet d’exploitation artisanale semi-mécanisée doit être notifié par écrit ou oralement dans les limites de la durée de l’enquête à Monsieur le commissaire enquêteur". Or, des avis de certains villages ont été rejetés, soit déchirés par les acolytes du maire à la mairie de Guibaré, des témoins sont disponibles et peuvent attester. Que voulaient-ils cacher en déchiquetant les avis qu’on a du reste réclamés ?

Aussi, la localisation initiale du projet est Niangouèla. Est-ce cette même enquête qui a abouti à l’octroi du permis d’exploitation à Karentenga Il ? Ou bien y a-t-il eu une autre enquête pour Karentenga ? Puisque nous n’avons reçu aucune consultation par rapport à une mine semi-mécanisée. Ou bien selon les documents administratifs officiels, le village de Karentenga Il est le pseudonyme de Niangouèla ? A notre connaissance non, mais aidez-nous à comprendre. D’ailleurs, il n’y a pas de village appelé Karentenga Il à notre connaissance.. Et pourtant, le code minier dit à son article 24 que le permis d’exploitation artisanale semi-mécanisée est accordé par l’Administration des mines après consultation des autorités administratives compétentes et des communautés locales concernées. Notre Excellence monsieur le Premier ministre, lors de son dernier discours sur l’état de la Nation devant la représentation nationale du 29 mars 2012, a rappelé que « les richesses naturelles doivent être exploitées pour le bonheur de la population et non le contraire. » Tous ces aspects fondent notre inquiétude sur la régularité de l’enquête. La première autorisation d’exploitation artisanale traditionnelle de Madame Guembré date du 5 juillet 2006.

Elle devrait être renouvelée en 2008 et en 2010 conformément à l’article 47 du code minier qui dit ceci : « L’autorisation d’exploitation artisanale traditionnelle est valable pour deux ans. Elle est renouvelable par période de deux ans chacune ». Pourtant, Madame Guembré a renouvelé son permis seulement en 2009 au lieu de 2008 et n’a attendu que nous parlions des rejets pour commencer des démarches afin de se conformer à la réglementation. Quel incivisme ? Son permis actuel date de mai 2011 ; c’est-a-dire qu’au moment où nous commencions à parler de notre rejet en avril 2011, Madame Guembré n’avait pas de permis, donc en situation d’illégalité sur le site ; n’en parlons pas sur les rejets en question.

De nos doléances

Monsieur le ministre, consécutivement à tout ce qui vient d’être énoncé, nous avons l’honneur de vous soumettre nos doléances ci-après (et non des exigences comme disent le maire et ses acolytes dans leur écrit comme si les rôles ont changé :

1- Nous condamnons l’exploitation à des fins politiques de la gestion du conflit sur les rejets de Karentenga ;

2- Nous demandons que la lumière soit faite sur les circonstances du décès de notre épouse Habibou Sawadogo, abattue par les milices de Mme Guembre Maïmouna, aux motifs de vol de minerais ;

3- Nous condamnons des propos teintés de xénophobie à notre égard alors que c’est l’actuel Directeur provincial de police de Kongoussi, qui a traité de pro-Gbagbo les ayants droit de la défunte Habibou Sawadogo, venus en audition peu après l’homicide. Il s’en est littéralement rigolé avant de leur présenter ses excuses par téléphone. Des témoins sont disponibles, et les services de téléphonies mobiles peuvent extraire les enregistrements s’il le faut.

4- Nous condamnons la stigmatisation de notre honorable chef de village (qui a de l’estime à nos yeux), de même que les personnes autres dont les noms ont été cités par le clan du maire selon leur écrit,

5- Nous demandons une médiation sincère et non partisane pour qu’une solution soit trouvée à ce problème. Sinon, « les mêmes causes produiront les mêmes effets », dit-on. En rappel, Mme Guembré a perdu plusieurs sites d’exploitation dans le pays (dans le Zoudwéogo,à Gogo et autres) dans les mêmes conditions. Elle a mené une mauvaise stratégie de communication, une mauvaise collaboration avec les riverains autochtones du site, elle nargue les villageois avec ses ressources matérielles et sous prétexte de leur ignorance. Elle compte sur les interventions des autorités politiques, coutumières, pour mépriser les habitants du village. Ce sont les mêmes tares qu’elles déploient chez nous. 6- Nous demandons que le problème soit traité avec célérité en tenant compte de l’intérêt général et surtout des riverains et non comme préconise la société SVMO, faire disparaître le village et ses habitants (s’il y a lieu) qui constituent d’étranglement du couple. Suivez mon regard.

Vous remerciant par avance de la suite diligente que vous ne manquerez de donner à notre lettre, recevez Monsieur le ministre, l’expression de notre parfaite considération

Pour le village, le Président CVD OUEDRAOGO Mitibkiéta Maliki

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 16 avril 2012 à 12:03, par sidzabda En réponse à : SITE D’OR DE KARENTENGA : Le clan adverse répond

    C’est très regrettable que de pretendus defenseurs de l’intérêt général veuillent détruire tout l’espoir de tout un village. depuis l’arrêt des travaux sur notre site, tu vois comment le village a reculé. et en plus, tu parle très bien de ce que tu connais pas on le sait tous, tu es un instrumentalisé mais mais soit sur le soleil ne tardera pas à se lever.

  • Le 16 avril 2012 à 12:11, par Light En réponse à : SITE D’OR DE KARENTENGA : Le clan adverse répond

    Ou est passé l’autorité de l’État pour que des cvd s’octroient le droit de commercer avec des opérateurs économique ? Pauvre Burkina, à ce rythme, nous allons bientôt voir des barrières ériger dans les village pour exiger des droits de passage pour le compte du chef de village ou qui sait organiser le mariage du chef du quartier.
    Dans tous cela, personne n’ose dire à ses escrocs que le rôle d’un cvd n’est ni de commercer, ni faire la police sur le territoire. Quand cela va dégénérer on nous trouvera un bouc émissaire comme le gouverneur des Hauts Bassins. Ou vas tu Burkina Faso ?
    Quand tu refuses d’éteindre une flamme avec la paume de ta main parce tu as peur de te bruler, tu verra ce que cette flamme, arrivée à son apogée, fera de ta maison ! LAT courage

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