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LETTRE AU MINISTRE DU COMMERCE : « La vie n’a de sens que lorsqu’on a une lueur d’espoir »

Publié le vendredi 13 avril 2012 à 03h13min

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L’auteur de la présente lettre adressée au ministre de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat, s’indigne de ce que son usine de production d’huile ait été mise sous scellé. Il en appelle à l’implication immédiate du ministre pour que son problème soit résolu.
Monsieur le ministre, Il me plaît de saluer d’abord le travail combien gigantesque que vous abattez à la tête de ce grand ministère. Une année après votre arrivée, le Burkinabè sincère et honnête constate une grande restructuration du monde des affaires. Vous avez pris langue avec tous les acteurs, rendant le climat vivable entre le gouvernement et les populations. Les mesures d’apaisement prises sur la diminution des prix des produits de grande consommation illustrent, à merveille, mes affirmations.

Il y a quelques semaines, vous séjourniez à Ouahigouya où vous avez réaffirmé votre volonté de maintenir et de renforcer la communication entre l’Etat et la population.

M’appuyant sur cette attitude de grandeur, Monsieur le ministre, je viens par la présente vous exposer une situation qui me rend la vie difficile, et ce, depuis 2 ans. Commerçant de mon état, j’ai implanté une usine de production d’aliments pour bétail et d’huile alimentaire au secteur 2 de Ouahigouya sans une autorisation préalable. Les pièces constitutives ont été déposées au greffe du Tribunal de grande instance de Ouahigouya en date du 1er juillet 2010 sous le numéro 08/2010. En plus, ma société sous l’appellation « Aourema industrie, » est immatriculée au registre de commerce et du crédit mobilier de Ouahigouya le 1er juillet 2010 sous le numéro BF OHG 2010 B060.

Toujours dans le registre de la légalité, l’annonce légale, notifiée par maître Gaoussou Bellemou, a été publiée en deux exemplaires dans les Editions Le Pays numéro 4659 du 16 juillet 2010.

Monsieur le ministre, En dépit de tout ce qui précède, je n’ai pas encore eu l’autorisation de mener mes activités comme il se doit.

Mes différentes démarches auprès de votre ministère sont restées vaines. Contre toute attente, et faisant foi des échanges de courriers que nous avons eus, votre cabinet vient de m’informer qu’il était au regret de ne pouvoir m’octroyer l’autorisation d’ouverture de l’usine sous prétexte que le secteur de l’huilerie était en réorganisation. Or, la réorganisation dont il est question est entrée en vigueur. Je souhaiterais, par cette lettre ouverte, que vous vous impliquiez personnellement pour une suite favorable à ma demande. L’usine est sous scellé depuis le 2 avril 2011 et les 100 tonnes de graines de coton que j’ai payées à la somme de 15 millions de F CFA dorment dans mon magasin depuis deux ans. Monsieur le ministre,

Ma situation est plus que grave, grave pour plusieurs raisons :
Le matériel que j’ai pu acquérir sur commande en Inde et qui m’a coûté la somme de 175 millions de F CFA risque de se dégrader si sa mise en service n’est pas effective.
Depuis 2 ans, j’emploie un gardien qui assure la sécurité de mes biens dont je n’ai plus accès.

La cinquantaine de travailleurs recrutés au démarrage est au chômage. Bref, Monsieur le ministre, l’usine est implantée sur un terrain de plus de 2 000 mètres carrés. Sa construction et son achat me sont revenus extrêmement coûteux. Au bas mot, près de 300 millions ont été éjectés pour la réalisation de cette infrastructure. Ce gros investissement m’a rendu économiquement inerte. Aussi, la non-autorisation de son ouverture m’a moralement troublé et je suis aujourd’hui psychologiquement diminué. Jusqu’à preuve du contraire, je suis, à la limite, désespéré. Chaque jour que Dieu fait, l’avenir s’assombrit pour moi et la nombreuse famille que j’ai en charge.

Je comprends alors, Monsieur le ministre, les nombreux cas de suicide au sein de France Telecom en France. La vie n’a de sens que lorsque l’on a encore juste une petite lueur d’espoir. Oui, l’espoir fait vivre. Monsieur le ministre, mon usine, unique en son genre dans la région du Nord et même au-delà, a une envergure internationale, à même d’employer une centaine de jeunes. Monsieur le Ministre, mon cri du cœur vous est adressé directement. Monsieur le ministre, tout en vous souhaitant bonne réception, je vous prie de vous impliquer personnellement, afin de sauver ce qui peut encore l’être dans ma famille.

