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Mali : En attendant le vote de la communauté d’intérêts

Publié le jeudi 12 avril 2012 à 01h51min

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Le Mali a tout pour être sous les projecteurs de la communauté d’intérêts. Nul doute dans ces conditions que le cocktail malien dépasse largement et naturellement l’appétit de la CEDEAO. Même la grande et légendaire France aura du mal à digérer seule un tel repas. Reste maintenant la communauté internationale et ipso facto les USA aux avants postes de la crise malienne. A bien des égards la résolution ou du moins les orientations sur la partition ou non du Mali se jouera hors du continent. La question islamiste et les suspicions sur la possible existence d’un sous-sol juteux dans le nord Mali font monter les enchères.

L’Azawad demeurera donc imaginaire ou se concrétisera au gré des intérêts économiques, sécuritaires et géopolitiques des puissances occidentales. Particulièrement visés par les fous d’Allah, les USA tableront certainement sur la création d’un probable « Etat satellite » dans la lutte contre Al Qaïda et les cartels de drogue. Officieusement, sans passion et en dehors des projecteurs, les Occidentaux en général et les Américains en particulier ne seront pas que des malheureux si l’Etat d’Azawad devrait exister sur la carte mondiale. Aussi vaste que la France et la Belgique réunies l’Etat Azawad serait plus opportun pour les Américains que le Mali dans la croisade contre l’axe du mal. Sans être exhaustif, on notera des raisons qui pourraient pousser les USA à admettre la séparation du Mali.

En ligne de mire, le dispositif contre al Qaïda et les réseaux connexes seraient renforcés avec un Etat touareg dans le nord Mali. Siégeant dans les instances internationales et abritant des représentations nationales, l’espace et les dignitaires de l’Azawad seraient mieux contrôlés et plus vulnérables qu’entre les mains de Bamako. Estimé à 8 % de la population malienne, l’aide au développement d’un probable Etat touareg n’intégrant pas tous les Touaregs serait moins coûteux et plus visible. En contrepartie, le faible taux de peuplement du nord Mali permettra aux futurs partenaires d’occuper des milliers de Km2 de terre pour installer des bases militaires, des champs d’expérimentation et surveiller de près les aspirants islamistes.

Les firmes pétrolières et minières occidentales s’activeront aussi pour la création de l’Azawad au cas où le nord Mali regorgerait de pétrole et de métaux précieux. L’exploitation de ces richesses dans un espace à dominance touarègue serait plus opportune que de gérer la manne à partir de la capitale malienne. Pour attirer les faveurs des maîtres du monde, les responsables du Mouvement national de libération de l’Azawad doivent par ailleurs faire plus de sacrifice et faire preuve d’engagement sans faille dans la lutte contre les ennemis de l’Occident.

Ousséni BANCE/Stagiaire

L’express du Faso

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