Ouédraogo Boukary, commerçant en faillite au secteur 13 de Ouahigouya Tél. : 70 17 84 08

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 13 avril 2012 à 04:01 En réponse à : LETTRE AU MINISTRE DU COMMERCE : « La vie n’a de sens que lorsqu’on a une lueur d’espoir »

    MOn frere, je ne comprends pas grand chose du monde des affaires, mais j’estime que vous auriez du attendre d’avoir l’autorisation necessaire afin d’entreprendre le demarrage des travaux. On force pas pour ouvrir une usine de cette envergure sans avoir les papiers necessaires

  • Le 13 avril 2012 à 10:06, par black En réponse à : LETTRE AU MINISTRE DU COMMERCE : « La vie n’a de sens que lorsqu’on a une lueur d’espoir »

    Ne produit pas l’huile qui veux, la production d’huile exige beaucoup d’hygène et d’ingenieurs en la matière.
    Si pour dégrader notre etat de santé avec une huile plein de colesterole , qui ne respecte aucun norme international. Alors là Mr le Ministre a bien fait de cèler votre usine

    • Le 15 avril 2012 à 14:06, par mady En réponse à : LETTRE AU MINISTRE DU COMMERCE : « La vie n’a de sens que lorsqu’on a une lueur d’espoir »

      Qu’est ce que tu en sais de la qualité de son huile. les raisons du rejet de sa demande ne sont pas precisées.
      Penses tu que l’huile qui est importée respecte toutes les normes, tu rêve mon frere, et d’autant plus que ces huiles qui viennent des pays comme l’inde, la chine et meme l’europe. On pense que tout ce qui vient de l’europe est bien, mon oeil. Je sais de quoi je parle.

      On nous remplir le pays de produits de piètre qualités importée de je ne sais ou. Pour une fois qu’on peut produit à la maison et controler la qualité de nos produits, on ne le fait pas. la question à ce poser c’est pourquoi ???
      la reponse pour ma part est toute simple. Qui perd quoi si cet entrepreneur à l’autorisation.

  • Le 13 avril 2012 à 10:14, par Jamanatigui En réponse à : LETTRE AU MINISTRE DU COMMERCE : « La vie n’a de sens que lorsqu’on a une lueur d’espoir »

    Que le seigneur t’assiste dans tes demarches. C’est cette lenteur administratif préjudiciable aux administré que nous deplorons tous.
    D’autre part, vous avez trop risqué en investissant tout ce montant dans une affaire avant de chercher à vous conformer à la loi par la demande d’une autorisation d’exercer dans le domaine.
    Vous savez que le secteur de l’huile alimentaire est sensible en conséquence il aurait été judicieux d’obtenir une assurance avant de vous y lancer.
    Je souhaite fort que vous trouvez un terrain d’attente avec les autorités pour le bonheur de tous.

  • Le 13 avril 2012 à 11:05 En réponse à : LETTRE AU MINISTRE DU COMMERCE : « La vie n’a de sens que lorsqu’on a une lueur d’espoir »

    Bonjour mon cher Monsieur !

    La situation que vous vivez présentement est si dure, mais aussi difficile à comprendre.On comprend que vous avez suivi une "bonne demarche" pour la création de votre industrie !

    Cependant votre lettre ne donne pas d’élements d’information permettant une refflexion juste de votre situation. En effet, quelles conditions devez vous respecter selon le Ministère du commerce ?

  • Le 13 avril 2012 à 13:11 En réponse à : LETTRE AU MINISTRE DU COMMERCE : « La vie n’a de sens que lorsqu’on a une lueur d’espoir »

    pour compendre la situation et se prononcer la lettre est légère pcq pas assez détaillée
    par contre vous avez voulu allé trop vite,courir plus vite que le lièvre. il ne fallait pas investir autant d’argent avant de demander les autorisations,c’est mettre charrue avant les boeufs,ça se fait pas.
    mais espère sincèrement une issue meilleure pour vous

  • Le 13 avril 2012 à 13:44 En réponse à : LETTRE AU MINISTRE DU COMMERCE : « La vie n’a de sens que lorsqu’on a une lueur d’espoir »

    Tu n’as rien vu d’abord. Demmande a Sogli ,il te dira ce qui se passe dans ce pays. Juste cela:il ya un clan au BF qui a tout apprivoise depuis plus de 25 ans. Quand vous n’etes pas de ce clan ,cultivez la patience et attendez l’heure de la bonne gouvernance. Alors je vous souhaite une longue vie pour voir cela.

  • Le 13 avril 2012 à 14:23 En réponse à : LETTRE AU MINISTRE DU COMMERCE : « La vie n’a de sens que lorsqu’on a une lueur d’espoir »

    Voilà un Monsieur qui a joué avec les règles de création de son usine ( il fait les choses en l’envers) et a perdu. Maintenant , il s’adresse au Ministre avec une corde à son cou... (ou un couteau sous la gorge du Ministre). Lorsque que vous aurez reconnu vos propres erreurs, alors le Ministre voudra bien vous absoudre au nom des emplois potentiels ( si cela est vrai) en jeu. Courage dans tous les cas.

  • Le 13 avril 2012 à 18:56 En réponse à : LETTRE AU MINISTRE DU COMMERCE : « La vie n’a de sens que lorsqu’on a une lueur d’espoir »

    je viens de parcourir la lettre addressée au ministre à propos de l’ouverture et je voudrai dire à l’interessé que c’est étonnant que l’on entreprenne un tel investissement sans un minimum de garanties. Et pour moi, l’une d’elles aurait été d’attendre d’avoir l’autorisation d’ouvrir avant d’entreprendre quoi que ce soit. je pense que vous n’avez pas bénéficié de suffisamment de conseils ou alors vous aurez eu l’aval de quelqu’un sinon moi qui suis même ignorant en la matière, je ne vais pas mettre autant d’argent sans m’assurer au préalable que j’ai le "OK" de Hong-Kong en souvenir d’une pub qui passait sur le petit écran et ils sont nombreux dans ce pays ceux qui entreprennent des choses sans être à jour. c’est vrai que vous employiez des gens mais avant tout il faut respecter les textes. c’est regrettable mais je pense que votre responsabilité est engagée et à mon avis, il faut éviter ce genre de situation sinon c’est un autre Yarcé qui fera la même bétise et sollicitera l’indulgence du ministre. A bon entendeur, salut. Conseils d’un sage gourmantché

  • Le 13 avril 2012 à 21:04, par MS En réponse à : LETTRE AU MINISTRE DU COMMERCE : « La vie n’a de sens que lorsqu’on a une lueur d’espoir »

    Monsieur que Dieu t’aide pour que tu aies l’autorisation de faire fonctionner ton usine mais saches que tu as trop risqué .Même si tu comptais sur certaines personnes pour avoir tes papiers ,il faut savoir que l’Administration est ’une continuité et que ces personnes peuvent être affectées ,mise à la retraite ou même décédée etc.Et encore tu n’as pas eu l’autorisation et tu ouvres ton usine .tu peux savoir combien de famille tu as endeuillé avec l’huile que tu as produite par ce le laboratoire n’a vérifié ou bien on t’octroyait des faux documents pour te permettre de fonctionner .on devrait même t’enfermer parce que tu as décliné la responsabilité de l’Administration sur toi même.et aujourd’hui tu es entrain de subir les conséquences de ton incivisme.il fallait chercher tes papiers avant d’ouvrir. Là, même si quelqu’un de l’Administration essayais de te barrer la route ,on est rien dans ce pays c’est vrai mais on pouvait critiquer ou même interpeller certaines autorités sur ton problème.Mais hélas ! tu ne l’as pas fait.
    Ce que j’ai à te conseiller, c’est de reconnaitre ton tord et de continuer ta négociation car il n’est jamais trop tard
    Aussi le Ministre d’être indulgent car, sauf celui qui ne fait rien qui ne fait pas d’erreur .

  • Le 15 avril 2012 à 14:05, par Marcellin En réponse à : LETTRE AU MINISTRE DU COMMERCE : « La vie n’a de sens que lorsqu’on a une lueur d’espoir »

    Le Burkina est vraiment un pays de paperasses ! Mon frère, va investir au Ghana ou en Côte d’ivoire, ils te donneront tes autorisations si après analyse des échantillons ton huile correspond aux standards et est propre à la consommation. Sinon notre pays préfère les importations à la production. Et ce n’est pas avec ça que l’on se développera.

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